Dans 317, un documentaire collectif, des victimes d’humiliations policières témoignent. Leur point commun ? Avoir participé à la manifestation interdite du 29 novembre 2015 à Paris, la veille de l’ouverture de la COP21. Cette manifestation pour le climat était prévue de longue date. Mais les attentats du 13 novembre sont passés par là : deux semaines après le carnage du Bataclan, la France a basculé dans l’état d’urgence. Ce 29 novembre 2015, le rassemblement est interdit. Quelques milliers de personnes (...)
Parmi tous les cas d’erreurs judiciaires qui ont jalonné l’histoire de France, l’affaire Jules Durand fait office de parent pauvre : elle est sans doute la moins étudiée et médiatisée. Pourtant, la figure de Jules Durand hante encore les luttes sociales de Normandie. Mémoires d’un condamné, film documentaire de Sylvestre Menzer, revient sur cette injustice de classe. 9 septembre 1910 au soir. Sur le port du Havre, une altercation qui oppose trois ouvriers charbonniers grévistes à un ouvrier non (...)
Après avoir campé l’universalité d’une histoire de Marseille que l’histoire officielle s’entête à provincialiser, Alèssi Dell’Umbria rend hommage dans Tarantella ! aux pratiques musicales et à certains rituels magiques d’un Sud italien prétendument attardé. Discussion à bâtons rompus. À l’opposé de la musique vendue comme fond sonore de l’hypermarché global, ton livre parle de transe, de possession et de magie. D’où vient cette sauvagerie aux marges de l’Europe ? « Ce livre montre comment des gens opprimés (...)
Dans son cinquième roman Mercy, Mary, Patty, Lola Lafon interroge la destinée de jeunes femmes refusant de suivre les rails qu’on leur a assignés, au premier rang desquelles la sulfureuse Patricia Hearst. Patty Hearst est née deux fois. Une première fois le 20 septembre 1954, sous forme de riche héritière de l’empire médiatique Hearst. Une seconde le 2 février 1974, quand la jeune fille est enlevée par un groupe révolutionnaire, l’Armée symbionaise de libération (SLA), dont elle ne tarde pas à épouser (...)
« Quand je chante bien, j’ai un goût de sang dans la bouche. » Tía Anica la Piriñaca « Se prohibe el cante », annonçait un écriteau derrière le comptoir de la tasca la plus flamenca du quartier Alameda de Hércules, à Séville. Cette interdiction n’empêchait en rien le client inspiré de se lancer dans une soleá, le verre de mosto à la main et les lèvres à proximité de l’oreille attentive des copains, tous accoudés au zinc. « La pancarte, c’est pour décourager ceux qui chantent mal », m’avouera un jour le patron. (...)
Cerner l’œuvre de Pascal Comelade ? « Musicien de critique et d’expérimentations sociales » serait une assez bonne définition du larron. À l’heure où sort un maxi best of, sans soda ni sunday à l’huile de palme, sur 42 ans d’activisme sonore, puis une bio sur une « carrière » qui n’en est pas une, tellement elle se complaît dans l’incohérence la plus totale, Pascal Comelade se rappelle aux oublieux de sa démarche novatrice. C’est en 1974 que sort son premier disque, maintenant Graal de collectionneur, « (...)
« Les fanfares, l’une après l’autre, soulignent la fin de chaque prise de parole, scellent les décisions prises par l’assemblée et chauffent les esprits pour une guerre sans armes. Quand l’émotion est à son comble, la musique interrompt les palabres. […] La musique, le chant, la danse accompagnent le débat comme quelque chose d’essentiel, pas décoratif, indispensable. » On prend cette intensité mexicaine en pleine gueule quand, enfant, on a connu la musique de salon en observant son oncle savourer la voix (...)
Un soir de novembre, il y eut un miracle. La rencontre entre un musicien, un collectionneur de 45 tours et un animateur radio, une soirée comme à la Casbah d’Alger ou à Marseille dans les années 30, entre des gens qui se racontaient des histoires. Des histoires d’exil. Une nuit de novembre 2015 à Marseille vers La Plaine, Brahim Kalouch gratte sa mandole et entame un chant. Il évoque son amour du Chaâbi et de Fadila Dziriya. Invité à prendre la parole par Kamar Idir, animateur de Radio galère, un (...)
Comment un film sur une bande d’amies du Val-de-Marne soulève-t-il autant de débats lors des projections publiques ? Peut-être parce que, tout en douceur, il met le doigt là où ça saigne. Et révèle le soupçon maladif auquel sont soumises les identités multiples dans ce pays. Conversation avec Fatima Sissani. Après La Langue de Zahra, film inattendu sur sa maman analphabète – mère au foyer kabyle exilée en région parisienne et qu’on découvre poétesse au fil de ses allers-retours entre la France et le bled (...)
Pendant un an, le photographe Teddy Seguin et son association Les Girelles ont travaillé à un projet commun avec des jeunes de la Castellane, dans les quartiers Nord de Marseille. Amiel, Afa, Fayad, Nani, Oussam, Rayan, Ryad et Slam ont verni leur première exposition, « Les quatre saisons de la Castellane », présentation d’un regard poétique, parfois ironique, sur leur cité. Une galerie-restaurant située rue de la Joliette à Marseille, dans le quartier réhabilité de la République. Un homme, la (...)