Sans sous ? Censure !

Tous les mois, Presstalis (ex-NMPP), la principale entreprise de distribution de la presse, fait parvenir CQFD chez vos marchands de journaux. Depuis quelque temps, pour faire face à de nombreux aléas – le papier se vend mal, la crise perdure, tombe la neige, etc. – Presstalis se modernise, restructure, frôle le dépôt de bilan, recapitalise et, surtout, tente de rentabiliser son bizness. Au sein d’un fatras de mesures, la boîte a glissé une vile révision des barèmes : depuis le 1er octobre dernier, « les coûts réels de la distribution » sont pris en compte. Auparavant, les petits éditeurs, spécialement ceux d’information politique et générale, bénéficiaient d’une ristourne. C’est fini. Chaque mois, les ventes en kiosques nous permettaient de payer l’impression du numéro. Terminé. Nouveaux barèmes obligent, le montant du chèque que nous recevons de Presstalis est amputé de 30%. Comme ça. D’un coup. Toute parano à part, l’objectif ne serait-il pas de faire dégager des kiosques les titres qui rapportent trop peu ? Nos informations, nos idées et nos visions du monde doivent être « bankébeules ». Sinon, elles n’ont plus droit de cité, du moins sur papier. Tu rapportes, donc tu es. Sinon, tu n’es plus. Il n’y a plus de censure, disent-ils ? Si fait. Son nouveau nom est pognon.

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