Insoumis toute sa vie, Antonio échappe à l’enfermement en maison de retraite et à son enfer infantilisant par une tentative de vol, en se défenestrant du troisième. Une fenêtre à franchir pour laisser la dépression derrière soi. L’occasion d’un flash-back de 195 pages sur la vie d’un gosse de paysan des terres de Saragosse. Enrôlé chez les Franquistes, il passe dans le camp d’en face, devient chauffeur de la centurie Francia, une milice confédérale de la Confédération nationale du travail (CNT) formée (...)
Dans la lignée des faits-divers que le cinéma se réapproprie, voici le dernier : Omar m’a tuer, un « film-plaidoyer » produit par Rachid Bouchareb, réalisé par Roschdy Zem et relayé par tous les médias. Rappelez-vous ce jeune jardinier marocain, ludopathe et analphabète qui, il y a vingt ans, avait été accusé d’avoir tué à coups de couteau et de chevrons sa riche patronne qui, agonisante, aurait calligraphié de son propre sang le fameux « Omar m’a tuer ». Le réalisateur clame l’innocence d’Omar Raddad, (...)
Ils ont gagné, et c’est suffisamment rare pour que l’on en parle. « Ils », ce sont les salariés France Télécom de Morlaix (Finistère) qui, refusant la fermeture de leur agence, ont tenu tête à leur direction… deux années durant ! Un docu raconte l’exploit. Ce sont des salariés très polyvalents qui, tout au long de leur carrière, ont travaillé sur différents sites et à différents postes avant de se retrouver à l’agence de Morlaix. Jusqu’à ce que leur direction leur dise de dégager : en 2007, France Télécom leur (...)
Retour avec César Villegas, du Colectivo ZAPE, sur l’implication des graffeurs urbains lors de la révolte de juin 2006 à Oaxaca, et sur la poursuite de leur mouvement. CQFD : Le 14 juin 2006 commence l’insurrection d’Oaxaca qui durera jusque fin novembre. Comment ZAPE s’insère-t-il dans ce mouvement social ? César Villegas : J’ai toujours considéré l’ensemble du travail que j’effectuais dans la rue comme un tequio. C’était ma façon de m’investir dans ce mouvement social. Durant les manifestations, et (...)
La honte. Nous ne connaissions pas Tank Girl… C’est tout récemment que notre copine Tanxxx nous a fait découvrir la célèbre punkette australienne née en 1988 dans la tronche d’Alan Martin (au scénario, donc) et les pinceaux de Jamie Hewlett (au dessin, alors). Pendant sept ans, les aventures de Tank Girl foutèrent le souk outre-manche dans la revue de BD Deadline magazine. « C’était l’époque où Reagan et Thatcher pourrissaient la vie de tout un tas de gens, […] et le hit-parade de la musique était dominé (...)
DES HOMMES EN CHAPEAU MELON distribuant nez rouges et cotillons à une rangée de chômeurs abattus, Mitterrand face à une foule de sphinx en habits de prolétaires, la grande faucheuse prenant chaque matin son service parmi les employés de France Télécom : les éditions l’Échappée font paraître, dans leur collection Action Graphique, Vu de dos – Trente ans de dessins plus que politiques, par Cardon. Né en 1936, d’abord ouvrier à l’arsenal de Lorient, Cardon préfère rapidement le dessin au turbin et entame une (...)
VU DE LOIN, cet imposant bouquin ressemble à un beau recueil, bien bordélique, d’affiches anars. Aliénation du travail, peine de mort, enfermement, religions/sectes, patronat, OGM, nucléaire, flics, militaires et autres, se font joyeusement dégommer sur grands formats. Un vrai plaisir. Surtout que pour la plupart, ces affiches sont toujours d’actualité. Mais dès qu’on commence à se plonger dans cet ouvrage, on s’aperçoit vite qu’il est en fait question d’un témoignage historique. Celui d’un groupe (...)
Quitte à titiller les susceptibilités néocoloniales, rendons hommage au film Camp de Thiaroye, sorti en 1987 – près de vingt ans avant Indigènes, mais qui est passé quasi inaperçu en France – de l’écrivain et cinéaste sénégalais Sembène Ousmane (1923-2007). CAMP DE THIAROYE raconte l’histoire d’un bataillon de tirailleurs sénégalais (c’est-à-dire aussi bien maliens, nigériens, tchadiens, burkinabés…) revenus en 1944 des charniers du conflit européen. Ils ont vu les blancs s’entretuer et connus les camps (...)
Comme un parfum de musiques balkaniques célébrant la rencontre de Screamin’Jay Hawkins avec Zorba le Grec dans une cave d’Istanbul… Mais nous sommes à Brest, parce que « Brest, c’est Byzance ! », comme le chante sur scène Electric Bazar Cie. AVEC DIX ANNÉES de salles, de rues, de chapiteaux, de bars et aussi de sillons (deux albums studio plus un live) les Electric Bazar Cie (ex- Retire tes doigts) reste une formation brestoise de rock’n’roll épicé par leurs multiples voyages aux quatre coins de (...)
Ancien détenu, Mouloud se démène à l’extérieur pour que sa zique de prédilection, le rap, ait droit de cité à l’intérieur. À Toulon, lunettes noires, baskets électriques et thé citron, il invite CQFD dans un rade, face à la mer… Méchante rencontre. DEPUIS QUAND organises-tu des concerts de rap en prison ? Dans les années 90, j’en organisais déjà dehors, à Toulon. En 1999, j’ai été incarcéré et, partout où je suis passé, j’ai demandé à rencontrer le directeur pour proposer des concerts et obtenir du matériel. (...)