Ras-les-sucettes des réformettes branlettes !

par Rémi

Peut-être avez-vous remarqué que quelques scénettes du youpitant ciné-brûlot Louise-Michel de mes camerluches Benoît Delépine et Gus Kervern se déroulaient dans les restes du Familistère de Guise (Picardie), un mastard « palais social » de briques édifié il y a 150 ans et considéré aujourd’hui par à peu près toute la gôche comme un modèle d’alternative à l’entreprise capitaliste.

Quelques livres récents retracent aussi pointilleusement qu’admirativement l’expérience en sanctifiant son maître d’œuvre, mon donquichottesque arrière-grand-oncle Jean-Baptiste André Godin, le grand manitou des poêles du même nom : Le Travail de l’utopie de Michel Lallement (Les Belles Lettres). Une utopie réalisée (éd. du syndicat mixte du Familistère Godin), Lettres du Familistère, de J-B A. Godin (éd. du Familistère), Godin, inventeur de l’économie sociale, de Jean-François Draperi (éd. Repas). Le sous-titre cornichon de cette dernière étude, « Mutualiser, coopérer, s’associer », aide à comprendre pourquoi, à la fin du XIXe siècle, j’aurais volontiers piétiné le cadavre souriant de mon aïeul. C’est archinet comme balayette. En exhortant à substituer aux vieux schémas de l’esclavagisme patronal une coopérative nickel d’habitat, de production et de consommation partagée au départ par 2 000 turbineurs de tout sexe et de toute race protégés paternalistement contre les aléas de la vie et se respectant les uns les autres dans l’hygiène et la dignité, le missionnaire Godin préfigure avec éclat le sinistre « libéralisme libertaire » à la Strauss-Kahn/Cohn-Bendit/Mélenchon. En émasculant le projet fouriériste, en envoyant sur les fraises son ressort principal – l’attraction passionnée au centre de tout, l’harmonisation ludique des réalisations de désirs de tous et de chacun, mon ancêtre le prostitue nouillement, il en fait une sorte d’élixir de jouvence nice clean cut de l’abrutissement prolétarien.

En guise d’antidote à Godin et aux autres glorificateurs du travail : la réédition, à l’Insomniaque, du chouettissime Travailler, moi ? Jamais ! de Bob Black (« Prolétaires du monde entier, reposez-vous ! ») qui se prolonge par un appel à la paresse insurrectionnelle de Julius Van Daal suggérant aux moutons enragés de « manger leurs bergers » et de « propager la rage de vivre ».

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1 commentaire
  • 25 février 2011, 14:43, par Wroblewski

    Salut,

    Pour l’admirateur du politicien patriote républicain Mélenchon qui s’indigne dans le courrier des lecteurs du dernier numéro qu’on égratigne ce postulant dirigeant (plutôt bureaucrate que libéral il me semble, il est vrai), une petite couche supplémentaire, ici : http://juralibertaire.over-blog.com...

    L’émancipation des prolos sera l’oeuvre de qui vous savez.

    Wrob.

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