Ça brûle !
Notre ADN anti-kaki
Le dossier « Armée » de ce mois-ci ne sort pas de n’importe où. Du tout. Parce qu’il faut le rappeler : le papounet de CQFD était un journal antimilitariste. Édité par le Réseau d’information aux réfractaires, ledit canard s’appelait donc Le RIRe. Quand il s’agissait de dénoncer la Grande Muette et ses ravages, il ne faisait pas dans la dentelle. De l’eau a coulé sous les ponts. En 2003, CQFD a vu officiellement le jour à sa suite, plus généraliste, moins centré anti-kaki. Mais ça ne veut pas dire qu’on ne garde pas cette fibre ancrée en nous. Les camarades Vé et François, toujours soutiers de la rédaction, viennent d’ailleurs de cette période – l’époque où ils avaient les cheveux longs et criaient mort aux cons.
Les cheveux sont tombés (RIP), mais les idées sont restées. Et on éprouve toujours le même dégoût pour ce que représente l’armée française, ici comme au Mali. D’ailleurs, on est sans doute le collectif le moins « martial » de la galaxie. Ce mois-ci, on a ainsi accueilli un pétulant et méritoire stagiaire à pull jaune/vert-pomme, Antoine, qui va sans doute rapporter à ses profs que le dimanche soir au local de la rue Consolat il se passe de drôle de choses à base de cubis essorés, de glapissements de France Gall et d’envolées lyriques. C’est ainsi : on n’est pas très portés sur le garde-à-vous. On est même plutôt du camp du désordre et du relâchement généralisé des pectoraux, t’as vu.
N’empêche. On enverrait bien certains d’entre nous au SNU. Histoire de leur inculquer quelques valeurs élémentaires. Le voleur ou la voleuse de bouteille de calva, par exemple (enquête toujours en cours). Ou bien votre serviteur quand il dérape dans des proclamations d’amour confuses au peuple dinosaure. Voire ma voisine et camarade graphiste quand son amour de Véronique Sanson dépasse les bornes. Ou mon autre voisine, la Bretonne demi-sel qui diffuse présentement à plein volume une reprise rap de « Voilà du boudin » entonnée par des légionnaires.
C’est normal. On a tous en nous ce côté sergent-chef. Mais l’essentiel : on sait vite bien lui tarter la gueule quand il se radine. Question d’hygiène. Et de dignité.
CQFD fête ses 17 ans !
Oyez oyez : CQFD organise une grande soirée de soutien et d’anniversaire (17 ans ma gueule) le samedi 4 avril à Marseille. Ça se passera à partir de 18 h à la Dar Lamifa, 127 rue d’Aubagne. Débats, bouffe et trois super concerts : Piel Canela, The Pomodors et Grrzzz. Ne pas venir ? un crime. Et sinon : abonnez-vous les choupichats !
Cet article a été publié dans
CQFD n°185 (mars 2020)
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Paru dans CQFD n°185 (mars 2020)
Dans la rubrique Ça brûle !
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Mis en ligne le 06.03.2020
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