Depuis que Pablo Servigne et Raphaël Stevens ont publié un petit livre intitulé Comment tout peut s’effondrer (2015), le sujet est à la mode . Les auteurs sont régulièrement invités dans les médias pour évoquer la « collapsologie », concept qu’ils ont forgé pour étiqueter cette « science » de la mort des civilisations. Leur postulat de départ n’a rien de farfelu : nous serions au bord d’une grave crise aux motifs complexes et il conviendrait d’ores et déjà de s’y préparer. D’où le titre de leur dernier (...)
Il y a une quarantaine d’années, de jeunes intellectuels du monde arabe éditaient une revue surréaliste : Le Désir libertaire. Un recueil de textes audacieux, brocardant patrie, armée, famille et religion, vient d’être traduit en français. *** Au début des années 1970, de jeunes exilés en dialogue avec les différents courants d’avant-garde se retrouvèrent à Paris pour fonder Le Désir libertaire, une revue qui avait l’ambition d’être « l’organe central du mouvement surréaliste arabe ». Ses membres (...)
Après avoir connu la révolution à Alep, la guerre civile, l’exil en Turquie puis la traversée vers la Grèce sur un bateau de fortune, Edd Thawra a pu se forger, à 22 ans, quelques convictions bien affirmées. Nous l’avons rencontré à Thessalonique, carrefour antique entre Orient et Occident, où il milite dans un groupe anarchiste et suit des études d’informatique. *** En cette fin d’octobre 2018, devant la gare de Thessalonique, une petite dizaine d’activistes collent des affiches et distribuent (...)
Le 4 novembre, les Néo-Calédoniens ont voté à 56 % contre l’indépendance. Mais pour les Kanaks, cette défaite a goût de victoire, nous explique Mehdi Lallaoui, fin connaisseur de la situation sociale et politique sur le « Caillou ». *** « Même mon téléphone portable est indépendantiste ! » C’est ainsi que le documentariste Mehdi Lallaoui justifie, avec un large sourire, les difficultés que j’ai rencontrées pour le joindre. Rien d’étonnant avec cet « insatiable » (c’est son surnom) auteur d’une œuvre (...)
Sur la côte toscane, d’étonnantes plages aux allures de Caraïbes attirent chaque année des centaines d’estivants. Elles n’ont rien de naturel et sont le résultat des rejets d’une usine chimique toute proche. Enquête sur l’envers de la carte postale. *** C’est une longue plage blanche qui détonne sur un littoral où le sable est gris. L’eau est d’un bleu azur, presque fluorescent : on dirait de l’encre de surligneur. Un petit paradis artificiel que l’on surnomme parfois « la Miami des pauvres ». Quelques (...)
Pensée depuis plus de vingt ans en Amérique latine, la question des violences gynécologiques commence à peine à émerger en France. Un ramdam bien mérité qui fera peut-être date dans l’histoire des luttes anti-sexistes. Voyage en gynécologie, une discipline où soignant rime un peu trop souvent avec maltraitant. *** « Elle va patienter pour la péridurale. Elle a voulu un gosse à 16 ans, elle va comprendre » ; « Vous savez où est votre point G ? Je peux vous aider à le trouver si vous voulez » ; « La pilule (...)
*** En guise de livre-cadeau super bandant/mouillant à chaparder dans les triviales Fnac et cie, je suggère Les Hors-la-loi de l’Atlantique (éd. Seuil, 2017). Une synthèse hyper jouissive des écrits naufrageurs du professeur dissident de l’université de Pittsburg Markus Rediker sur les divers types de desperados des mers ayant couru la grande bordée entre le XVIIe et le début du XIXe siècle : marins mutinés, proscrits politiques, esclaves marrons, passagers clandestins et bien sûr pirates. Car, pour (...)
En avril, les « 7 de Briançon » avaient manifesté contre des militants d’extrême droite venus chasser les migrants à la frontière franco-italienne. Accusés d’avoir aidé des exilés à pénétrer en France, ils viennent d’être condamnés à des peines de prison. « Où étiez-vous le 21 avril ? », demande la présidente. « J’étais au refuge de Clavière, répond Theo, 24 ans. Je faisais à manger et je barricadais les entrées, parce qu’on s’attendait à une attaque des Identitaires. » Ce jour-là, dans le Briançonnais, le petit monde (...)
En une : « Apocalypse : parce que c’est leur projet ! » (illustré par Étienne Savoye). Édito : « La fièvre du samedi soir » « Rien ne peut justifier d’ajouter encore du drame au drame. » C’est par ces mots que l’indéboulonnable maire de Marseille Jean-Claude Gaudin a jugé bon de sanctionner les « débordements » de la Marche de la dignité du 1er décembre. Le Collectif du 5 novembre – Noailles en colère, constitué après l’effondrement de deux immeubles ayant causé la mort de huit personnes, appelait à défiler (...)
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