À l’usine de Feursmétal, dans la Loire, on recycle les ferrailles et on remplit les civières : plus de sept cents accidents du travail en un an, sans compter les maladies et les décès. En prime, les ouvriers ont gagné le droit de traiter aussi les déchets ferreux de la filière nucléaire. C’est ça ou la délocalisation de l’usine… Pour se rendre à Feurs, dans la Loire, il est préférable de prendre l’autoroute. Par la montagne, la route est magnifique mais très enneigée à cette époque de l’année, un coup à (...)
À propos de l’épidémie d’accidents de travail constatés à l’usine Feursmétal, CQFD a suivi la recommandation qui figure sur un document de la boîte destiné à la population locale, et où figurent les numéros de téléphone de ses cadres les plus méritants : « N’hésitez pas à les joindre ! » On n’a pas hésité. Interrogée sur le retour de flamme qui a valu en novembre trois semaines d’hosto à un salarié, Yveline Hurel, responsable des ressources humaines, nous rassure tout de suite : l’accident était « purement (...)
Le discours tenu aux ouvriers de Feursmétal au sujet des ferrailles sous-traitées par l’industrie nucléaire – « pas de risques, aucun danger » – est une chanson qui a énormément servi. Notamment, à l’occasion des contaminations radioactives qu’a connues Pierrelatte il y a onze ans. L’affaire remonte au 23 décembre 1993. Sur le terrain attenant à son entreprise, un carrossier de Pierrelatte (Drôme) observe une équipe d’individus vêtus de combinaisons s’activant à gratter le sol et à enfouir dans des sacs la (...)
« Cette ferraille n’est pas radioactive. Elle peut avoir une fine pellicule d’uranium, elle peut être légèrement polluée. » - Rozenn Honoré, chargée de l’environnement à Feursmétal, La Tribune - Le Progrès, 23/05/03 « On veut continuer à travailler avec le tissu local. Simplement, on tente de lancer une filière pour un développement durable » - Jean-Luc Gambiez, directeur de Feursmétal, La Tribune – Le Progrès, 23/05/03 « Deux paratonnerres radioactifs de marque Helita ont disparu sur un chantier de (...)
Au milieu du XIXe siècle, en pleine expansion industrielle et portuaire, Marseille se dilate. La bourgeoisie locale veut redéfinir le centre de la ville. Des spéculateurs immobiliers descendent de Paris avec des projets : Jules Mirès, puis les frères Pereire, enrichis dans l’haussmannisation de la capitale. Celle-ci a marqué une rupture complète dans la façon d’envisager la ville. D’une part, de puissantes banques drainent une épargne qu’elles investissent dans des opérations immobilières, réalisées (...)
Dans les années 80, Marseille perd dix mille habitants par an. Une ville sinistrée, selon la terminologie usuelle : en fait, une ville à vendre. Immeubles, entrepôts, friches et rues entières sont disponibles en quantité, pas chers. De quoi faire de bonnes affaires, dans une ville qui compte trente kilomètres de côtes. Hélas ! Le centre est colonisé par les gueux. À partir de 1994, la ville s’attaque au « nettoyage », avec des moyens considérables. Dix ans plus tard, un cocktail de réalisations et (...)