Écarquiller les yeux. Les promener sur le monde. S’émerveiller. Ouvrir son imaginaire aux vies autres, animales, végétales. Et puis, dans la foulée, avec elles, passer à l’action. Voilà ce que prône Corinne Morel Darleux, autrice notamment de l’essai Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce (Libertalia, 2019) et du récent roman Là où le feu et l’ours (2021). En ce début de XXIe siècle, l’espace sauvage n’occupe plus que 23 % de la superficie de la Terre. Il y a un siècle, c’était 85 %. Dans ce contexte (...)
Dans Plutôt Couler en beauté que flotter sans grâce (Libertalia, 2019), Corinne Morel Darleux s’appuyait sur les figures de Pasolini, Bernard Moitessier et Romain Gary pour ouvrir des pistes visant à enrayer le naufrage généralisé, notamment via le « refus de parvenir ». Ici, elle nous invite à considérer et convoquer le pouvoir de l’imaginaire dans le champ politique, tout en se défiant de son utilisation par le camp des dominants. L’œuvre de fiction est souvent considérée comme un divertissement qui (...)