En 2011, un bilan établi par l’institut de géostratégie hollandais Clingendael permet d’évaluer au bas mot à 231 millions le nombre de tué-e-s au XXe siècle lors des différents conflits, entre nations, guerres civiles, coloniales ou révolutionnaires et les différentes dictatures. Colonisation du Congo belge de 1900 à 1908 : 4 millions ; Première Guerre mondiale : 13 à 15 millions ; guerre civile russe : 12,5 millions ; Révolution mexicaine : 2 millions ; génocide arménien : 1,2 millions d’individus ; Seconde Guerre mondiale : entre 65 et 75 millions ; guerre du Vietnam : 5 millions de Vietnamiens, 57 000 Américains ; guerre civile du Biafra de 1969 : 2 millions de morts ; dictature khmers rouges : environ 2 millions ; guerre Iran-Irak de 1980 à 1988 : 1,3 million ; Soudan entre 1983 et 2000 : 2 millions de morts ; etc., etc., etc. Un exercice de comptage toujours malsain, vertigineux et au final abstrait.
Le XXIe siècle n’est pas en reste, les conflits ont explosé dans les années 2000, même s’il s’agit pour la plupart de guerres asymétriques : « Nous ne sommes plus dans le cas d’énormes guerres avec d’énormes armées, d’importants engagements et des armes conventionnelles lourdes. Les guerres d’aujourd’hui sont des combats de faible intensité à l’arme légère, de petites armes dans des pays très pauvres. Ils sont souvent extrêmement brutaux mais ils ne tuent pas beaucoup de gens », déclarait, confiant, Andrew Mack, directeur du Rapport sur la sécurité humaine remis aux Nations unies en 2007. Depuis, le conflit syrien, avec ses près de 200 000 morts, n’a pas que peu contribué à la lourde comptabilité macabre. Bref la guerre, c’était pas mieux avant, mais ça risque d’être au moins aussi pire dans l’avenir.