Horloge de l’apocalypse

À deux minutes de la fin...

L’horloge de l’apocalypse marque le temps qui nous sépare de la fin de l’humanité. Elle exprime aussi l’évolution des angoisses qui rongent les populations des pays riches.
La couverture du n°171 de « CQFD », illustrée par Etienne Savoye.

Les lecteurs assidus de CQFD connaissent l’horloge de l’apocalypse, qui marque le temps qui nous sépare de la fin de l’humanité1. Elle exprime aussi l’évolution des angoisses qui rongent les populations des pays riches. Les habitants des pays pauvres n’ont pas le luxe d’y penser, ils tremblent pour des périls concrets et à court terme : guerres, famines, épidémies.

En 1947, quand la sinistre horloge commence à égrener les minutes, elle mesure le risque de guerre nucléaire entre les vainqueurs de la seconde boucherie mondiale partagés en deux blocs ennemis. Soixante ans plus tard, la peur de la bombe atomique s’est estompée ; ce qui fait flipper, ce sont les menaces écologiques et technologiques. Aussi en 2007, les horlogers de la fin du monde2 intègrent le changement climatique et les biotechnologies dans leurs calculs. Leur dernier verdict a été prononcé en janvier. Nous sommes à deux minutes de minuit, l’heure fatale, parce que : « En 2017, les dirigeants mondiaux ne sont pas parvenus à répondre efficacement aux menaces grandissantes de guerre nucléaire et de changement climatique qui rendent le monde plus dangereux qu’il ne l’a été depuis la Seconde Guerre mondiale.  »

Pas d’amélioration en vue en 2018 : la catastrophe écologique progresse inexorablement tandis que la folie atomique alterne le chaud et le froid. La baisse de la tension autour du nucléaire militaire nord-coréen ne compense pas une nouvelle foucade de Donald Trump. Le 20 octobre, il a annoncé son intention de retirer les États-Unis du traité sur les Forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) signé par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev en 1987. Une déclaration qui, même si elle n’est pas suivie d’effet, ne fait qu’attiser la course aux armements qui n’avait pas besoin de ça. En témoigne le développement des armes hypersoniques : aujourd’hui, les missiles intercontinentaux à ogives nucléaires peuvent foncer vers leur cible jusqu’à Mach 5 ; bientôt ce sera à Mach 10 ou 20. Soit deux à quatre fois moins de temps pour réagir s’ils sont lancés par erreur.

La der des ders sera une guerre éclair et l’humanité connaîtra enfin la paix… des cimetières.

Georges Broussaille

1 « L’horloge de l’apocalypse nucléaire », CQFD n° 130, mars 2015.

2 Les rédacteurs du Bulletin of the Atomic Scientists, basé à Chicago.

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