Face au colosse de la vente en ligne, une partie de l’édition française a décidé d’entrer en résistance : elle ne distribuera plus ses livres sur Amazon. Plus qu’un conflit purement mercantile, un choix de société. Une brise de révolte souffle sur l’édition française. « Nous ne vendrons plus nos livres sur Amazon. Son monde est à l’opposé de celui que nous défendons. Nous ne voulons pas voir les villes se vider pour devenir des cités-dortoirs hyperconnectées. Amazon est le fer de lance du saccage des (...)
La nouvelle revue États d’urgence regroupe six professionnel.le.s de la « photographie sociale » . Tous les ans, 128 pages de regards au long cours sur nos urgences quotidiennes : casse sociale, crise migratoire, violence d’État, catastrophe écologique… Entretien à deux voix pour interroger le rôle de la photo dans les luttes : l’histoire est-elle soluble dans l’esthétique ? CQFD : Le titre de la revue est États d’urgence, pourtant on n’y parle pas des lois antiterroristes mises en place par le (...)
Pendant quelques mois, ils ont fait feu de tous bois. En 2016, alors que les manifestations contre la loi Travail ne cessaient de gagner en intensité, les participant.e.s de l’AG interpro de Saint-Denis ont multiplié les actions et les discussions. Pour principes : le refus de se focaliser sur un secteur particulier et l’envie de fédérer les énergies. Un délicat équilibre, fondé sur la force du nombre et l’enthousiasme séditieux des concerné.e.s. Retour sur ces moments de lutte, avec Kelam et Iris, (...)
Le secteur associatif, branche non négligeable de l’économie et sorte de réserve où tentent de s’épanouir certains réfractaires aux rapports de production hiérarchisés, n’est pas exempt d’exploitation et de conflits. Rencontre avec Jonas, militant récent du syndicat ASSO. Un syndicat des travailleurs et travailleuses en association lutte-t-il contre l’État, qui finance beaucoup de ces emplois, ou contre les présidents d’association qui forment dans certains cas un nouveau patronat ne disant pas son nom ? (...)
Le collectif national des précaires de l’Enseignement supérieur et de la recherche a été fondé en 2016. Regroupant plus de vingt collectifs locaux autonomes dans toute la France, il dénonce la précarisation en cours dans les universités, l’obsession de la rentabilité et les jeux de pouvoir systémiques. Discussion collective avec des doctorants en lutte de Paris 1, Paris 8 et Aix-Marseille.Et attention, ils sont chauds comme des baraques à frites. Résistance doctorale ! Université Paris 1 Sorbonne. (...)
Depuis 2005, Génération Précaires lutte pour les (maigres) droits des stagiaires, multipliant les actions et les victoires sans ancrage partisan. Comment est né Génération Précaire ? Tout a commencé en août 2005, quand une stagiaire a joué le rôle de lanceuse d’alerte : elle avait enchaîné huit stages dans le milieu de la culture, exerçant par là même un emploi déguisé. À l’époque, les stages n’étaient pas du tout régulés au niveau horaire, rémunération, droit : un vrai flou juridique. Son message a circulé, (...)
Les membres du collectif Écran total échangent expériences et réflexions sur l’informatisation de leurs métiers et de leurs vies. Ce qui les conduit logiquement à repenser le rôle et la place du syndicalisme : lutter contre le patronat ne suffit pas, il faut aussi réinvestir la critique du travail. Quels sont les buts de votre collectif ? Qui regroupe-t-il ? Écran total réunit des personnes de toute la France travaillant dans l’élevage, l’éducation, le travail social, la médecine, la boulangerie, le (...)
La lecture, en tant qu’homme, de Femmes du jazz – Musicalités, féminités, marginalisations de la sociologue Marie Buscatto vous apprend des choses sur le milieu du jazz français – aussi. On y apprend surtout sur soi, homme hors du jazz. Sur les barrières qu’on impose sans y penser, les violences qu’on exerce par habitude. *** « Je l’ai dit souvent et je le répète : “Où sont mes sœurs ?” » Joëlle Léandre, contrebassiste *** Le point de départ de Marie Buscatto pourrait suffire : dans le monde du jazz (...)
Il est des spécialités locales qu’on aimerait trouver en bas de chez soi, où qu’on soit. Pour l’Aveyron, si vous connaissez déjà l’aligot ou les farçous, vous vous laisserez charmer par un canard des plus goûtus : L’Empaillé. 48 pages, très grand format, jolie maquette aérée, articles courts, longs, brèves, dessins, photos, tout y est ! Trimestriel dont le numéro 2 est sorti en cette rentrée 2016, le journal est mené par une équipe de bénévoles ancré.e.s sur leur territoire autant qu’en prise avec le monde. (...)
Quel bonheur et quel épanouissement de vivre et de travailler dans les métiers du livre ! Certes, mais ce n’est pas une raison de se satisfaire de la précarité que connaissent nombre de travailleurs/euses du secteur. À Toulouse, on s’organise. C QFD : Pouvez-vous nous raconter quand et pourquoi vous avez lancé ce collectif ? Mathilde : Cela fait un an environ que nous avons impulsé des réunions mensuelles regroupant plusieurs personnes travaillant dans divers métiers du livre. Il y a des (...)