Bien connu des lecteurs de la presse indépendante, Pierre Souchon publie son premier livre Encore Vivant (éd. du Rouergue). Des mythes déchus de son ascendance paysanne ardéchoise à un mariage clinquant en haute bourgeoisie, jusqu’aux atterrissages forcés dans les sombres couloirs de la psychiatrie, l’auteur, diagnostiqué bipolaire, entraîne le lecteur dans l’incroyable intrigue de sa jeunesse. Quand nous nous sommes croisés à Lyon en 2013, tu écrivais déjà un livre. Je l’attendais avec impatience. (...)
Mardi 9 décembre, 7 h 15, ça caille sévère à Marseille. Devant le portail de l’Accueil de jour Marceau (ADJ), près de la Porte d’Aix, une petite foule de « sans » – sans-abri, sans-emploi, sans-Sécu, sans-papiers, sans-famille, etc. – attend patiemment l’ouverture de la grille. « Certains ont dormi dehors, d’autres étaient à la Madrague, un foyer d’urgence qui ferme à 7 h 30. Le froid commence à générer des tensions », s’inquiète Juliette, monitrice éducatrice, en avalant cul sec un gobelet de café avant (...)
Séguéla, permanent du spectacle « Si à cinquante ans, on n’a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie ! », lançait sans plaisanter Jacques Séguéla sur le plateau d’une émission télévisée en 2009. L’écho de cette petite phrase a été tel que le publicitaire semble avoir pris goût à l’humour malgré lui. Fin novembre, sur le site grenoblois PlaceGrenet, il nous rejoue un sketch digne des meilleures parodies. Invité pour réagir à l’inédite décision du maire écolo, Éric Piolle, de retirer les panneaux publicitaires (...)
Sauver une vie ou accompagner un patient vers sa fin, c’est le quotidien de Rémi, infirmier dans le service de réanimation d’un grand hôpital. Confronté à la mort au turbin depuis deux ans, ce grand gaillard trentenaire n’en est pas pour autant devenu blasé. « J‘ai déjà pleuré pour le décès d’un patient. Parfois on a un réel espoir, on se démène et on n’arrive à rien, ça peut être fort émotionnellement. Ce n’est pas rare de voir les collègues pleurer. On est tous des êtres humains. » Cela dit, la plupart du (...)
Assis en l’air, en équilibre sur les pieds tendus de Maxime, Youssef a les yeux qui pétillent et le sourire aux lèvres. Ce minot sourd savoure son heure de cirque « adapté » au sein de l’association Zimzam, installée au cœur de Marseille. Dans un coin de cette jolie salle de la rue Vian, Lucas, lui, a plus de mal à s’y mettre. Il préfère jouer avec une balle rebondissante ou se balancer dans un tissu suspendu. Pas de souci. Maxime, l’intervenant de Zimzam, ne l’oblige à rien. Il parvient de temps en (...)