Chronique féministe.
Accusée de perpétuer une sexualité avant tout reproductive et essentiellement hétérosexuelle, axée sur le désir, le plaisir et le rythme des hommes, la pénétration s’attire actuellement les foudres les plus féroces... Accusée de perpétuer une sexualité avant tout reproductive et essentiellement hétérosexuelle, axée sur le désir, le plaisir et le rythme des hommes, la pénétration s’attire actuellement les foudres les plus féroces. Le rapport de domination sous-entendu dans moult insultes s’y référant ne va (...)
Finalement, #MeToo, c’est un peu comme la mort de Diana ou le 11 Septembre : nous savons tous où nous étions et ce que nous faisions, quand bien même le phénomène n’a pas consisté en une déflagration réunissant le monde entier devant des écrans de télévision. Nous sommes tous et toutes marqué•es par un moment de bascule, une prise de conscience, un événement qui dessine un avant et un après. Pour moi, ce moment est arrivé en octobre 2017, alors que j’écoutais L’Hymne des femmes, que la journaliste Johanna (...)
Le voile et la prostitution ont supplanté depuis longtemps, parmi les féministes françaises, les fameux « religion et politique » interdits pendant les repas de famille pour éviter les bastons. On les contourne, y échappe, les repousse : et l’auteure de cette chronique sait bien quel amour du risque névrotique l’amène à en parler ici. Il existe pourtant un angle rarement abordé qui gagnerait à l’être plus souvent – étant entendu d’emblée que nous ne parlerons ici de voile et de prostitution que dans le (...)
Soyons franche : si on peut appeler « syndrome Catherine Deneuve » le déni consistant à refuser de se considérer comme une victime de la domination masculine aux côtés des autres femmes afin de simplifier sa vie (qui n’est déjà pas facile), cette appellation peut tout à fait s’appliquer à ma vie sexuelle. Autrement dit, une sorte de réflexe de survie orgasmique m’a jusque-là empêchée de considérer en toute déontologie les liens qu’y entretiennent le sexe et la violence Ils sont pourtant universellement (...)
À 5 ans, on est marrante : on raconte des blagues sur les crottes de nez, on a bien compris qu’on n’avait pas de zizi, mais ça nous convient parfaitement, et on adore expliquer à qui veut l’entendre comment on fait les bébés. À 10 ans, on est contente : on a des couettes, on boit de la grenadine et on trouve les garçons bêtes, parce qu’on préfère les chats, les chevaux, les dauphins ou les motos. À 15 ans, on est légère : on a nos règles en plus d’un tas de boutons blancs, on a hâte de faire quelque (...)
On la voit préparer son intervention avec minutie. Ployant sous ses dossiers, enchaînant les nuits blanches et s’exerçant aux interrogatoires piégeux avec son assistant, elle fourbit ses arguments, affûte son raisonnement, mémorise une grande quantité d’informations chiffrées. Pourtant, une fois devant son auditoire – exclusivement masculin –, elle se décompose. Elle consulte frénétiquement ses notes, formule des phrases dans sa tête sans jamais les dire, guette les silences de ses interlocuteurs pour s’y (...)
Un parti menant campagne en martelant « Stop à la folie du genre », ça vous dit quelque chose ? Non, nous ne parlons pas des rejetons de la Manif pour tous, mais de la remontée d’égouts qui émane, aussi, de l’autre côté du Rhin. L’Alternative für Deutschland (AfD), parti réactionnaire, homophobe et antiféministe commence à gagner du terrain en Allemagne en devenant, selon un récent sondage, la troisième force politique du pays après le CDU et le SPD. Un air de FN ? Même pas : Frauke Petry, présidente de (...)
Ces derniers mois, on a bien avancé. L’écrasante industrie cinématographique américaine est dans un sale état, Catherine Deneuve a enfin montré son vrai visage, les plaintes pour viol et agressions sexuelles ont explosé, le seuil de tolérance face aux comportements sexistes a visiblement chuté et une petite libération de la parole a déferlé du Pakistan au Niger en passant par le Brésil ou le Maroc. La fatigue que nous exprimions dans ces pages il y a quelques mois a été (au moins temporairement) chassée (...)
Même (surtout ?) en tant que féministe, il est forcément des femmes dont on n’apprécie pas trop la manière d’être femme. Par exemple, on peut trouver que celles dont la voix est toujours douce, le vocabulaire jamais agressif et l’environnement entièrement rose bonbon seraient bien inspirées de s’endurcir un peu. Tout comme on peut s’irriter des maniérées, des minaudantes et des obsédées du cheveu. On peut d’autant plus le penser que soi-même, on fait des tas d’efforts pour être une femme vraiment (...)
Comme une vague qui peu à peu enfle et prend de l’ampleur, de multiples signaux indiquent que nous sommes en train de vivre un moment particulier de l’histoire du féminisme. Après le backlash des années 1980, qui voyait nos aînées fredonner sans broncher qu’« être une femme libérée, c’est pas si facile », après la léthargie des deux décennies suivantes, qui n’ont vu émerger que des « chiennes de garde » soucieuses du bien-être des femmes publiques et où la question du genre est longuement et laborieusement (...)