Crise : l’armée est touchée !

Malgré la crise, il vous reste trois sous de côté et vous êtes en mal d’exotisme ? Ne vous cassez plus la tête, pas besoin de payer le prix fort pour aller sous les tropiques, les Pays-Bas sont faits pour vous. Au lieu d’assister au banal carnaval de Rio, vous pouviez croiser, le 26 mai à La Haye, quelques milliers de soldats en uniforme manifestant derrière leurs banderoles. Cette démonstration de force était le point culminant d’une campagne d’action des syndicats de l’armée contre les coupes budgétaires. Europe, terre de contraste… En Grèce, pour juguler l’endettement, le gouvernement de gauche brade le pays en égratignant à peine l’armée. En Hollande, le gouvernement d’alliance entre libéraux et chrétiens-démocrates dégraisse le mammouth au lance-flamme : l’armée devra économiser un milliard d’euros par an. Étonnant, non ? Ce qui se traduit par la suppression de 12 000 postes, soit un sixième des effectifs, ainsi que par la vente ou la mise à la ferraille de dix-neuf avions de combat, de dix-sept hélicoptères de transport, de quatre navires chasseurs de mines, et de soixante blindés Leopard. Après la purge, l’armée n’aura plus aucune unité de chars, alors qu’au temps béni de la guerre froide elle en a aligné jusqu’à un millier. Brejnev revient, ils sont devenus fous ! Pendant ce temps en Sarkozye, le monarque s’en va-t-en guerre en Libye et décide de construire un nouveau ministère de la Guerre. Le futur palais de Balard coûtera un loyer annuel de plus de cent millions à verser à Bouygues pendant trente ans. Dette ou pas, il faut bien que l’argent de l’État remplisse la panse des courtisans de sa majesté.

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Paru dans CQFD n°90 (juin 2011)
Dans la rubrique Billets

Par Georges Broussaille
Mis en ligne le 12.08.2011