Il y a des usines de charcuterie qui connaissent un bien étrange destin. Celle de la fabrique Fiorucci, située en banlieue Est de Rome et à l’abandon depuis vingt ans, a été récupérée en 2009 par un groupe de 200 migrants, précaires et sans-abri. Puis au fil des ans, ce squat d’habitation, le Metropoliz, s’est transformé en gigantesque œuvre d’art collective et en musée autogéré. Visite guidée. Rome, juillet 2016. Cela fait deux mois que je suis hébergée au Metropoliz. Ce soir, il fait très chaud. Tellement (...)
Né dans une famille juive ukrainienne à la fin du XIXe siècle, Simon Radowitzky se retrouva très vite en prison pour diffusion de propagande socialiste. Il en ressortit anarchiste. Ensuite, ce fut la fuite vers l’Argentine, puis le bagne, puis la guerre d’Espagne, puis le Mexique... Un livre revient sur son existence mouvementée. L’auteur de De la Russie à l’Argentine, parcours d’un anarchiste au début du XXe siècle n’est pas vraiment né sous une bonne étoile… Simon Radowitzky (dit Rado) voit (...)
En plein tribunal, il lâche : « Pourriture de justice française ! » Plus tard, il semble revenir sur ses propos. « Comment ? », s’étonne le juge. « Oui, pérore Serge Livrozet. J’aurais dû dire : “Pourriture de toutes les justices !” » Un documentaire revient sur son parcours. *** [|Cet article a été publié originellement dans le n° 156 de CQFD (juillet-août 2017). Depuis, nous avons appris la mort de Serge Livrozet, survenue mardi 29 novembre 2022.|] *** Entre le cigare et le diesel, le libertaire Serge (...)
Une flopée de bédés valables rendent hommage aux communardes et nourrissent l’imaginaire de la Commune. Passage en revue. Force est de constater un certain regain d’intérêt dans la bande dessinée actuelle vis-à-vis des femmes de la Commune de Paris. La série « Communardes ! » chez Vent d’Ouest, scénarisée par Wilfrid Lupano, offre trois fictions de femmes prises dans la tourmente du Paris assiégé, puis dans l’élan révolutionnaire du Paris insurgé. Le premier tome, Les Éléphants rouges, illustré par Lucy (...)
Ne réduire ni l’art, ni la politique. Mais vivre les deux pleinement, en totale liberté et sans compromission. À l’image du poète Benjamin Péret, intransigeant combattant du rêve, de l’amour et de la révolution. « Il ne s’ensuit pas que [le poète] désire mettre la poésie au service d’une action politique, même révolutionnaire. Mais sa qualité de poète en fait un révolutionnaire qui doit combattre sur tous les terrains : celui de la poésie par les moyens propres à celle-ci et sur le terrain de l’action sociale (...)
C’est devenu un rituel. Chaque trimestre depuis cinq ans, le bistrot de la place de Reillanne, village des Alpes de Haute-Provence, accueille une « scène libre ». Chacun.e peut venir y partager un texte, un poème, quelques phrases, sa joie ou sa peine. Rencontre avec Tristan, l’un des fondateurs de ce rendez-vous. « Le “Lâcher de mots” vient d’une idée simple. Ou plutôt d’un constat : les espaces d’expression libre ne courent ni les rues ni les campagnes. Et ils ne se trouvent certainement pas dans ces (...)
Tandis qu’une palanquée de milliardaires spéculent et gonflent à gogo leur matelas d’oseille, certains étudiants se demandent comment concilier création artistique et survie matérielle sans pour autant vendre leur âme au tout-pognon. « On est en juin 2017 et je peux vous assurer que nous allons vraiment faire vivre, au niveau du marché de l’art, une révolution pour rentrer dans ce nouveau monde qui a déjà tué l’ancien monde. Quelque chose d’inimaginable et ça va se passer ce mois-ci. Je pense que la (...)
Mortibus, la poésie ? Foulée aux pieds par l’époque et son imaginaire en toc ? On dirait bien. Jusqu’au mitan du XXe siècle, les poètes se trouvaient en première ligne des étincelles historiques, compagnons de route et de résistance. Depuis, on ne les entend plus beaucoup. Mais qu’importe, le feu couve sous les braises. Face aux rouleaux compresseurs de l’époque, il est logique que la poésie fasse grise mine. Trop discrète, trop dissonante. De l’information en continu à l’écran omniprésent, du (...)
Depuis la fin du XVIIIe siècle, le geste iconoclaste accompagne systématiquement la geste révolutionnaire. Retour sur l’histoire de ce vandalisme politique. Statues royales et monuments de la superstition catholique détruits entre 1789 et 1794, colonne Vendôme abattue pendant la Commune en 1871, emblèmes tsaristes envoyés dans les poubelles de l’histoire pendant la Révolution russe, milliers de bouddhas démolis pendant la Révolution culturelle chinoise et, plus récemment, ceux de Bamiyân « dénichés » (...)
Deux livres récents sur la réimagination hardie du monde méritent bougrement d’être fourrés dans vos sacs d’escapade. L’Utopie en héritage de Jessica Dos Santos (Presses universitaires François-Rabelais) nous tuyaute fortichement sur le fameux familistère de Guise dans l’Aisne (1888-1968) créé par mon arrière-arrière grand-oncle philanthrope Jean-Baptiste Godin. Soit (c’est le côté réformiste mimi de l’expérience) un palais en guise d’usine ; une humanisation lyrique du turbin ; une répartition probe des (...)
Pour nos ami.e.s les pré-ados : l’excellente revue Le vilain petit canard a sorti il y a peu son no 7. Ne laissez pas partir vos enfants en vacances sans un exemplaire ! Infos par ici !
Le copain L.L. de Mars ne fait pas que dessiner pour CQFD. Il fait aussi des bouquins. À découvrir : Tarzan, seigneur des signes (édité chez Rackham) ou encore Sous les bombes sans la guerre (chez Tanibis). À feuilleter par là !
Les éditions Lunatique publient un inédit d’Yves Le Manach : Je suis une usine. On se précipite !
Le brave toutou rend visite à sa copine Caroline Sury (et à plusieurs autres artistes de Marseille et Hambourg), qui expose jusqu’au 20 juillet ses découpages au Pôle des arts visuels, sur la plage de l’Estaque (Marseille).
Le 13 juillet, à partir de 19h, se tient le traditionnel Bal des Migrants sur la place Stalingrad, à Paris. L’occasion pour le Chien rouge d’exprimer sa solidarité loin des flonflons-musette cocardiers. Ça ne se loupe pas !
Le toutou aime le cinéma. Il commence donc par se rendre au 40e Festival de ciné de Douarnenez, autour du thème « Frontières » du 18 au 26 juillet. Puis il enchaîne par le Festival de ciné (en plein air) de Lama (Haute-Corse) du 29 juillet au 4 août. Deux jours pour traverser la France en stop ou en âne : facile !
Comme l’an dernier, le collectif Douar Didoull, qui se bat « pour la préservation de notre terre et contre le projet minier », organise les 21, 22 et 23 juillet à Plougonver un festival des luttes : prezegennoù ha divizoù, filmoù, sonadeg ha fest-noz. Wouarf !
Samedi 22 juillet, rendez-vous à la manif « Justice pour Adama, un an déjà ». 14h30, marche au départ du rond-point de Beaumont-sur-Oise. Au retour, sur le terrain de Boyenval, débats, théâtre forum, auto-défense civique, jeux, bouffe et concerts gratos.
Du 27 au 30 luglio (juillet), le festival d’Alta Felicità se tient à Venaus, dans le Piémont italien : quatre jours pour découvrir les rivières et les montagnes de la vallée. Camping et nombreux concerts entièrement gratuits – le bon plan vacances du Chien rouge ! Infos par là !
Dans la lignée des petits festivals contre la grosse poubelle nucléaire de Bure (Meuse), le festival Les Bure’lesques a lieu du 11 au 13 août. Avec un programme dense et passionnant, pour petits, grands et canidés. Renseignements sur par ici !
Les 26 et 27 août, sur un terrain d’Adelange en Moselle : des concerts, ateliers, balades, projections de films pour sensibiliser aux dangers de l’exploitation des gaz de couche et de schiste. Et réfléchir aux méthodes de lutte contre ces projets. Convergence assurée avec NDDL, Grand contournement Ouest, Bure, etc. Prix libre.
Notre cluster de start-up, qui disrupte la diffusion alternative de la presse, l’asso Palimpseste, se rend à l’Université d’été européenne des mouvements sociaux, organisée par Attac.
Julien Tewfiq y représente CQFD, les revues Z et Jef Klak, et peut-être d’autres encore. Ça se passe à la fac Jean-Jaurès de Toulouse, du 23 au 27 août.