Mille embrouilles

Vendredi 28 octobre au soir, alors que nous étions en train de vous concocter ce numéro sur les bistrots, une baston éclata à deux pas du local. À la première écoute, nous ne retrouvions pas la tonalité, bien connue, de la bagarre d’ivrognes. De fait, une réunion organisée chez nos voisins de Mille Bâbords a dégénéré : « Livres et revues piétinés, affiches arrachées, tables renversées, coups et menaces, utilisation de gazeuse, vitrine brisée volontairement. » Le motif de la descente visait à empêcher la tenue d’un débat sur la place de l’« idéologie racialiste » et de la sémantique « raciale » dans l’extrême gauche, avec comme objectif une injonction à choisir son camp (camarade). Ce que nous avons pu vérifier dans les jours suivants, c’est que les termes du (non) débat, restent incompréhensibles en dehors d’un microcosme sur les nerfs, chacun se renvoyant l’accusation d’être des racistes antiracistes voire des antiracistes racistes (à moins que ce ne soit l’inverse)… Ce qui est certain aussi, c’est que cette réunion qui devait initier débats et réflexions n’aura réussi à ouvrir qu’une piste : celle d’un renouveau de la philosophie de la castagne. Soit dit en passant, l’usage excessif de la bagarre ne marche que rarement, comme l’a si bien (dé)montré la querelle des Lopez, relayés il y a un peu plus d’un an sur les réseaux sociaux (comprenne qui pourra).

Allez, on se calme, on rétablit quelques règles élémentaires du débat contradictoire et surtout on soutient, moralement et financièrement, Mille Bâbords, lieu de toutes les convergences de lutte, qui a choisi de ne pas porter plainte, et donc, ne pourra pas faire fonctionner l’assurance pour remplacer la vitrine.

Cet article fantastique est fini. On espère qu’il vous a plu.

Nous, c’est CQFD, plusieurs fois élu « meilleur journal marseillais du Monde » par des jurys férocement impartiaux. Plus de vingt ans qu’on existe et qu’on aboie dans les kiosques en totale indépendance. Le hic, c’est qu’on fonctionne avec une économie de bouts de ficelle et que la situation financière des journaux pirates de notre genre est chaque jour plus difficile : la vente de journaux papier n’a pas exactement le vent en poupe… tout en n’ayant pas encore atteint le stade ô combien stylé du vintage. Bref, si vous souhaitez que ce journal puisse continuer à exister et que vous rêvez par la même occas’ de booster votre karma libertaire, on a besoin de vous : abonnez-vous, abonnez vos tatas et vos canaris, achetez nous en kiosque, diffusez-nous en manif, cafés, bibliothèque ou en librairie, faites notre pub sur la toile, partagez nos posts insta, répercutez-nous, faites nous des dons, achetez nos t-shirts, nos livres, ou simplement envoyez nous des bisous de soutien car la bise souffle, froide et pernicieuse.

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