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Loi de santé : Poussée de fièvre chez les carabins

14 juin 2015, 20:25, par PdV

Sans doute grisé par l’audace de ton projet et par l’énergie que tu dois déployer pour le mener à bien, tu t’emportes dans tes considérations qui, sans doute, le dénaturent et en masquent la générosité initiale.

Au sujet de la propagande patronale, par exemple, on se demande ce qui te permet d’affirmer ainsi sans ambages que cette propagande aurait abouti à une victoire incontestable. D’une part, et malgré de nombreux accrocs (CSG, machin Aubry-Fillon entre autres), la Sécu avec son fameux "trou" tient le coup, et fonctionne, bon an mal an, à peu près correctement. D’autre part, sa nécessité fait encore à peu près consensus, malgré un pilonnage idéologique quotidien : le Medef bouillonne. Avec l’école, les assurances privées, c’est ce qui présente les meilleurs rapports de retour sur investissement.

Autre exemple de ton cru, les caracoles zapatistes. Magnifique exemple. La nécessité absolue de s’organiser soi-même dans un des pays les plus inégalitaires du monde, où on te laisse te vider de ton sang à l’entrée d’un hôpital si tu n’as pas de carte bleue. Oui, sauf que le système médical français ne fonctionne pas comme ça, même si le marché y a sournoisement fait son entrée, comme partout depuis trente ans.

Enfin, la "populasse avilie", celle des "cons" qui "piaillent la becquée mais chient dans le nid"...d’un seul coup, on change de ton, on se croirait moins dans CQFD que dans "Rivarol" ou chez Rebatet, avec le populo avachi par le pastis et avili par les congés payés, toute cette haine de la masse et de ses bas instincts. Cette scie n’est pas nouvelle. Certes, la solidarité en acte réclame des hommes et des femmes libres. Mais je doute qu’elle s’accommode longtemps de ce type de discours. Et c’est drôle, mais d’un seul coup, ton projet me semble beaucoup moins porté par l’esprit de la première Internationale que poussé par l’idéologie libertarienne à la mode. D’un côté, l’aspiration à l’universel et à l’égalité. De l’autre, le rejet de l’universel et la participation à l’entreprise-communauté comme horizon indépassable.

D’ailleurs, l’idée que les patients définissent eux-mêmes le service qu’ils attendent nous fout là-dedans directement. Ce type d’idéologie, qui nous vient de l’OCDE, a déjà infesté l’éducation, avec les "apprenants qui définissent leurs objectifs d’apprentissage". Et je dirais pour ma part, pour terminer plus généralement, que tout ce qui met en opposition autonomie et égalité sans prendre le temps de résoudre la contradiction ainsi posée doit être rejeté comme nocif.

Market street n’était qu’une allusion au titre d’un nanar des années 40 dont j’ai cru tiré ton pseudo, "The mad doctor of market street", mais une allusion qui devient du coup pas si aléatoire que ça.

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