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La virginité virtuelle d’Edwy Plenel

17 avril 2013, 09:30, par François

Oui, oui, oui... Il est bon que la critique ne soit pas amnésique, et que les errements de Plenel en baron de la presse ne soient pas oubliés.

Néanmoins, le ton de l’article m’apparait un peu désespérant, et pour tout dire, médiocre. L’article vise à délégitimer entièrement le travail de Médiapart en se focalisant sur la participation du citoyen Plenel à l’entreprise. Sans voir qu’en fait, cette situation valide l’hypothèse la plus féconde de la critique des médias : ce sont les conditions sociales de production de l’information qui déterminent le contenu de l’information. Manifestement, un acteur, un journaliste, un Plenel, évoluant dans une entreprise de presse capitaliste OU dans une publication indépendante (fut elle numérique) ne produit pas le même travail, n’adopte pas les mêmes postures.

C’est cela qu’il aurait fallu relever et mettre en avant. Peut être même sur un ton triomphant : « Victoire de la critique des médias ! Edwy Plenel se rachète une conduite ! »

Une telle approche aurait eu l’intérêt de permettre à l’auteur de reconnaitre le travail de Mediapart qui, outre l’enquéte Cahuzac, réalise une production journalistique de qualité, et qu’on doit bien considérer comme une presse d’opinion indépendante, capable de se démarquer des routines et des clichés médiatiques. Ce qui ne l’exonère pas de critiques d’ailleurs, pas plus que CQFD, article 11, Regards ou Politis.

Le rôle d’un acteur dans une structure n’est jamais entièrement déterminé, et la responsabilité d’un journaliste, son éthique et sa déontologie sont toujours engagés par sa participation dans une entreprise de presse. Et je ne conteste pas l’intérêt d’une critique nominative des acteurs médiatiques, ni sa contribution à l’ébranlement de la légitimité des médias dominants. Mais produire aujourd’hui un article à charge pour Médiapart fondé uniquement sur le passif de Plenel, sans évoquer son rôle actuel (qui est certes un revirement) relève pour moi, au mieux, de la paresse intellectuelle, au pire d’une posture d’inquisiteur uniquement préoccupé par la dénonciation des acteurs. D’autres médias déjà tiennent ce rôle de comptable ; que CQFD au moins ne s’engage pas dans cette voie là.

Je le répète, il faut voir dans cette situation, dans la situation actuelle de Plenel une victoire de la critique des médias, une validation de ses thèses. Maintenant, avec des fauves médiatiques de ce acabit, la vigilance reste de mise, j’en conviens. Longue vie à la presse libre, yo. François

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