Au sommaire du n°230

Dans ce n°230 de mai 2024, on rembobine, et on s’intéresse à l’effacement au long cours du peuple Palestinien. On y inspecte aussi le grand ménage social orchestré par l’État avant les JO, on manifeste devant une usine qui produit des composants d’armes pour Israël, on s’indigne du traitement réservé aux éxilé.es en Calabre et on rend un femmage aux combattantes kurdes. Avant de dézinguer Debord en écoutant hurler un soldat loup-garou, et de se réchauffer le coeur avec un festival féministe des savoir-faire techniques.

Quelques articles seront mis en ligne au cours du mois. Les autres seront archivés sur notre site progressivement, après la parution du prochain numéro. Ce qui vous laisse tout le temps d’aller saluer votre marchand de journaux ou de vous abonner...

Audrey Esnault

En couverture : « Palestine, résister à l’effacement », par Audrey Esnault

Actualités d’ici & d’ailleurs

 JO 2024 Paris lave plus blanc que blanc – Cela fait désormais plus d’un an qu’un nettoyage social est en cours à Paris et en Seine-Saint‑Denis. L’objectif des autorités ? Envoyer en province les personnes considérées comme malvenues dans le décor des Jeux olympiques, essentiellement des exilées et exilés, à la rue. Une scandaleuse opération de tri urbain, qui a des conséquences sociales désastreuses, de Marseille au fin fond de l’Alsace.

 Elias Sanbar : « Nous ne sortirons pas de scène ! » – Alors que les massacres continuent en toute impunité à Gaza, l’auteur palestinien Elias Sanbar remonte aux origines du « déni d’existence » du peuple palestinien : la Nakba. Il nous raconte sa lutte, en tant que historien et écrivain exilé, contre cet « effacement ». Entretien.

 Eurolinks : « Sur la chaîne du génocide, il n’y a pas de petits maillons » – Le 1er avril dernier, une manifestation était organisée à Marseille devant l’usine du fabricant de maillons pour munitions militaires Eurolinks. Les militant·es dénonçaient la vente de ce matériel à destination d’Israël et la complicité militaire de la France dans la guerre en cours. Reportage.

Robin Szczygiel

 Exilés exploités en Calabre : les habits neufs de l’esclavage –Dans leur article intitulé « Rosarno et la plaine de Gioia Tauro, entre luttes sociales, violence et exploitation », les chercheurs William Bonapace et Maria Perino retracent la construction historique d’un véritable système d’esclavagisme moderne, mêlant néolibéralisme, mafia, racisme, État démissionnaire et exploitation des opprimés.

 « C’était comme un oiseau » – Début mars 2024, L. est mort d’overdose à Marseille. Il avait 20 ans, il était queer et algérien. Sa mort interroge sur le destin que la France et ses institutions réservent aux personnes marginalisées.

 Femmage aux combattantes kurdes : « Nous n’aimons pas l’idée de mourir pour peu » – Dans Nous sommes le cri d’un peuple, le photographe et journaliste Loez part sur les traces de deux femmes kurdes engagées dans la lutte armée. En tentant de reconstituer leur parcours de vie, jusqu’à leur mort sur le champ de bataille, il raconte l’histoire de tout un peuple qui combat pour sa survie.

 Ce qui se cache sous l’uniforme – Dans Le Soldat Loup-Garou, une brochure publiée en 1848, Ernest Lebloys livre une critique atemporelle de l’armée et de la guerre. Alors largement diffusée auprès des ouvriers et des paysans, cette fable témoigne de l’horreur de la conquête coloniale de l’Algérie et de la répression des révoltes ouvrières des journées de juin 1848.

 Mes héros toxiques #7 : Virer Debord – V’là que soudain tu réfléchis. Et que tu fais ce bilan. Parmi tous les artistes que tu as écoutés, regardés et lus dans ta jeunesse, une grosse partie étaient des mecs. Pire : beaucoup avaient des facettes toxiques. Ce mois-ci, place à Guy Debord, le tonton impressionnant dont on s’aperçoit trop tard que c’était en fait un vieux vicelard.

Sleven

 Savoir faire la Chignole ! – À Marseille, en ce début avril, c’est la deuxième édition de la Chignole, un festival féministe des savoir-faire techniques, organisé par et pour des meufs et des personnes queer. Neuf jours, une cinquantaine d’ateliers, et de beaux moments de partage et de transmission des savoirs à la clé !

Côté chroniques & culture

 Aïe tech # 18 : La cabale au fond du jardin – Mois après mois, Aïe Tech défonce la technologie et ses vains mirages. Dix-huitième épisode dédié à la dissémination tous azimuts des fantasmes de complot sur les réseaux sociaux, véritables autoroutes à fake news et délires anxiogènes.

 Lu dans Pivot : Ventes de terres palestiniennes à Montréal – Journaliste au média indépendant québécois Pivot, Oona Barrett s’est infiltrée début mars dans une foire montréalaise à l’objectif bien particulier : promouvoir l’achat de propriétés luxueuses en Israël et dans les colonies illégales de Cisjordanie. Extraits.

 Ulrike Meinhof : Lettres du crépuscule – Figure centrale de la Fraction armée rouge, Ulrike Meinhof (1934-1976) est morte en prison après des années de détention et de torture. La publication de ses « textes de prison » démontre qu’elle n’a jamais courbé l’échine, tout entière dévouée à son idéal révolutionnaire.

 Magie noire & billets verts – Avec humour et esprit, le podcast Glossaire de la finance et de la sorcellerie révèle comment les nouveaux sorciers, en costume trois-pièces et cravates ajustées, manipulent le jargon ésotérique de la finance moderne pour marabouter les simples mortels que nous sommes.

 Élections, pièges de colons –Dans leur livre De la démocratie en Françafrique, l’économiste Ndongo Samba Sylla et la journaliste Fanny Pigeaud racontent deux siècles d’impérialisme électoral entre Paris et ses anciennes colonies africaines.

 Une île à Dijon – Des pirates voguent depuis quelques mois entre fermes, squats, ZAD, salles associatives et refuges de montagne pour projeter un petit bijou de cinéma : Une île et une nuit, un film de fiction en onze langues, sans sous-titres, imaginé et réalisé collectivement dans le quartier libre des Lentillères à Dijon.

 La Sellette : Pas de difficulté – En comparution immédiate, on traite à la chaîne la petite délinquance urbaine, on entend souvent les mots « vol » et « stupéfiants », on ne parle pas toujours français et on finit la plupart du temps en prison. Une justice expéditive dont cette chronique livre un instantané.

Robin Szczygiel

Et aussi...

 L’édito« Les mômes à la schlague »

 Ça brûle !« Fatch, y’en a du vent »

 Les brèves du n°230

 L’animal du mois : le bébé manchot

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