C’est à Trèves, en Allemagne, que Karl Marx a vu le jour il y a pile-poil deux cents ans. Dans cette petite ville rhénane, la commémoration de la naissance du grand théoricien de la lutte des classes déchaîne les passions, à l’extrême droite comme chez les gauchistes. L’objet de la zizanie ? Une imposante statue en bronze du philosophe barbu. *** Trèves est sans doute la ville d’Europe où on lit le plus Karl Marx. Pas vraiment un hasard. Il y a deux cents ans, l’auteur du Capital et du Manifeste du (...)
Travailler c’est trop beau et voler c’est pas dur. On apprend à coups de pied au cul, souvent. À peine viré de l’école, tu te fais avoir par le premier patron venu, un géomètre-expert à doigts velus et bagouze en or. Au bout de trois mois d’essai, tout miel, le barbeau te fait avouer que le métier de porte-mire n’est pas fait pour toi et te convainc de rompre le contrat de ton plein gré. Naïf, tu te rends compte trop tard que tu viens de renoncer à tes droits au chômage. On ne t’y reprendra plus. Après (...)
Vous ne l’avez pas vu en 2013, année où Marseille était labellisée Capitale européenne de la culture. Vous ne le verrez pas non plus participer aux festivités de Marseille-Provence 2018, modeste resucée de cette « opération de marketing territorial » vantée par les édiles… Pourtant, depuis 2007, le collectif marseillais Manifeste Rien mène un vrai travail de fond pour mettre en scène des œuvres de sciences sociales. Et réalise avec ambition de nombreuses adaptations, dont la fameuse Histoire universelle de (...)
Divulguer dans un journal les combines et démerdes souterraines ? Un scandale selon certains, pour qui vivre heureux revient à vivre cachés. Pourtant, il y a plus de 40 ans, un certain Jules Van publiait déjà une rubrique compilant « mille et une ruses pour moins travailler » dans un jeune quotidien gauchiste. Pendant toute l’année 1975, le journal Libération, lancé deux ans plus tôt, héberge dans ses colonnes une rubrique nommée « Le vrai art nouveau », signée Jules Van. Elle est composée (...)
Crever ? C’est pour les nazes, clament les transhumanistes. Deux ouvrages reviennent sur ce refus du trépas. À ma droite, Aventures chez les transhumanistes, du journaliste irlandais Mark O’Connell ; à ma gauche, Homme augmenté, humanité diminuée, de Philippe Baqué. Recension croisée. De votre fauteuil défoncé, avec une Kro à la main et CQFD ouvert à la présente page, vous vous sentez sans doute bien loin des transhumanistes. À la rédaction, c’est pareil : personne n’y rêve de se faire cryogéniser, de (...)
Avec Ma Zad, un Gallimard Série noire dédié espièglement aux zones humides, Jean-Bernard Pouy ne déçoit pas d’un poil de grenouille, animal qui a son rôle à jouer dans l’ouvrage. De même que la salamandre tachetée et l’alyte accoucheur, petit crapaud couvert de caviar blanchâtre, et que les kyrielles de canards de passage menacés par l’ignoble société bétonneuse-goudronneuse BTP (Bilan totalement positif) et par ses sinistres acolytes. Pourquoi le fricasseur remarquable des Roubignoles du destin et de (...)
Depuis 2015 circule sur les tables des infokiosques (et sur le net) un Copain des bois version vol à l’étalage. Œuvre d’un joyeux collectif, « La Brochourre » présente un large éventail de techniques pour piocher dans les rayons. Précise et documentée, elle ne se la raconte pas pour autant : « on est pas des héros, on est pas des pros. », rigolent les auteurs. Entretien sur le fil de la légalité. Comment est née La Brochourre ? « Le vol à l’étalage est très présent dans nos vies, notamment parce qu’on (...)
Un soir d’hiver, lors d’une réunion en Bretagne, je me suis retrouvé assis face à une photo qui m’a interpellé. On y voyait un gosse accroché à un mât surplombant une cabane de trois étages. Et trois autres enfants regardant l’acrobate d’en bas, depuis une carcasse de voiture. Quand j’ai voulu en savoir plus, mes hôtes – Maribé et Michel – m’ont parlé des Terrains d’aventure, belle odyssée dont ils ont été partie prenante dans les années 1970. Les Terrains d’aventure (TA) apparaissent en France dans les années (...)
En 2008, la sociologue Anne Steiner publie le récit d’une immersion dans le milieu anar de la Belle Époque : Les En-dehors (aux éditions L’échappée). Le livre, fouillé et vivant, retrace le parcours de ces illégalistes et bandits politiques bien décidés à conjuguer leur vie au présent. Comment en viens-tu à travailler sur les anarchistes individualistes et illégalistes de la Belle Époque ? « En 1990, après une thèse sur la Fraction Armée Rouge, je suis nommée maître de conférences à l’université (...)
Tout le monde déteste la police, même la police Début mai, grosse baston dans les rues du rupins XVIIe arrondissement de Paris : des flics municipaux s’emboucanent avec des agents verbalisateurs de la mairie pour d’obscures raisons. Malgré la teneur fort réjouissante de ce consanguin festival de gnons, la rédaction tient à rappeler que les combats de coq sont interdits en France métropolitaine. Container de la guerre Mutiler pour mieux stagner Nouvelle vague d’expulsions sur la Zad de (...)
Ils sont urbanistes et ils aiment le vélo. Alors, Frantz (qui participe parfois à CQFD) et Mathieu se sont lancés dans un tour de France à bicyclette, à la découverte de ceux qui font la ville. Les promoteurs ? Le élus ? Les habitants ? De cette grande balade vélocipédique, ils ont tiré une conférence gesticulée, où ils racontent comment « nos villes petites comme grandes subi[ssent] les mêmes logiques, les mêmes transformations et fini[ssent] par se ressembler ». Et ce malgré les « dizaines d’initiatives d’habitants qui transforment concrètement leur quotidien ». Cette conférence, ils la présentent le 5 juin à Grenoble (à la bibliothèque Antigone à 20 h), le 7 juin à Marseille (au Dar Lamifa à 19 h) et le 9 juin à Lodève (au Clap à 20 h 30). Hop, on se bouge les fesses et on va les écouter.
Deux docus (sur les mineurs du bassin du Nord-Pas-de-Calais) sinon rien ! Et pas n’importe lesquels. En ouverture, Morts à 100 %, documentaire de 1980 qui « tire le bilan d’une vie de travail et d’exploitation pour ceux qui, dans le bassin et ailleurs, ont cru au mythe du mineur héroïque dans le travail et dans la lutte ». Et pour suivre, Morts à 100 % : post-scriptum, qui poursuit 37 ans plus tard le travail initié par le premier opus. Il est cette fois signé des camarades Modeste Richard et Tomjo, qui se penchent sur la mémoire confisquée des mineurs : « La mythologie minière connaît alors une seconde vie : elle ne sert plus l’exploitation du travail des mineurs, mais leur image, mise au profit du renouveau du Bassin houiller. » Les deux réalisateurs seront présents le 14 juin à 19 h 30 au Dar Lamifa, à Marseille, pour une double projection suivie d’une discussion ; puis ils feront de même à Alès le 16 juin, à 18 h 30 à la librairie La Rétive. Mince de rien, ça ne se rate pas…
Z, la revue itinérante chère à notre cœur, est allée défrichée de l’info dans l’enfer aurifère guyanais. Las, point de « Montagne d’Or » (voir « En Amazonie, des allumettes suédoises », article publié dans le précédent numéro de CQFD) pour nos conquistadores de la critique sociale. Juste des frais d’expédition à couvrir en urgence. Toutes et tous sur le site de HelloAsso pour pré-commander ce magnifique numéro 12 ou déposer quelques piécettes de soutien : le crowdfunding, titré « Pour tout l’or du monde, Z demande un peu de flouze », est encore ouvert pour un mois.