Courrier des lecteurs du n°126
Sur les murs

Lettre de rupture
A l’attention du comité de rédaction, des lecteurs de CQFD et du Chien rouge suprême lui-même,
Je vous fais part, par la présente, de notre rupture. Rupture dont je vais succinctement résumer les causes et les conséquences.
Voilà deux ans, ce journal CQFD m’avait ouvert ses bras, ses portes et ses colonnes. Avec une claque virile mais amicale dans le dos, on m’avait fait signer un contrat mirifique et engagé comme secrétaire de rédaction. « Tu verras, c’est facile », m’aviez-vous dit ! Ben tiens ! Entre les contributeurs en retard, les coups de speed, de stress, de gueule et les coups de main, de rouge et de cœur, faut avoir les tripes bien accrochées !
Alors certes… Admettons… oui, j’ai touché un salaire mirobolant (un emploi aidé au smic à 26 h/semaine ! Youhou ! J’avais jamais touché autant !) Certes, je n’étais pas soumis à la pression d’un boss. Oui, je pouvais choisir quand, où et comment travailler. Ok pour reconnaître que l’équipe est sympa. J’avoue qu’en plus on rigole bien. Et c’est vrai que surtout c’est super de participer à la vie de ce canard, ça a du sens et tout.
Mais voilà. C’est la fin du beurre dans les épinards. This is the end, my friends. Le mirifique contrat aidé arrive à terme. Pour moi, s’ouvrent maintenant tout grand les bras, les portes et les indemnités de Pôle emploi. Et, comme vous le savez, les gens de Pôle emploi et surtout leur grand chef, le ministre Rebsamen, n’aiment pas du tout que les chômeurs fassent du bénévolat plutôt que de chercher activement un boulot qui n’existe pas.
Donc… je suis bien obligé de dire que non, je ne bosserai plus pour CQFD. Non encore, je ne continuerai pas à écrire pour ses colonnes. Non, n’insistez pas, je ne viendrai plus aux réunions du comité de rédaction. Non, je ne m’occuperai plus du site internet. Non, non, non…
Restons bons amis.
Julien Tewfiq
P.S. : Catherine, je te confie le secrétariat de rédaction, tu verras, c’est facile.
Réponse du Chien rouge
Cher collègue, nous prenons acte de cette douloureuse décision… qui ne te dispense pas de ranger le bordel sur ton bureau. A vendredi pour la réunion de préparation du prochain numéro.
Le Chien rouge
Cet article fantastique est fini. On espère qu’il vous a plu.
Nous, c’est CQFD, plusieurs fois élu « meilleur journal marseillais du Monde » par des jurys férocement impartiaux. Plus de vingt ans qu’on existe et qu’on aboie dans les kiosques en totale indépendance. Le hic, c’est qu’on fonctionne avec une économie de bouts de ficelle et que la situation financière des journaux pirates de notre genre est chaque jour plus difficile : la vente de journaux papier n’a pas exactement le vent en poupe… tout en n’ayant pas encore atteint le stade ô combien stylé du vintage. Bref, si vous souhaitez que ce journal puisse continuer à exister et que vous rêvez par la même occas’ de booster votre karma libertaire, on a besoin de vous : abonnez-vous, abonnez vos tatas et vos canaris, achetez nous en kiosque, diffusez-nous en manif, cafés, bibliothèque ou en librairie, faites notre pub sur la toile, partagez nos posts insta, répercutez-nous, faites nous des dons, achetez nos t-shirts, nos livres, ou simplement envoyez nous des bisous de soutien car la bise souffle, froide et pernicieuse.
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Cet article a été publié dans
CQFD n°126 (novembre 2014)
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Paru dans CQFD n°126 (novembre 2014)
Dans la rubrique Courrier des lecteurs
Illustré par Elodie Laquille et Jean-Baptiste Legars
Mis en ligne le 13.12.2014
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Dans CQFD n°126 (novembre 2014)