Dossier : Conspirationnisme

« On nous cache tout ! »

Ils sont partout  !… dans les transports en commun, au bureau, au fond de la salle de classe du lycée, dans les manifestations, et surtout, la majeure partie du temps, rivés derrière leur écran d’ordinateur. « Ils », ce sont les conspis. En apparence, rien ne les distingue foncièrement du reste de la population. « On nous cache tout » est le refrain entêtant, accompagné d’une abondance de liens, qu’ils font circuler exponentiellement sur Internet, distillant de « petites idéologies malodorantes qui rivalisent aujourd’hui pour le contrôle de notre âme (Orwell) ». Pour les plus malins, les théories du complot sont même devenues de lucratifs fonds de commerce. CQFD se propose de démonter quelques pièces de la mécanique conspi, entre rumeurs nauséabondes, raccourcis simplificateurs et grand récit manichéen.
Par Plonk et Replonk.

Une conception policière de l’histoire

Après la Commune de Paris, les Versaillais avaient désigné une « force cosmopolite », l’Internationale, comme étant l’instigatrice des événements – on disait même que Karl Marx en était le stratège depuis Londres, en même temps qu’il recevait ses ordres de Bismarck. Plus proche de nous, Jean Rochet, ancien directeur du contre-espionnage accusait la Tricontinentale, variante de la main de Moscou, d’être responsable des événements de mai 68. Chevènement, ministre de l’Intérieur en 1998, voyait derrière le soutien aux sans-papiers l’intrigue d’obscurs «  trotskistes anglais ». Selon la grille de lecture conspirationniste, les masses ne pourraient agir par elles-mêmes, tout mouvement social devrait répondre à une intentionnalité programmée par une force supérieure organisée. C’est pourquoi, à travers ce prisme, le processus enclenché par les révolutions arabes ne serait qu’une manœuvre (voir l’article de Nina Hubinet "Complot partout, révolution confisquée" in CQFD n°127, en ligne prochainement), programmée sur le modèle des « révolutions orange », de déstabilisation des régimes nationalistes arabes au profit des intérêts américano-saoudo-sionistes. Le même argument a joué récemment avec l’apparition de Daesh.

Ces recours à la dénonciation de la main de l’étranger ont un effet de diversion visant à masquer les fractures intérieures d’un pays, la lutte des classes et les aspirations à plus de libertés de la population. Quand Poutine accuse les Pussy riots de faire partie « d’un complot de l’étranger contre la Sainte Russie », c’est un réflexe d’ancien officier du KGB. Lorsque Erdogan désigne aussi par « complot de l’étranger » la contestation, commencée place Taksim, de millions de Turcs contre sa politique ou encore les ennuis judiciaires que connaît son parti, l’AKP, c’est encore une convulsion de dirigeant mégalomane. Cette base du complotisme est intégrée dans la matrice du nationalisme et de la raison d’état.

La grosse main occulte

A un niveau supérieur on trouve des théories de méga-complot au niveau mondial, édifiant un grand récit englobant et simplificateur. Là encore la recette n’est pas nouvelle, elle prend modèle sur l’idée d’un complot universel de la franc-maçonnerie qu’a diffusée l’église catholique depuis la Révolution française. De l’Abbé Barruel à Henry Coston, on trouve bien des pseudo-historiens qui ont cherché à expliquer toute la période moderne par le seul biais d’une volonté hégémonique de la franc-maçonnerie à détruire l’ordre social traditionnel – c’est-à-dire supposé de droit divin – et ses institutions  : l’église, la famille et la propriété.

Un dénommé Claudio Jannet, qui connut un large succès en son temps avant de sombrer dans l’oubli1, écrivait dans son ouvrage Les Sociétés secrètes (1877)  : « La Maçonnerie, avec sa déification de l’humanité et ses rêves de République universelle, n’est pas autre chose que la préparation au règne de l’Antéchrist. […] Mais ce règne ne sera pas un règne de paix. […] M. de Maistre l’a dit avec raison, la Révolution est essentiellement satanique. Il en est de même de la Maçonnerie qui est la Révolution à l’état vivant et actif. »

C’est l’éternelle mystique de la lutte du bien contre le mal sur fond de promesse d’Apocalypse, le mal étant incarné aujourd’hui dans une supposée élite satanique et pédophile – et en ce sens, dans un monde fondamentalement inégalitaire, l’hubris et la «  dépravation » des puissants ont toujours constitué une efficace machine à alimenter les fantasmes populaires. Dans ses versions les plus grand-guignolesques, ce sont des sociétés secrètes voire extra-terrestres – illuminatis, skull and Bones, kabbalistes, groupe Bilderberg, Petits Gris – qui manœuvrent en coulisse, sans qu’on sache précisément qui agit sur quoi ou comment, l’important étant de penser que tout est relié derrière le rideau. La vieille conspiration maçonnique rencontre alors Dan Brown et tout un imaginaire fantastique sur fond de musique angoissante.

Obsession juive

On pourrait trouver grotesque tout ce fatras ésotérique, s’il ne convergeait pas vers une réactivation contemporaine de l’antisémitisme, qui est la quintessence même du conspirationnisme. Dans les années 1930, l’habileté du nazisme avait été d’offrir avec l’antisémitisme un exutoire à l’anticapitalisme des masses2. On est atterré de voir que ce procédé simplissime fonctionne à nouveau. Selon un récent sondage pour l’Ifop, 16 % des Français penseraient qu’« il existe un complot sioniste à l’échelle mondiale » et un sur quatre estimerait que « le sionisme est une organisation internationale qui vise à influencer le monde et la société au profit des juifs ». Beaucoup d’enseignants d’histoire-géo en lycée ont pu constater la diffusion virale de l’idée du complot juif parmi leurs élèves.

Aujourd’hui hélas, le chaos proche-oriental, le messianisme des colons juifs, la fuite en avant nationaliste du gouvernement israélien alimentent le terreau propice aux professionnels de la judéophobie. Ainsi, depuis la seconde Intifada et grâce à l’avènement d’Internet, les thèses négationnistes ont été largement relayées dans le monde musulman avec en point d’orgue cette déclaration du président iranien à l’époque, Mahmoud Ahmadinejad, à la Conférence islamique de La Mecque le 8 décembre 2005  : « Les Occidentaux ont inventé le mythe du massacre des juifs et le placent au-dessus de Dieu, des religions et des prophètes. Si quelqu’un dans leurs pays met en cause Dieu, on ne lui dit rien, mais si quelqu’un nie le mythe du massacre des juifs, les haut-parleurs sionistes et les gouvernements à la solde du sionisme commencent à vociférer ». L’historienne Valérie Igounet a établi comment les VRP du négationnisme tels que Faurisson, Garaudy et Dieudonné avaient contribué à cette propagation3 en draguant les régimes libyen ou iranien.

En France, le phénomène Dieudonné cristallise tous les éléments d’une longue dérive  : l’antisémitisme sert ici d’exutoire à l’antiracisme originel de l’ex-humoriste. Nourri par la littérature malsaine de Nation of Islam, groupe suprématiste afro-américain dirigé par Louis Farrakhan4, Dieudonné s’est laissé convaincre que les juifs étaient les responsables et principaux bénéficiaires de la traite négrière, puis rapidement d’à peu près tous les maux de la terre, à commencer par sa propre ostracisation médiatique5. Il donne un peu l’impression d’un homme qui, après avoir donné force coups de pied dans une ruche, s’indigne de se faire piquer par les abeilles… L’instrumentalisation de la posture de victime est d’ailleurs un trait commun aux conspirationnistes les plus adroits  : « Vous voyez qu’on dit vrai, puisqu’on nous censure ! » Mais n’y a-t-il pas meilleur ressort publicitaire que le scandale ?

Par Ferri.

Le doute en question

La source la plus ambiguë du conspirationnisme actuel vient d’une forme d’hypercriticisme face au sentiment de « secret généralisé » et à la « planification capitaliste ». Même à l’ère de l’immédiateté et de la transparence – celle de ¬Wikileaks, des Anonymous et d’Edward Snowden –, la conviction que « la part principale de la réalité nous sera toujours cachée6 » reste prégnante. C’est ce qui a pu aspirer l’énergie d’ex-camarades dévoyés et de jeunes novices en politique dans la machine à essorer l’esprit critique. «  Le complotisme… Je connais malheureusement bien ça, témoigne Rodriguo, un lecteur de CQFD. J’ai collé pour Loose Change quand j’avais 16-17 ans. Tout événement comporte son lot d’étrangetés, il suffit d’un peu de faiblesse pour plonger tête baissée dans des détails au point d’en oublier le tout. Le Web conspirationniste fournit des théories totalisantes à toute une génération de paumés, cela répond, selon moi, à un sentiment général de déréalisation, bien dans l’air du temps. “La nature a horreur du vide.” »

Jusqu’au XIXe siècle, on avait pu croire que la formation des mythes religieux et des superstitions n’avait été rendue possible que par l’absence d’instruction et le manque de moyens de diffusion du savoir. La vérité est tout autre. Les grands médias et le Web, où le complot est comme chez lui, fabriquent plus de rumeurs en une seule journée qu’on a pu autrefois en fabriquer en un millénaire. L’effet de massification de l’information et la « démocratisation » de sa circulation permet à chacun de se bricoler des convictions en quelques clics.

Fondamentalement, gratter le vernis des faits reste un excellent principe de précaution mentale et on sait que tout événement possède sa part d’ombre. Pourtant, on voit ce que peut donner la systématisation de cette idée selon laquelle « il y a deux histoires  : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des événements (Balzac)7 »  : il suffirait d’inverser la version dite « officielle » pour accéder automatiquement au scénario souhaité. La posture conspirationniste transforme le doute critique en une croyance. Certains « croient » dans l’existence des ¬chemtrails, bien que la matérialité de la preuve n’ait pas été établie, en revanche d’autres, parfois les mêmes, « ne croient pas » aux chambres à gaz, alors que des travaux ont pu établir leur existence8. Avec le catalogue de prêt-à-penser conspirationniste, il suffirait de croire ou de ne pas croire, mais surtout de cesser de penser.

Si ces thèses proposent un principe de simplification dans la désignation de « ceux qui tirent les ficelles », elles imposent parallèlement des explications extrêmement sophistiquées sur les rouages de la machination. C’est ainsi que les versions alternatives des événements du 11-Septembre – comme la négation des chambres à gaz ou la création artificielle et intentionnelle des virus du Sida ou ébola par l’Occident pour décimer la population africaine et pour le profit de l’industrie pharmaceutique – ont donné lieu à une érudition intarissable, ce que le sociologue Gérald Bronner désigne par une « intimidation argumentative ». Les contre-experts du 9-11 convoquent tour à tour des chimistes, des spécialistes en explosif et en thermodynamie, des observateurs des mouvements boursiers, des connaisseurs implacables en géostratégie, des ingénieurs en aéronautique, des historiens, des juristes, etc. Paradoxalement, il y a chez le conspirationniste et ses suiveurs, l’angoisse d’être crédule  : frustré de son incapacité à changer le réel, il croit pouvoir le dissoudre de façon magique en se focalisant sur une illusoire clef de voûte du mensonge dominant.

Retour à la réalité

« La crise consiste justement dans le fait que l’ancien monde se meurt et que le nouveau ne peut pas naître  : pendant cet interrègne on observe les phénomènes morbides les plus variés. » Gramsci.

Faut-il déduire de ce qui précède qu’il faille laisser le monde dans l’état où on l’a trouvé et renoncer à s’opposer à ses perspectives totalitaires, notamment dans ses aspects technologiques et sécuritaires ? Bien au contraire ! Les phénomènes conspirationnistes posent la nécessité d’établir un cordon sanitaire avec ceux qui occultent les rapports de domination réels en cherchant à nous encombrer l’esprit de chimères, de confusions et de débris idéologiques. Cela implique du discernement et de ne pas succomber aux premiers discours prétendument « anti-système » venus, qui n’ont pour effet que de propager un faux esprit de dissidence aux effets tétanisants, la réactivation de boucs-émissaires désignés et, in fine, faire le jeu d’une oppression concurrente, régressive et autoritaire.

La suite du complot :

Test-Quiz : « Quel conspirationniste êtes-vous ? »


1 En un sens le succès du livre d’Alain Soral Comprendre l’empire – plus de 100 000 exemplaires vendus –, qui n’est, entre les lignes, qu’une réactivation de la vieille littérature anti-judéo-maçonnique sous un bric-à-brac intellectualisant, n’est pas surprenant. C’est un retour de mode bien opportuniste, qui s’abreuve au même vieux tonneau que les ouvrages de l’Abbé Deschamps et de Claudio Jannet.

2 On lira à ce sujet la réédition du livre de Daniel Guérin, Fascisme et grand capital, éditions Libertalia, 2014.

3 Valérie Igounet, Robert Faurisson, portrait d’un négationniste, Denoël, 2012.

4 Le même Farrakhan qui, deux mois avant l’assassinat de Malcolm X, déclarait que ce « traître » « méritait la mort ».

5 Il faudrait développer comment les arguments puérils et envieux de la concurrence victimaire contribuent à établir une désignation de boucs émissaires, le passage est ténu entre « Y en a que pour 1) les juifs 2) les assistés 3) les immigrés 4) les Roms » et « Tout est de la faute des 1) juifs 2) assistés, etc. »

6 Guy Debord, Commentaires sur la société du spectacle, Gérard Lebovici, 1988.

7 Formule qu’on peut rapprocher du chant 35 du Roland furieux de L’Arioste écrit en 1532  : « Si tu veux que le vrai ne te soit pas caché, / Retourne entièrement l’histoire en son contraire : / Les Grecs furent battus, Troie fut victorieuse, / Tandis que Pénélope était une catin. » Cité par Jérôme Leroy dans « Balzac parano », La Revue des deux mondes, janvier 1999.

8 Notamment avec le cas de Jean-Claude Pressac, pharmacien d’extrême droite, d’abord fasciné par les thèses de Faurisson, puis qui effectue un travail technique documenté sur Auschwitz. Ses recherches ont ainsi enrichi la connaissance historique.

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7 commentaires
  • 22 janvier 2015, 10:01, par Mangeclous

    Alain Bauer s’imaginant qu’une poignée de néo-ruraux littéraires constituent une menace insurectionnelle, c’est pas mal aussi dans le genre délire, de même que le préfet qui fantasme des drapeaux de l’Etat Islamique lors d’une occupation campagnarde.

    On passe de la mythomanie aggravée (Bauer est quand même parvenu à convaincre tout un tas de galonnés du bien fondé de sa paranoïa) à la psychose hallucinatoire, sans que le ministre ne juge bon de mettre à pied ce pauvre homme.


    Une chose me frappe aussi chez ces « dissidents YouTube », c’est d’avoir récupéré une portion superficielle de la critique des médias (et du libéralisme, principalement quand elle ne s’en prend pas aux intérêts capitalistes et stratégiques français, mais pas toujours).

    Pourtant quand vous regardez attentivement leur agenda intellectuel hebdomadaire, il se trouve intégralement indexé... sur l’actualité de ces médias dominants, avec l’excuse de prétendre dévoiler ce qui s’y cache ou ce qui y est omit.

    Ils sont littéralement pendus au fil lancinant de l’AFP, de Reuters et de tout ce que salles les rédactions jugent bon de sélectionner comme fait divers. Enlevez-leur ce qui se trouve déjà en têtes de gondole des kiosque/télés/radios et ils se trouvent totalement démunis.

  • 22 janvier 2015, 10:22, par Kader

    Un excellent démontage en direct des délires complotistes :

    https://quartierslibres.wordpress.com/2015/01/16/c-comme-complot-et-charlie/

  • 22 janvier 2015, 10:43, par Conspirator

    C’est vrai, la dérive conspirationniste est délirante...

    mais...

    parce qu’il y a un mais...

    Je crois que Chevènement avait raison pour les « trotskistes anglais »...Ca s’invente pas, des trotskistes anglais, ca devait être vrai, mais bien sûr, personne avait intérêt à ce que ca ce sache !

  • 24 janvier 2015, 05:43, par Jules Boucher

    Salutation aux anti conspirationnistes primaires.

    Le probleme avec les articles contre les soi disant conspirationnistes mélange tout un tas de gens extrement divers, de l’extreme droite catho aux ufologues en passant y compris par ceux qui défendent les vues de Chomsky sur les médias et l’impérialismes occidentales. Bref, des personnes qui n’ont rien à voir les une aux autres.

    En réalité, un vrai conspi, bien que je n’aime pas ce terme, est quelqu’un qui a compris que ceux qui nous gouvernent, élites politiques, économiques, militaires ... n’ont que faire des idéologies que l’on nous présente, libéralisme ou keynessien, socialiste ou marxiste, de même que des sciences modernes ou dites « profanes ». Ce qui les préoccupe, c’est ce qui a tjs gouverné ce monde, ce sont les sciences occultes, et les courants ésotériques. Comment expliquer sinon pourquoi tant de chef d’Etat ; de monarche ou président, de grands hommes tels que des peintres, compositeurs, poetes ou scientifique de renom ce sont tant intéressés à l’alchimie, la magie ou l’astrologie ; ou ont été membres de sociétés initiatiques telles que la maconnerie, les roses croix ...

    Pour vous en convaincre, je vous invite à lire le guide du Paris maçonnique, publié aux éditions Dervy, spécialisés en ésotérisme maçonnique et écrit par un maçon. Ce ne sont pas là des adeptes de complotisme et pourtant l’architecture n’est-elle pas le reflet du pouvoir ?

    • 3 janvier 2016, 01:31

      Commentaire un peu plus intelligent que tout le reste de cette page...

  • 25 janvier 2015, 09:35

    De la même manière, la classe gestionnaire peut avoir besoin, pour contrôler des populations indociles ou seulement suspicieuses, d’accroître sa police et son armée, d’organiser des systèmes de surveillance, de généraliser des contrôles inquisitoriaux : toutes opérations qui ne sont pas nécessairement désirées par les populations concernées. Mais la survenue inopinée d’attentats aveugles ou d’émeutes peut rendre « désirables » de tels instruments de contrôle et de coercition. N’y-a-t-il pas un grand avantage alors à faciliter de tels événements, à créer les conditions, et mêmee à entretenir de façon continue un ennemi de l’ombre, complotant sans cesse en secret, pour justifier une surveillance de plus en plus pointilleuse des populations réticentes, ou pour légitimer des opérations militaires contre des populations lointaines et faire main basse sur leurs richesses ? La classe qui gère aujourd’hui la production des images est donc naturellement « complotiste ». Elle doit convaincre son public de l’existence de « complots » nationaux ou internationaux pour motiver ses entreprises policières ou ses aventures militaires. Et ce même « complotisme » dont les porte-parole de cette classe accusent paradoxalement ceux qui décrivent le mode de fonctionnement de notre société moderne est, en vérité, la création la plus originale de la classe gestionnaire actuelle

     La Folle histoire du monde », Michel Bounan, Editions Allia, pages 76 et 77)

    • 25 janvier 2015, 14:10, par Nanbou

      Bounan, c’est pas le mec qui voulait soigner le VIH par l’homéopathie ?

  • 26 janvier 2015, 12:46

    Le complotisme en quatre étapes, ou la vie d’un glandu.

    Un, grisaille partout, justice nulle part, horizon zéro. Glandouille enfumée en fac ou en lep. Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?

    Deux, on se retourne, par sympathie, romantisme, punkitude, vers les courants ou médias auto-proclamés subversifs, la gôche de la gôche, les antifas. Tout est politique, plus rien ne l’est, vive la violence et mon joint de beu. Mais finalement, avec mes trois neurones, je comprends quand même que la politique ne sera jamais que l’art du compromis. Désespoir et retour à la grisaille.

    Trois, 11 septembre, vraiment trop impressionnant pour être vrai. Ou alors, dix ans plus tard, Dieudonné éjecté des médias pour critique bouffonne du colonialisme. Il se passe enfin quelque chose.

    On peut sortit de l’atonie intellectuelle et de la gauche obligatoire, en conciliant révolte et sens hypercritique. Tout se tient. Trop bien ?

    Quatre. Ils ont menti, ils ne feront jamais rien pour changer le monde, d’ailleurs le monde existe-t-il ? Et moi, existé-je ? J’ai toujours voulu suivre, aveuglé que j’étais par ma colère de petit mouton. Maintenant, c’est trop tard. Mais je ne suis pas devenu fasciste, ouf. Repasse-moi le joint de beu steup’.

  • 16 février 2015, 15:54, par ML CQFD

    On partage ici un article d’Yves Pagès sur comment le mythe des Illuminati a imprégné la contre-culture du Black Power :

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