Au mois de mai, une large invitation a été lancée pour commencer à célébrer le trentième anniversaire d’El Lokal, un espace de luttes mythique dans la capitale catalane. Iñaki nous raconte le reste. CQFD : El Lokal, c’était comment au début ? « À la fin des années 1980, nous faisions une revue libertaire qui s’appelait Lletra A à Barcelone, Sabotaje à Madrid et Resiste au Pays basque. Nous traînions à l’athénée libertaire du quartier de Poble Sec la journée et nous nous retrouvions le soir à la pizzeria (...)
« On s’est réveillés en plein milieu d’un cauchemar militarisé. » C’est ainsi qu’une manifestante décrit l’embrasement vécu par le Chili à partir du 18 octobre dernier. Longtemps qualifié d’oasis de stabilité néolibérale, le pays veut en finir avec l’héritage encombrant de la dictature du général Pinochet. Tout n’a pas démarré en octobre. La contestation antigouvernementale actuelle trouve son origine dans le mouvement lycéen mobilisé depuis des années contre les réformes dans l’éducation et, plus récemment, (...)
La forte mortalité qui touche animaux marins, mollusques et poissons sur les côtes de l’archipel de Chiloé (1 000 kilomètres au sud de Santiago) depuis plusieurs semaines, serait due à la prolifération de micro-algues – la marée rouge – sous l’effet du réchauffement des eaux du Pacifique. Mais El Niño a bon dos : selon des chercheurs de la région, il n’existe aucune preuve que cette marée rouge soit la cause de la mortalité des mollusques dans la zone. En effet, ce phénomène a lieu environ tous les 5 ans (...)
S’il y a un plat représentatif des repas populaires, c’est bien le charquicán. Quand à la « olla commune », il s’agit de la préparation collective des repas sur les piquets de grève, dans les quartiers pauvres, les universités occupées et lors de toute autre occupation de l’espace publique. Son nom vient du sud du monde quechua et mapuche et pourrait se traduire par « ragoût de viande fumée accompagnée de citrouille et de patates ». Un plat précolombien, qui se préparait avec de la viande fumée de lama (...)
A Valparaiso, les jeunes, principalement des étudiants, ont pris en charge spontanément l’aide d’urgence suite à l’incendie du 12 avril dernier. Les collines périphériques de la ville, les plus éloignées de la mer, les plus pauvres mais aussi les plus oubliées d’un pseudo plan d’occupation des sols, ont brûlé, laissant plus de dix mille personnes à la rue. Dans les premières heures, des lieux d’accueil sont créés par les porteños jusqu’à ce que le gouvernement déclare la zone en état de catastrophe et envoie (...)
En Amérique du sud, l’appel à faire résonner les casseroles à une heure précise du soir est une tradition. Il peut être lancé par une organisation, par des tracts mais se fait surtout par le bouche-à-oreille. Le moment venu, quelques timides coups de louche sur les couvercles se font entendre, encourageant les voisins à prendre leurs marmites en alu, jusqu’au tapage nocturne dûment verbalisable. Chacun avec ses ustensiles de cuisine, en rythme, et sans besoin de se rassembler, fout le bordel depuis (...)
MALGRÉ L’INDIFFÉRENCE médiatique, la grève de la faim de trente-deux prisonniers politiques mapuches, entamée le 12 juillet, bénéficie d’un soutien de plus en plus important venant de différents secteurs de la société chilienne (intellectuels, députés et militants). Ces grévistes ont été détenus à la suite de récupérations collectives de terres ancestrales spoliées par des entreprises forestières. Ils ont été doublement jugés : par la justice civile et par les tribunaux militaires, en application d’une Loi (...)