Musique dansante et luttes sociales

« Lavoblaster remix » : un joyeux bordel !

Quand on prend deux groupes chouettes, qu’on mélange, qu’on secoue un peu… ça donne quoi ? Un opus explosif de dix titres, Lavoblaster Remix.
D.R.

Voilà un album qui vit et rebondit. À la base, il y a Lavoblaster, enregistré en 2014, lors d’une tournée au Burkina Faso, par Joke, combo erroriste aux influences multiples (afrobeat, funk, ragga). Un peu plus de trois ans plus tard, c’est Dubamix, groupe de dub militant, qui rattrape la balle au bond, livrant sa relecture de l’album. Rien d’un hasard, tant les deux entités ont de choses en commun. À commencer par la culture politique. Dubamix sample ainsi des chants révolutionnaires du monde entier et n’hésite pas à entrecouper ses morceaux de prises de paroles. De son côté, pour enregistrer Lavoblaster, Joke avait reçu le renfort de nombreux musiciens et chanteurs burkinabés, égrainant de jolies formules façon « On manque de TNT pour les PDG !  » ou « Ils ont tout, on a le contraire ».

Les deux groupes font aussi preuve de la même énergie débordante. Ils donnent envie de bouger les fesses pour danser, mais aussi de se bouger le cul pour arrêter de subir, de s’investir dans les luttes. Objectif affiché : «  Faire du mouvement social une fête revigorante. » une belle ambition, que Dubamix et Joke ont placé sous le patronage de l’indémodable formule d’Emma Goldman : « Si je ne peux pas danser, je ne veux pas prendre part à votre révolution. »

Sur son site, Dubamix dit son envie de « briser les barrières musicales et géographiques  ». C’est chose faite avec cet album. Et comme tous ces artistes sont raccords avec ce qu’ils prônent, Lavoblaster Remix est à la fois disponible en CD classique et téléchargeable (gratuitement ou à prix libre) sur le site de Dubamix. Classe.

C. D.
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