Jeudi 8 octobre (2015), journée nationale d’action interprofessionnelle et intersyndicale. Au Havre, ce matin, le port et la ville sont complètement bloqués par les manifestants. A midi, on se retrouve devant le site de Sidel, sur les hauteurs de la ville, à Octeville-sur-Mer. On est plus de 2 000. Un rassemblement pour protester mais aussi pour montrer notre solidarité aux salariés de Sidel qui viennent d’apprendre la suppression de 289 emplois (sur 1 000) par la direction. L’ambiance est joyeuse, (...)
Jo est conseiller Pôle emploi. Il est dépité, plus trivialement, il a les boules. « À partir de janvier 2016, les inscriptions se feront uniquement par Internet. » On sait qu’une inscription met entre 40 et 70 minutes. C’est long mais quand on est au chômage, c’est bien connu, on n’a que ça à faire, à part tourner sa cuillère désargentée dans sa tasse de café soluble. « Pour les sans-emploi qui n’ont pas de scanner ou de compétences en informatique, des jeunes en service civique qui auront suivi une formation (...)
« Ah oui, vous allez rencontrer les mairies Podemos ! », nous disait-on alors que nous préparions notre descente de trois semaines vers le Sud. Barcelone, Madrid, Séville, El Coronil, Puerto Real, Cadix... Les gens rencontrés sur la route nous ont narré leur descente aux enfers, celle d’un rêve espagnol vendu par les banques et les gouvernements successifs qui ont passé les quinze dernières années à creuser la dette publique. Ou comment mettre un peuple à genou par la finance. Comment escamoter le (...)
Entretien avec Carlos Macías, porte-parole de la PAH de Barcelone. Sous ses lunettes et barbe fine, le visage souriant de Carlos a longtemps voyagé en Amérique latine, rapportant dans les valises de ses yeux une expérience de révolutionnaire avisé. Il retrace l’histoire des Plataformas de afectados por la hipoteca (PAH) luttant contre le système inique des hypothèques et expulsions. « Le BTP était devenu le modèle économique de l’Espagne, mais avec la crise la fin du « rêve espagnol » a sonné. (...)
Pablo est correcteur dans l’édition, il a longtemps participé à l’équipe de distribution de livres de Traficantes de Sueños – librairie, centre de formation et maison d’édition – qui plonge ses racines dans l’autonomie radicale des années 1980 et a aujourd’hui pignon sur rue. Il a participé à Ganemos Madrid, l’une des composantes d’Ahora Madrid, la liste qui a pris la mairie de Madrid autour de Manuela Carmena. Il est à présent en charge de deux arrondissements huppés, Salamanca et Moratalaz. « Le mouvement (...)
Cadix. Un port vieux de 3000 ans dont l’imaginaire tourne plus volontiers autour du carnaval que des processions de Semana santa – et où entre ami.e.s on aime à s’appeler « ma foufounette » ou « petite bite folle » –, ne peut que réserver quelques bonnes surprises. En juin, après vingt ans de gouvernement municipal conservateur, une liste apparentée Podemos, Por Cádiz sí se puede, a raflé la mairie de cette ville de 150 000 âmes avec un taux de chômage de 42%. Le levante, vent qui, selon une rumeur locale, (...)
Filiale de General Motors (GM) dans la baie de Cadix, Delphi fabriquait des composants d’automotion – amortisseurs, systèmes de direction et roulements à billes. Puis GM l’a bradé et l’usine a périclité. « Nous étions près de 2 000 ouvriers, se souvient José María. Si on compte les boîtes de sous-traitance, la fermeture de Delphi a affecté près de 4 000 familles. » Huit ans après la fermeture de leur usine, 500 ex-Delphi sont encore sur le carreau, spoliés de leur indemnité de licenciement et abreuvés de (...)
Si les yeux sont le miroir de l’âme, le paysage reflète l’histoire d’un pays. Celui qu’on traverse entre Séville et El Coronil en dit long sur la structure sociale de la région. Entre la plaine du Guadalquivir et la sierra de Cadix, les collines sont labourées à perte de vue. Pas un arbre à l’horizon. De-ci de-là, un cortijo de señoritos, avec sa longue allée bordée de palmiers et ses armoiries au-dessus du portail. Depuis la Reconquista, la monoculture latifundiaire règne ici en maître, pour les siècles (...)
« Nous étions quatre familles de Cadix qui venions d’être expulsées. On a ouvert la Corrala La Bahía le 10 janvier 2015. J’ai été la première, l’instigatrice de tout ça ! », lance Stefania avec fierté. Jeune fille au look très quartier, elle a le parler clair, comme qui monte au combat par la force des choses. Elle nous reçoit dans sa mini-boutique de toilettage pour chiens. Comme beaucoup, même avec un emploi, elle ne peut faire face aux factures et au loyer. En Andalousie, les immeubles vides occupés par (...)
Entretien avec Jacobo Rivero, journaliste indépendant à Madrid. Jacobo a publié aussi bien dans l’institutionnel El País que dans l’indépendant Diagonal. Il a été correspondant de la télévision vénézuélienne TeleSur, a publié un livre sur le basket-ball, un autre sur Podemos. La nouvelle mairie de Madrid vient de l’embaucher pour relancer une radio locale. Rencontre hydratée au gin-tonic sur son balcon du quartier populeux de Lavapiés. « Nous vivons un moment inédit qu’il faut mettre à profit. Podemos, (...)
Notre ami L.L. De Mars vient de sortir Vies de la mort chez The Hoochie Coochie. Recueil de strips mettant en scène, sur une centaine de pages, les méditations de la Mort. Avant que la grande faucheuse vous attrape, courez le chercher dans votre librairie préférée !
Dans le cadre de l’exposition de la revue HEY !, la copine Caroline Sury vous présentera ses dentelles de papier, petits personnages découpés que vous admirez régulièrement dans nos colonnes. C’est à la Halle Saint-Pierre, 2, rue Ronsard, à Paris (18e) du 3 novembre au 13 décembre.
Encore une expo : vous retrouverez l’amigo Placid au sein d’un collectif nous invitant « Au-delà » dans un « Atlas des visionnaires ». C’est à Paname (14e) dans la Galerie Corinne-Bonnet, 63, rue Daguerre du 6 novembre au 5 décembre.
La fête est finie, le film de Nicolas Burlaud sur Marseille Capitale européenne de la culture, est à l’affiche aux Variétés (Marseille) et aux 3-Luxembourg (Paris). Il sera également en tournée tout au long du mois de novembre.
Nouvelles parutions à L’insomniaque :
La Confrérie des chats de gouttière, dernier roman d’Alexandre Dumal qui nous offre « un hymne plébéien à la liberté ».
Janvier 2015 : la France éteint les lumières, dans cette « épiphanie à l’envers » Jack Malt s’est attelé à recueillir les faits et les effets liberticides de ce « 11-Septembre français » (en ligne, dans une version plus étoffée, sur le site de l’éditeur).
Enfin, Rémy Ricordeau nous plonge avec Visionnaires de Taïwan, dans l’art brut de cette île plus réputée pour son économie libérale que pour ses artistes populaires.
Le 7 novembre se tiendra la Foire aux Livres anarchistes de Marseille (FLAM). Tables de presse, tables rondes, musique, poésie, marionnettes, sérigraphie, de 10 h à 22 h, à l’espace Cézanne, 31, boulevard d’Athènes. L’équipe de CQFD vous y attend. Le lendemain, 8 novembre, rebelote au théâtre Toursky, 16, passage Léo-Ferré, pour fêter les 50 ans du Cira (Centre international de recherches sur l’anarchisme) tout en chansons et spectacles.
Le 8 novembre, c’est également la soirée de soutien au site d’info collaboratif Marseille infos autonomes (MIA). C’est au Molotov, place Paul-Cézanne, à partir de 16 h 30 pour une présentation du site et 18 h pour les concerts.
Le collectif Manifeste rien, troupe bien connue des planches marseillaises, nous offre la nouvelle version d’une histoire populaire des États-Unis (inspirée du bouquin éponyme d’Howard Zinn). Ça se passe le 13 novembre à 20 h 30 au théâtre de Lenche à Marseille.
Le 14 novembre, grande manifestation dans le Finistère contre les projets capitalistes inutiles : la centrale à gaz de Landivisiau, les projets miniers en centre Bretagne, d’extraction de sable en baie de Lannion, de méthaniseurs industriels en sud Finistère, d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Rencard face à la mairie dès 12 h pour le pique-nique et 13 h 30 pour la manif’.
Après la première marche de nuit non mixte du 7 mars dernier, une seconde offensive s’organise à Marseille le 25 novembre. Rendez-vous est donné à toutes les femmes, gouines, meufs, trans et lesbiennes (liste non exhaustive) à 17 h 30 sur le Vieux-Port.
Du 28 novembre au 12 décembre se déroulera à Paris un grand rassemblement contre la mascarade de la COP21, la conférence intergouvernementale sur les changements climatiques. Considérée comme le sommet de la dernière chance, cette COP doit statuer sur la quantité raisonnable d’émission de CO2 que les pays industriels pourront rejeter dans l’atmosphère. Bref, une blague. On se voit, donc, le 28 pour accueillir les copains et copines venant des ZAD et les jours suivants pour se rencontrer et trouver les moyens de faire entendre un autre son de cloche. Plus d’infos par ici !