Avec ses méthodes de businessman, pour ne pas dire de gangster, Donald Trump a un avantage : il ne fait pas semblant. Il rompt avec une longue période où l’existence d’un prétendu « processus de paix » a permis au rouleau compresseur colonial d’encercler et de dépecer la Palestine. Voici l’analyse de Pierre Stambul, membre de l’Union juive française pour la paix (UJFP). 1• Les accords d’Oslo, la grande mystification C’était il y a vingt-sept ans : contrairement à ce que l’on a voulu faire croire, jamais (...)
Un jour d’élection présidentielle, ça se célèbre. En restant dans son pieu, par exemple. Ou bien, encore mieux, en galopant joyeusement dans les rues. À Paris, pour le premier tour de mascarade, ils étaient quelques centaines à avoir opté pour cette seconde option. « Une chose m’étonne prodigieusement, [...] c’est qu’à l’heure scientifique où j’écris, après les scandales journaliers, il puisse exister encore dans notre chère France [...] un électeur, un seul électeur, cet animal irrationnel, inorganique, (...)
Centre hospitalier de la Timone à Marseille. Quatre bâtiments, plus de 5 000 agents tous métiers et statuts confondus, un millier de lits. Un colosse régional, national et européen aux pieds d’argile en ces temps de crise sanitaire. Greg y exerce la profession d’infirmier et le mandat de syndicaliste CGT. Il ne décolère plus. « Aujourd’hui, même les plus tièdes, qui disaient comprendre les arguments du gouvernement et de la direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) sur la (...)
Il y a les historiens de garde, qui s’agrippent à une vision rance du passé, grouillant de Gaulois belliqueux et de Mérovingiens bon teint, servant ainsi un pouvoir figé, conservateur. Et il y a ceux qui cherchent dans les chapitres précédents des possibilités émancipatrices, à même de nourrir les luttes sociales . Samuel Hayat est de ceux-là, lui qui a fourni sur les Gilets jaunes des textes bigrement éclairants . Spécialiste des révolutions du XIXe siècle, il trace ici quelques pistes d’analyse, entre (...)
Quand la jeunesse déboule, tout peut basculer. Le pouvoir le sait et met le paquet pour tuer dans l’œuf cette énergie incontrôlable que la fièvre jaune a réveillée sur tout le territoire. Dévalant le boulevard d’Athènes, à Marseille, voilà une équipe de très jeunes garçons au dress code sans équivoque : K-ways à capuche, trainings et baskets de dieux messagers : noir c’est noir. Un gars d’âge mûr distribue du sérum phy’ : « Vous en aurez besoin. Nous, sur La Plaine, ça fait un mois qu’ils nous gazent. » « (...)
Si la flambée jaune fut au départ couvée d’un œil attendri par une éditocratie arc-boutée sur le « trop d’impôt tue l’impôt », la soif démocratique des Gilets jaunes mit rapidement fin à l’idylle. Un retournement de veste journalistique aussi brutal que révélateur du mépris social. Qu’il semble loin le temps où Éric Brunet, journaliste BFM, rémunéré 6 000 € par mois, arborait la tunique d’or fluorescente. Dès le 2 décembre, il twittait, désemparé : « Je ne comprends plus rien aux #GiletsJaunes. Cette profonde (...)
Après avoir connu la révolution à Alep, la guerre civile, l’exil en Turquie puis la traversée vers la Grèce sur un bateau de fortune, Edd Thawra a pu se forger, à 22 ans, quelques convictions bien affirmées. Nous l’avons rencontré à Thessalonique, carrefour antique entre Orient et Occident, où il milite dans un groupe anarchiste et suit des études d’informatique. *** En cette fin d’octobre 2018, devant la gare de Thessalonique, une petite dizaine d’activistes collent des affiches et distribuent (...)
Publié aux éditions Libertalia, le livre Mirage gay à Tel Aviv, de Jean Stern, est une enquête inédite qui décortique la stratégie marketing de l’État israélien draguant la communauté gay occidentale. Rencontre avec l’auteur, cofondateur du Gai Pied, puis journaliste à Libération et actuel rédacteur en chef de La Chronique d’Amnesty International. *** CQFD : Mirage gay à Tel Aviv est une enquête sur ce que l’on appelle le pinkwashing. Est-ce que tu peux nous expliquer de quoi il s’agit ? Jean Stern : Je (...)
« Dieu n’existe pas, mais il a donné cette terre au peuple juif », auraient pu dire les fondateurs du sionisme. Herzl était agnostique et Ben Gourion athée. Ils considéraient l’un et l’autre les rabbins comme des arriérés. Mais ces braves gens ont utilisé la Bible comme une arme de conquête coloniale, croyant ou feignant de croire à l’historicité des mythes religieux. Aujourd’hui, les archéologues et les historiens sont arrivés à un consensus. L’épisode d’Abraham est légendaire. Les Hébreux ne sont pas (...)
Déjà, au milieu du XIXe siècle, alors que la bourgeoisie urbaine bretonne abandonnait la langue, certains observateurs en mal d’exotisme pensaient côtoyer les derniers locuteurs bretons. Après un siècle d’inexorable déclin de la langue, le « breton » est têtu et n’a pas prononcé son dernier souffle. Nom d’un kouign amann ! Ce lundi du mois d’avril, l’état de la soirée est déjà bien avancé au zinc du bar-tabac du bourg de Guerlesquin (Finistère). Quand on leur demande s’ils connaissent le breton, les piliers (...)