Quand on prend deux groupes chouettes, qu’on mélange, qu’on secoue un peu… ça donne quoi ? Un opus explosif de dix titres, Lavoblaster Remix. Voilà un album qui vit et rebondit. À la base, il y a Lavoblaster, enregistré en 2014, lors d’une tournée au Burkina Faso, par Joke, combo erroriste aux influences multiples (afrobeat, funk, ragga). Un peu plus de trois ans plus tard, c’est Dubamix, groupe de dub militant, qui rattrape la balle au bond, livrant sa relecture de l’album. Rien d’un hasard, tant (...)
Gaffe, gaffe, les mimiles, le livre du mois, Voyage en misarchie – Essai pour tout reconstruire d’Emmanuel Dockès (aux éditions du Détour), est charpenté par un authentique professeur de droit. Hou là là !, pourrait-on s’exclamer au vu de l’actualité. S’agirait-il d’un bachi-bouzouk qui, lorsqu’il n’enseigne pas (lui, c’est à l’université Paris-Nanterre) et quand il ne coordonne pas des « propositions de code du travail », s’habillerait ni vu ni connu en justicier masqué pour casser de l’étudiant indocile (...)
Retour sur le dernier livre du philosophe Renaud Garcia, Le Sens des limites – Contre l’abstraction capitaliste. Le monde est plat. Largeur, longueur et basta. Exit la 3D, les reliefs et les couleurs. Nous sommes tous des triangles, des carrés et des cercles. On nous a géométrisé la gueule. Ça s’est passé à la fin du siècle d’avant. En 1884, le professeur et théologien anglais Edwin A. Abbott publie Flatland, texte allégorique qui lui permet de dézinguer le corset de son époque victorienne. Un roman (...)
Le petit bouquin d’une correctrice du Monde nous plonge dans les affres de l’orthographe. Et le pire, c’est qu’on y prend plaisir. L’orthographe, nous ne l’aimions pas. Pas plus qu’elle ne nous appréciait. Jusqu’au jour où on s’est mis à publier ce journal. Si, depuis, la grammaire, la syntaxe et la typographie ne nous chérissent guère davantage, nous prenons un réel plaisir à les triturer. Jouer au correcteur, sans en avoir les compétences… Muriel Gilbert, elle, les possède. Correctrice au Monde, elle a (...)
Témoignage d’un natif de Saint-Nazaire, Donato, qui a fait son initiation politique, entre autres, au tournant des années 1960 et 1970, dans un climat enthousiasmant de convergence des luttes. À méditer... Par quelle porte dérobée es-tu entré dans les événements de Mai 68 ? « En 1967, j’ai 16 ans et demi et je me fais virer du lycée à Saint-Nazaire [Loire-Atlantique]. Des forces obscures décident de m’expédier à la campagne dans un internat à poigne, à Savenay. Mal leur en prend. Quand ça démarre, je me (...)
La pièce virevolte, pendant près de trois heures, jusqu’à se muer en quasi-épopée, drolatique et intense. Centrée sur la figure d’un écrivain mystérieux et fantasmé, elle prend acte de son impossible biographie pour mieux rebondir avec jubilation. Rencontre avec Frédéric Sonntag, auteur et metteur en scène de B. Traven. Pourquoi te lancer dans un tel projet ? « Ça fait longtemps que je tourne autour de Traven. Depuis que j’ai découvert, il y a quinze ans, Le Trésor de la Sierra Madre, de John Huston, (...)
Lancé à l’initiative d’un collectif d’habitant.e.s remontés contre l’extension d’une carrière dans le Pilat et d’opposant.e.s au projet d’autoroute A45, le Grand carnaval de l’inutile rassemblait pour la première fois à Saint-Étienne le 24 février 2018, quelques centaines de participants venus d’ici et d’ailleurs. Retour sur la naissance d’un beau bébé hétérogène, déterminé et facétieux. *** (C’était y a un an dans “CQFD”...) *** Le soleil perce doucement à travers le voile de nuages. La journée est déjà bien (...)
Rien n’abat la Zad. Depuis 2012, malgré les destructions à la pelleteuse et l’envoi de milliers d’uniformes, elle renaît façon Phœnix et reconstruit sur les décombres. Le fruit d’une résistance bien rodée et d’une énergie sans faille. « Cabane ! » Dans les jeux de mômes, c’est toujours le bon moyen de se protéger, de sortir du jeu. Le mot magique, et hop, à l’abri. Mais en ce mois d’avril, la Zad n’a rien d’une cour de récré. Et les bataillons casqués de l’État ne jouent pas. Dans leur collimateur, les (...)
Pour les postiers marseillais, les raisons de faire grève ne manquent pas : dégradation de leurs conditions de travail et mépris de leur hiérarchie. De barbecue en manif, ils tentent de mobiliser. Récit d’une histoire vécue. « Les Dodgers pratiquent l’art de l’esquive, tu comprends », me dit un postier bien au fait des péripéties de ce club de supporters, en retournant les merguez sur le brasero. Il est midi pile ce 17 avril 2018, au centre de courrier de Saint-Just (qui regroupe les 4e et 14e (...)
En cinquante ans, la chienlit s’est bien aseptisée. Entre folklore vidé de sa substance rebelle et occasion de remplir le tiroir-caisse, le souvenir de Mai 68 n’a plus rien à voir avec ce qu’a vraiment porté le mouvement. Totalement dépolitisée, sa commémoration s’annonce aussi copieuse qu’insipide. *** (C’était y a un an dans “CQFD”...) *** Automne dernier. Les Journées du patrimoine attirent les badauds ébahis à la fac de Nanterre, haut lieu du joli mois de mai. Le président de l’université, (...)