Le documentaire Warrior Women raconte la vie de Madonna Thunder Hawk, activiste de la cause indienne aux États-Unis. À la confluence de l’émancipation des femmes et de la défense de la Terre comme des peuples autochtones, son combat prend aujourd’hui plus que jamais une dimension universelle. C’est un mec qui le dit : « Selon le dicton lakota, “Si tu veux de belles paroles, invite les hommes, mais si tu veux des actes, invite les femmes.” » Madonna s’esclaffe et s’empare du micro, histoire de (...)
Sobre. À l’image d’un open space ou d’un call center. Le propos n’en est que plus violent. Avec Work in Regress, le collectif Plateforme met en scène des témoignages de travail. Un inventaire à la Prévert des bullshit jobs racontés au ras de la vie de bureau. « Je suis rédactrice, j’écris les textes du catalogue du genre “Hyper sexy le soutien-gorge’’ ou ‘“Trop mimi le petit t-shirt’’... Enfin voilà, je sers à rien. » « Je suis videuse de volaille, 500 poulets par jour. Même après trois douches, tu sens (...)
L’Espèce humaine est un immense texte publié en 1947. Monologue intérieur relatant l’expérience concentrationnaire de Robert Antelme (1917-1990), il est interprété avec justesse et émotion par la Compagnie Monsieur Madame. Sur scène, dans un décor presque nu, ils sont deux, Maylis Bouffartigue et Diogène Ntarindwa. Puis, quand la parole s’éteint, elle laisse place aux mots du débat, avec l’historien Olivier Lecour Grandmaison. Rencontre avec les trois protagonistes, au terme d’une représentation chez (...)
Peut-être avez-vous déjà remarqué les dessins de Quentin Faucompré dans le journal ? Sa carte de la Zone à Défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes trône sûrement désormais dans votre living, ou vos toilettes. Son trait souple, faussement naïf invite à passer derrière le miroir vers un univers où ses marottes, ses obsessions se tiennent tapies, prêtes à bondir. Sexe, religion, chasseurs et proies, bubons et excroissances se côtoient en harmonie dans des coloris pastel. Hyperactif multi-medium (dessin, (...)
Le dernier continent, film documentaire de Vincent Lapize sur Notre-Dame-des-Landes, sort en salle le 11 novembre (2015). Le film de Vincent Lapize possède une grande qualité : montrer les changements humains dans la lutte, celle qui oppose Vinci et son partenaire docile, l’État, aux valeureux opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDDL). En filmant pendant deux ans les protagonistes dressés contre l’aéroport voulu par l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, il regarde avec tendresse (...)
Une peinture faisant voir les « travaux collectifs » – cultures, élevage, potagers... – tendue face aux jardins partagés du quartier libre des Lentillères, à Dijon ; l’hydre capitaliste repoussée par une femme zapatiste, fièrement campée au-dessus du grand plan de la ZAD, dans l’espace d’accueil de Notre-Dame-des-Landes ; une ample fresque évoquant le cheminement de l’autonomie s’étalant sur les murs des « Grands Voisins » à Paris, à l’occasion du Bendo Festival : ces œuvres et d’autres encore, porteuses de (...)
Du brut. Râpeux comme un cul sec de rhum. Rude comme une descente de trip. Mais quand même putain de lumineux. L’essence du punk, quoi, joliment symbolisée par les fanzines sortis par Alexandre Simon en vingt ans de présence dans le mouvement : Black Lung, Ratcharge, Freak Out et Psycho Disco. À chaque fois, du bricolage, à grand renfort de ciseaux, de colle UHU et d’allers-retours au photocopieur. Mais du bricolage de pro, classe et qui envoie. Retour sur vingt ans de fanzinat. Tu as lancé ton (...)
Sorti en salle en juin 2015, La Loi du marché de Stéphane Brizé retrace en quelques tranches de vie le parcours de Thierry, chômeur puis vigile dans un supermarché. La sociologue Marlène Benquet l’a vu ; sous la fiction, un seul paradigme : le contrôle social. Thierry Taugourdeau (Vincent Lindon à l’écran) a perdu son emploi et peine à en retrouver un. Le film se présente d’abord comme le récit de la centralité du travail. La caméra suit Thierry au sein de Pôle emploi, puis avec ses anciens collègues de (...)
En dix ans, il a créé trois spectacles qui font mouche. Le premier dénonce la Françafrique, le deuxième l’industrie nucléaire, le dernier, Le Maniement des larmes, la vente d’armes et la corruption, les petits arrangements entre puissants. Sur scène, Nicolas Lambert incarne jusqu’à 20 personnages. Son credo ? L’éducation populaire. Rencontre avec un maestro des mots. Peut-on revenir sur ton parcours de comédien, de dramaturge et sur l’histoire de la compagnie Un pas de côté ? Nous avons créé la (...)
Dans les loges étroites, l’excitation est à son comble. Ça piaille, on piétine plumes, bas et artifices. « Bé, tu t’es maquillée pour Aix ! » Les filles entrent en scène dans une demi-heure, on ne mâche plus ses mots. Carole, tout en douceur, ménage les fortes têtes et reprend les rênes : « On va faire un dernier échauffement. » La troupe se place en cercle au centre de la petite scène du théâtre Vitez. C’est là qu’on bénéficie de la plus belle vue d’ensemble : ces femmes n’ont rien à voir les unes avec les (...)