Rubrique des pages centrales de CQFD.
JUSQU’EN 1981, pour toutes les affaires liées à la sécurité nationale, la République disposait d’une véritable juridiction d’exception : la Cour de sûreté de l’État. Aux côtés de trois magistrats civils siégeaient deux officiers de l’armée, les procès étaient secrets, les jugements sans aucun recours. Inconvénient : cette inquisition ne pouvait être mise en oeuvre que dans des cas gravissimes. Tout l’enjeu est donc désormais de faire entrer la législation antiterroriste dans la procédure commune pour adapter la (...)
« LE MARDI 11, en sortant tôt de chez moi, j’ai vu deux cars de CRS qui bloquaient la route devant la ferme du Goutailloux. Je suis descendu au bourg. Devant la mairie, il y avait une nuée de types de la police judiciaire. La gendarmerie avait bouclé le secteur, personne de civil sur la place. Je vois un policier masqué qui sort d’une voiture et je lui dis : “C’est un remake de Zorro, là ?” Il n’a pas apprécié. J’ai demandé : “Il se passe quoi ?” “C’est top secret”, il me fait. Secret de polichinelle : (...)
« L’important n’est pas que les gens s’organisent syndicalement. L’important, c’est de désorganiser le pouvoir. » C’est ainsi que Ray Rogers avait présenté, au début des années 80, son bizness dans le très sérieux Wall Street Journal. Son métier : « spécialiste de l’activisme social ». Des grévistes ou des syndicats indépendants le paient pour son savoir-faire en matière d’agitation sociale. À la demande de salariés en lutte, Rogers et son équipe arrivent sur les lieux du conflit, les incitent à élargir leur (...)
Grèves des précaires de McDo, de Pizza Hut, d’Arcade, de Quick ou des Frog Pubs, en passant par la FNAC et Virgin… Dans toutes ces luttes sont intervenus des comités de soutien animés par des anonymes qui ne cherchent ni à parler à la place des grévistes ni à prendre le pouvoir. Entretien avec Jeanne et Nicolas, membres d’un de ces « collectifs de solidarité ». CQFD : Qu’est-ce qui réunit les membres de ces comités de soutien ? Jeanne : Ce n’est pas une même « condition sociale », je crois, même si (...)
Petit historique non exhaustif des luttes de précaires : Décembre 2000 : grève au Mac Do Saint-Germain. Octobre 2001 : cent quinze jours de grève au Mac Do Strasbourg-Saint-Denis. Février 2002 : grève à la FNAC, Virgin, Mac Do Mars 2002 : onze mois de grèves des femmes de ménages du groupe Accor. Avril 2002 : grève de huit mois à Frog Pubs. Février 2003 : grève au Pizza Hut Bonne-Nouvelle. Mars 2003 : un an de grève Mac Do Strasbourg-Saint-Denis. Avril 2003 : blocages chez Virgin, (...)
À l’usine de Feursmétal, dans la Loire, on recycle les ferrailles et on remplit les civières : plus de sept cents accidents du travail en un an, sans compter les maladies et les décès. En prime, les ouvriers ont gagné le droit de traiter aussi les déchets ferreux de la filière nucléaire. C’est ça ou la délocalisation de l’usine… Pour se rendre à Feurs, dans la Loire, il est préférable de prendre l’autoroute. Par la montagne, la route est magnifique mais très enneigée à cette époque de l’année, un coup à (...)
À propos de l’épidémie d’accidents de travail constatés à l’usine Feursmétal, CQFD a suivi la recommandation qui figure sur un document de la boîte destiné à la population locale, et où figurent les numéros de téléphone de ses cadres les plus méritants : « N’hésitez pas à les joindre ! » On n’a pas hésité. Interrogée sur le retour de flamme qui a valu en novembre trois semaines d’hosto à un salarié, Yveline Hurel, responsable des ressources humaines, nous rassure tout de suite : l’accident était « purement (...)
Le discours tenu aux ouvriers de Feursmétal au sujet des ferrailles sous-traitées par l’industrie nucléaire – « pas de risques, aucun danger » – est une chanson qui a énormément servi. Notamment, à l’occasion des contaminations radioactives qu’a connues Pierrelatte il y a onze ans. L’affaire remonte au 23 décembre 1993. Sur le terrain attenant à son entreprise, un carrossier de Pierrelatte (Drôme) observe une équipe d’individus vêtus de combinaisons s’activant à gratter le sol et à enfouir dans des sacs la (...)
« Cette ferraille n’est pas radioactive. Elle peut avoir une fine pellicule d’uranium, elle peut être légèrement polluée. » - Rozenn Honoré, chargée de l’environnement à Feursmétal, La Tribune - Le Progrès, 23/05/03 « On veut continuer à travailler avec le tissu local. Simplement, on tente de lancer une filière pour un développement durable » - Jean-Luc Gambiez, directeur de Feursmétal, La Tribune – Le Progrès, 23/05/03 « Deux paratonnerres radioactifs de marque Helita ont disparu sur un chantier de (...)