Rubrique des pages centrales de CQFD.
Pour le psychiatre Mathieu Bellahsen, la psychiatrie publique est bien malade, mais pas moribonde, tant la révolte s’y diffuse. Entretien. Il y a deux manières de considérer le champ de la psychiatrie publique actuelle. D’un côté on peut déplorer la dégringolade accélérée de l’idéal soignant, avec un État démissionnaire misant tout sur la privatisation et les neurosciences. De l’autre on peut se réjouir du nombre impressionnant de services psychiatriques en lutte contre cette dégradation depuis 2018, et de (...)
« Si la folie constitue le miroir grossissant de notre fonctionnement social, elle nous indique aujourd’hui que notre société est malade » (Patrick Coupechoux, Un Homme comme vous, Le Seuil, 2014) Cet article est l’introduction d’un dossier de 11 pages consacré à la psychiatrie (récits, critiques et alternatives). Ce dossier a été publié dans len°184 de CQFD, en kiosque jusqu’à début mars. *** Dans Le Syndrome du bien-être , les Suédois André Spicer et Carl Cederström décryptent l’omniprésente (...)
« L’envie de raconter mon histoire était déjà présente dans mon délire. » Dans Barge, Hélo K. explique comment, à 20 ans, son esprit a peu à peu dérivé dans un délire messianique. Délire qui la conduira à l’hôpital psychiatrique à plusieurs reprises. Auto-édité, ce livre est une plongée intime dans cette aventure. Mêlant ses carnets, des extraits de son dossier médical et des lettres de proches, c’est un précieux témoignage pour tenter de comprendre ce que peut signifier une bouffée délirante – et un autre rapport (...)
Dans un contexte de mobilisations sociales ininterrompues depuis un an et avec le scrutin de 2022 en ligne de mire, le président multiplie les effets d’annonce sur l’immigration et la sécurité. Un coup tactique destiné à masquer la réalité sociale, à réorienter la colère populaire et à draguer l’électorat frontiste ? Disons-le d’emblée, les arguments qui font du racisme une simple manœuvre de diversion ne sont pas totalement satisfaisants. Pas plus que l’idée d’un racisme qui viendrait toujours « d’en haut (...)
Ne réduire ni l’art, ni la politique. Mais vivre les deux pleinement, en totale liberté et sans compromission. À l’image du poète Benjamin Péret, intransigeant combattant du rêve, de l’amour et de la révolution. « Il ne s’ensuit pas que [le poète] désire mettre la poésie au service d’une action politique, même révolutionnaire. Mais sa qualité de poète en fait un révolutionnaire qui doit combattre sur tous les terrains : celui de la poésie par les moyens propres à celle-ci et sur le terrain de l’action sociale (...)
En France, près de 20 % des hospitalisations en psychiatrie sont effectuées sous contrainte, à la demande d’un tiers ou d’une autorité publique. Parmi les patients concernés, certains contestent la décision, mais la plupart ne connaissent pas leurs droits ou sont mal accompagnés. Longtemps membre du Groupe information asiles (GIA), lui-même ex-interné, André Bitton est aujourd’hui président du Cercle de réflexion et de proposition d’action sur la psychiatrie (CRPA). Il y mène une lutte résolument (...)
Il n’y a pas si longtemps, la mine d’or de Salsigne était la plus grande d’Europe. Mais dans ce joli coin de l’Aude, on extrayait surtout de l’arsenic. Pendant plus d’un siècle, État et compagnies privées se sont partagé des montagnes de profits. Quinze ans après la fermeture, il ne reste qu’une contamination presque invisible, que certains aimeraient bien faire oublier. Les pouvoirs publics refusent de payer une dépollution digne de ce nom... et il ne faudrait pas trop inquiéter les touristes. (...)
Rapide incursion en terre cannibale, où l’on voit que le zombie mangeur de cervelle est davantage fils de capitalisme que d’épidémie. Il n’en revient pas, Charlton Heston, ce grand dadais réac : tout au long de Soleil vert, film de Richard Fleischer sorti en 1973 et décrivant l’horizon 2022, son personnage galope de désillusion en désillusion, sa barbe blonde frétillant d’indignation comme une peluche épileptique. Ça commence piano : « Cette margarine est rance ! » Et ça finit staccato : « Ce que nous (...)
À Marseille, le bar se décline aussi au féminin, supplément de caractère et d’efforts compris. Promenade canonique. Quartier de la Belle-de-Mai, fin de la journée de boulot, je détache mon vélo, un des pneus est à plat. Juste avant, ce conseil d’une voisine : le bar, là-bas, il serait bien pour ton article, la patronne le tient depuis plus de vingt ans mais laisse tomber, c’est vraiment un lieu bizarre, fermé, un lieu de biz’. Flemme, timidité, je laisse effectivement tomber, c’est une semaine sans feu (...)
Tandis qu’une palanquée de milliardaires spéculent et gonflent à gogo leur matelas d’oseille, certains étudiants se demandent comment concilier création artistique et survie matérielle sans pour autant vendre leur âme au tout-pognon. « On est en juin 2017 et je peux vous assurer que nous allons vraiment faire vivre, au niveau du marché de l’art, une révolution pour rentrer dans ce nouveau monde qui a déjà tué l’ancien monde. Quelque chose d’inimaginable et ça va se passer ce mois-ci. Je pense que la (...)