Blocage des emplois aidés

PENDANT QU’ON MANIFESTE, des arrêtés préfectoraux ordonnant la fin des contrats aidés tombent de toute part. Législativement parlant, difficile de trouver noir sur blanc ces décisions régulièrement modifiées en toute discrétion, mais que nul n’est censé ignorer. « Y a plus d’argent dans les caisses », dit l’État, en substance. Dans la région Rhône-Alpes, la nouvelle est tombée le 12 octobre. Le 28, c’est au tour de PACA. Chaque fois, c’est Pôle emploi qui se charge d’en faire la com’, laissant pantois associations et futurs profiteurs déjà engagés dans quelques crédits somptuaires. Un coup c’est : « Le contrat n’est plus valable. » Une autre fois : « Le contrat qui devait être signé a été supprimé. » Et ciao ! Tout en promettant que ça va se emettre en place début 2011 avec de nouveaux critères d’éligibilité… Le 3 novembre, 350 personnes se rassemblaient devant la préfecture de Grenoble. La délégation partie tailler le bout de gras avec le préfet annonce, à sa sortie, que 2 100 contrats vont être débloqués dans la région. Générosité de marchand de tapis ? En attendant que les foules de gueux se lèvent pour quémander leurs quelques malheureux fifrelins, les salariés qui avaient signé pour un petit boulot, dorénavant refusé par l’État, pourront aller devant les prud’hommes contester la rupture de contrats par leurs employeurs associatifs. Une stratégie des dominos susceptible de régler définitivement la question des subventions aux assos.

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Cet article a été publié dans

CQFD n° 83 (novembre 2010)

Tous les articles sont mis en ligne à la parution du n°84.

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