Hervé, remplis mon verre !

Bientôt 17h. L’heure du crime. Tu vas voir, ils sont réglés comme des coucous. De vraies mécaniques de précision suisse. À croire qu’ils ont calé leur horloge interne sur l’horaire de l’apéro – hibernation avant, stimulation ensuite. Ça ne rate jamais. Tiens, regarde, y en a un qui a bougé un bras ! Et toi, mauvaise langue, qui pensais qu’il était mort… Et là, un autre qui remue une oreille ! Et une paupière ! Ah mais, quel spectacle ! C’est beau, ces corps à moitié affalés devant les écrans d’ordinateur qui se remettent doucement en mouvement. Le miracle de la vie.

Toi-même tu sais : CQFD ne roule pas sur l’or. Carrément pas. Mais les finances du canard permettent encore de payer un peu de carburant à celles et ceux qui participent au bouclage – ces quelques jours de précipitation et d’urgence précédant l’impression. Une vraie course contre la montre, tic-tac-tic-tac, qui te donne à chaque fois l’impression de te transformer en lapin blanc d’Alice au pays des merveilles : « Oh ! Par mes moustaches, je suis en retard, en retard, en retard. »

Mais à 17 h, plus de retard qui tienne. Foin des papiers à relire et de ceux à écrire. Les cerveaux sont ailleurs, ils ne pensent plus qu’à cette petite boîte dans laquelle Hervé, en charge des finances du canard, conserve un peu d’argent liquide pour de semblables occasions. Une même question taraude chacun et chacune : combien a-t-il laissé dans la caisse ? Ben oui, ça varie – surprise ! C’est même devenu l’échelle de valeur de la réussite d’un bouclage. Cinquante euros ? Bouclage de grande classe. Vingt ? Bouclage petits bras. Moins de dix ? Bouclage catastrophique. On te laisse, lectrice, lecteur, te plonger dans ce numéro. Tu reviendras ensuite nous dire à combien tu l’estimes sur l’échelle d’Hervé. En attendant : ami, remplis mon verre !

Graffitivre

Par Graffitivre.

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