Rubrique des expérimentations sociales et autres alternatives.
Ils sont une petite dizaine à occuper deux mille mètres carrés habitables, avec un grand jardin, à quelques encablures du centre-ville de Marseille. Que demande le peuple ! De ne pas se faire expulser par le centre communal d’action sociale. Car, justement, ils en font, du social. « Le 28 mars au matin, on a vu débarquer les gars d’EDF », raconte Germain, un des occupants d’un vaste bâtiment situé dans le Ve arrondissement de Marseille. Vide depuis plus de deux ans, cette antenne du centre communal (...)
Dans le Sud algérien, les hommes et les dieux ont délaissé les sabres au profit des arrosoirs. Sous le regard néanmoins vigilant de l’armée. On ne sait jamais… « Vous voyez, sur ce socle en argile au milieu de la cour, il y avait une croix. Le temps, le vent… l’ont fait tomber », dit Bernard, un des trois frères de la Confrérie de Charles de Foucault. Depuis huit ans maintenant, il a rejoint, dans la ville saharienne de Beni-Abbès, l’ermitage construit en 1901 par Charles de Foucault alors pris d’une (...)
Le Jargon libre, « bibliothèque de consultation », a ouvert ses portes en octobre 2011 après qu’Hellyette Bess, ancienne d’Action directe (AD), eut passé l’été à abattre les cloisons à la masse, à monter les étagères et à rafistoler les vieux bouquins avec quelques amis. Qu’ont en commun une thèse sur « la Fraction armée rouge à travers les quotidiens français » ; une édition originale de la Révolution inconnue de Voline ; un tas de Crapouillots de 1937 ; un bon paquet de « bulletins intérieurs de la Fédération (...)
On n’allait pas laisser les morts au petit Jésus, si ? Sur l’île des Pendus, au « large » de Marseille, une bande de zigues vendus au diable a débarqué en canoë pour brûler l’ennui, le rance, et un totem mortuaire. Au son de l’orgue de barbarie. Avant même que la fête ne commence, les quelques mots échangés avec une passante avaient donné le ton : « Mais c’est le diable que vous célébrez ! Pourquoi ne fêtez-vous pas plutôt Jésus, le prince de la vie ? » Intriguée par les masques pendus au fil à linge, par les (...)
Le quartier de La Pointe-Saint-Charles se cache dans le Sud-Ouest de Montréal, juste après le canal Lachine, où les industries lourdes ont laissé des traces. La gentrification n’a pas encore touché ce quartier, où une population ouvrière défend chèrement ses structures communautaires. Outre une clinique autogérée qui a longtemps refusé son intégration au système hospitalier général, des habitations en coopérative ont été construites dans les années 1970. L’une d’elles fleure même le doux parfum de (...)
Il y a des beaux métiers à inventer. Comme celui de poète public. À la différence d’un « poète des rues » qui déclamerait son art à la volée, le poète public propose plus modestement des mots presque taillés sur mesure. C’est le cas de l’ami Antoine… Lors d’un voyage à la Nouvelle-Orléans, Antoine voit évoluer des « débrouillards célestes, des fomentateurs de vies incroyables » qui vivent de boulots qu’ils se sont créés. C’est en croisant un de ces beatniks modernes posé avec sa machine à écrire sur une petite (...)
Ce n’est pas simple de s’organiser pour construire un habitat collectif intégrant la protection de l’environnement. Surtout quand le voisinage vous accueille à coups de référés au tribunal. Alors si, en plus, les oiseaux s’en mêlent… L’idée est séduisante, mais encore faut-il parvenir à la concrétiser… En 2008, sept familles ont acquis trois hectares sur la petite commune de Verfeil-sur-Seye, dans le Tarn-et-Garonne, afin d’y construire un éco-hameau. « C’est un projet à vocation sociale et écologique, (...)
Ça devait être ce qu’on appelle une « cabane », un article sur un lieu d’expérimentation sociale au quotidien. Et puis blam, au beau milieu de la conversation, on apprend que l’endroit va fermer. Rencontre avec Sophie, kiosquière du boulevard Salvator, à Marseille. Aller chercher son canard au kiosque de Sophie, c’est à coup sûr tomber au beau milieu d’une discussion et de grands éclats de rire. « C’est un lieu de vie, ici, je ne vends pas des patates ! » Un lieu de rencontres improbables, de conversations (...)
Malgré deux millions de logements vides en France, difficile de dégoter une turne avec un loyer abordable. Et si, en plus, tes fafs ne sont pas en règle… À Perpignan, des sans-papiers et leurs soutiens ont réglé le problème en investissant une école désaffectée. Les noms de famille des occupants – Martirossian, Avakian, Aspanidze et Tasi – fleurent bon les républiques du Caucase. Et pour cause, ils en viennent, fuyant leur pays pour venir se réchauffer la liberté et le porte-monnaie au coin de la patrie (...)
Cette tomate bio a été produite au fin fond de l’Espagne, et celle-ci a poussé dans le coin, en conventionnel. L’épicerie paysanne a fait son choix : développer l’autonomie alimentaire locale. Bio, ou pas. À Marseille, ce sont toujours les derniers arrivés qui dégotent les bons plans. C’est l’ami Rémi – le dessinateur –, fraîchement débarqué de son grand nord, qui nous a fait connaître ce magas’. Bon, on n’y décrochera pas l’Albert Londres, mais comme c’est à deux pas du canard, dans la rue Léon-Bourgeois, on (...)