Au sommaire du numéro 198

En couverture : "Demain les bêtes !", par Cécile Kiefer

Quelques articles seront mis en ligne au cours du mois. Les autres seront archivés sur notre site progressivement, après la parution du prochain numéro. Ce qui vous laisse tout le temps d’aller saluer votre marchand de journaux ou de vous abonner...

Actualités d’ici & d’ailleurs

Urbanisme à la marseillaise : des chiffres et du sang – La chambre régionale des comptes PACA vient de publier un rapport révélant qu’à Marseille, des fonds publics destinés au logement ont été déviés au profit d’un caprice d’élus au coût exorbitant : la rénovation pompeuse et arbitraire de la place Jean-Jaurès. Les responsables, eux, rendront-ils un jour des comptes ?

Illustration de Gwen Tomahawk

 Morts en prison : le long combat des familles – Taoufik Belrhitri, 40 ans, est mort le 18 octobre 2020 alors qu’il était incarcéré à Perpignan. Sa disparition s’inscrit dans la longue liste des morts dites « suspectes » en détention : des décès dont les causes officielles – suicides, accidents, arrêts cardiaques – sont contestées par les proches. Pour eux, commence alors un interminable et éprouvant combat dans l’espoir d’obtenir, selon la formule consacrée, vérité et justice. Et de faire apparaître au grand jour la violence insupportable de l’institution pénitentiaire.

 Une usine en sursis ? – MOP, la boîte qui imprime CQFD, risque de fermer définitivement ses portes dans les semaines qui viennent. Force à eux.

 Loi « Séparatisme » : une islamophobie à peine voilée – Déjà fourre-tout répressif, le projet de loi contre le « séparatisme » a été lourdement durci par le Sénat, qui y a ajouté son lot de mesures ciblant les musulmans... et les musulmanes. S’il était promulgué en l’état, ce texte impacterait lourdement la vie quotidienne des femmes qui portent le voile, les excluant de fait de nombreux espaces sociaux. Paroles de concernées.

 Luttes paysannes en Inde : les damnés de la terre – Depuis cinq mois, l’Inde est secouée par un soulèvement sans précédent de paysans réclamant l’annulation d’un projet de réforme agraire. Invisibilisées par la surreprésentation des hommes dans ces révoltes, les femmes, qui constituent une large part de la main-d’œuvre du secteur agricole, s’organisent et luttent pour leurs droits.

 Le Grand soulagement : « Au gré des désirs » – La France frémit. Et avec elle le monde. D’étranges affiches aux messages radicaux ont en effet été placardées sur les murs de plusieurs villes hexagonales. Sous l’intitulé « Le Grand soulagement », elles proposent de drastiquement reconsidérer notre quotidien. Avec des intitulés fort alléchants. Au choix : « Remplacer Macron par de petites pelures de clémentines ». Ou « Remplacer la 5G par le point G ». Voire : « Remplacer le capitalisme par une bonne sieste ». Comme on adhère pleinement à ce programme, on a voulu en savoir plus. Et on a donc demandé à Quentin Faucompré ce que porte cette énigmatique campagne d’affichage, instiguée avec l’auteur de BD Cyril Pedrosa et lancée en avril dernier.

 À Marseille, du bar au centre sociaL – En réponse à la crise sanitaire, la Dar, haut lieu des fiestas militantes marseillaises, s’est reconvertie en centre social autogéré ouvert sur les luttes et le quartier. Fermé au public, l’espace est investi depuis plus d’un an par des collectifs qui s’activent en cuisine pour préparer des colis alimentaires ou des repas vendus à prix libres. Les objectifs ? Multiples. Comme sustenter des demandeurs d’asile en galère ou financer les sorties des enfants du quartier. Reportage.

Dossier « Demain les bêtes »

 Faune qui peut ! – Introduction à ce dossier consacré à nos rapports avec la faune animale et aux pistes d’émancipation liées à ces interactions.

 « Montrer que les animaux ont une histoire » : Entretien avec l’historien Éric Baratay – Étudier et comprendre le point de vue animal pour écrire une autre histoire, décentrée. Telle est depuis une trentaine d’années l’ambition de l’historien Éric Baratay. Avec plus d’une dizaine de livres à son actif, il croise les sciences, les sources et les approches pour sortir d’un pesant anthropomorphisme. Entretien.

Collage de 20100

 Pistage animal : dialogue universel – Pister des animaux ? Une pratique plus contemporaine qu’on ne l’imagine. Loin d’être cantonnée à l’exotisme du chasseur paléolithique, cette activité continue d’avoir cours, notamment dans le Périgord où une association organise des formations en pleine forêt. Reportage.

 « Quand les bêtes sont heureuses, on l’est aussi » – Charline, Hélène et Clémence sont éleveuses. Passionnées par leur métier, elles travaillent ensemble dans une ferme de Haute-Vienne. Qu’il s’agisse de vaches, de chèvres ou de cochons, elles rappellent ici que l’élevage peut aussi passer par une attention constante au bien-être de l’animal. Et que les relations tissées avec des bêtes vouées à « nous nourrir  » sont parfois plus complexes qu’on pourrait le penser. Rencontre.

 De l’émerveillement à la lutte – Écarquiller les yeux. Les promener sur le monde. S’émerveiller. Ouvrir son imaginaire aux vies autres, animales, végétales. Et puis, dans la foulée, avec elles, passer à l’action. Voilà ce que prône Corinne Morel Darleux, autrice notamment de l’essai Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce (Libertalia, 2019) et du récent roman Là où le feu et l’ours (2021)..

 L’abeille qui se mord le dard – Travailler au quotidien avec des abeilles est tout sauf anodin, explique Raúl Guillén, ouvrier apicole et vieux compagnon de route de CQFD. Aussi loin d’une approche mécaniste que d’une conception idéaliste de son activité, il revient sur les paradoxes qui l’entourent.

 Cheval de labeur, cheval de grâce – Longtemps essentiel aux paysans, le cheval de trait a bien failli disparaître une fois l’agriculture mécanisée. Raté : depuis une vingtaine d’années, il fait son grand retour dans les champs. Derrière l’image de carte postale de beaux chevaux crinière au vent, on a voulu savoir ce que cette pratique disait de la condition animale au travail. Direction l’Ardèche.

 Grands fauves, petits humains – Un lion triomphal, des rhinocéros imposants, des zèbres fougueux. Que ce soit via les dessins animés ou les documentaires animaliers, ces animaux de la savane ont pris leurs aises dans nos imaginaires en mal de grands espaces et de vie sauvage. Avec l’idée que cette faune emblématique est protégée par les grands parcs naturels du continent africain. Mais derrière les louables intentions de ces derniers se cachent parfois des desseins beaucoup moins honorables, à base de colonialisme persistant, de fantasmagorie animalière et d’abus sur les populations locales.

 Lettre d’une ruminante à un Carrefour de Haute-Vienne : « Vous ne me reverrez jamais, bande d’affreux ! » - Pétulante vache en résine « propriété » de la chaîne Carrefour, Paillette a récemment été enlevée par des activistes paysans lors d’une action devant un hypermarché des environs de Limoges. Depuis ce coup d’éclat, Paillette a découvert le monde paysan pratiqué à échelle humaine, sans pesticides, sans bêtes cloîtrées dans des mouroirs, sans l’horreur au quotidien. Et, logiquement, cette vie-là lui convient beaucoup mieux. C’est pour ça qu’elle a décidé de prendre la plume.

 La biodiversité, c’est la santé – Assommés depuis plus d’un an par le Covid, on peine à penser vraiment cette foutue maladie. Et davantage encore les raisons de son apparition. Sortis il y a quelques mois, deux bouquins tentent de nous éclairer : l’un de Marie-Monique Robin (La Fabrique des pandémies, La Découverte), l’autre d’Andreas Malm (La Chauve-souris et le capital, La Fabrique). Avec un horizon de lutte commun : la nécessaire préservation de la biodiversité.

Les chroniques

 Je vous écris de l ’Ehpad (épisode 7) – « « Ça va Denis, tranquille ? » » – Sixième épisode de la chronique de Denis L., qui nous livre chaque mois un récit sensible de son quotidien d’auxiliaire de vie dans un Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) public.

 Cap sur l’utopie : « Soyons des passeurs de rêves » – Le chantre de l’amour fou surréaliste déchaîné Ado Kyrou n’a pas seulement donné vie à quelques hymnes historiques à la transgression révolutionnaire comme son pamphlet Amour – érotisme et cinéma (éditions Le Terrain vague, 1958). Il a également engendré un rejeton aussi peu récupérable que lui par l’establishment culturel : Ariel. Dans son dodu dernier-né, Dans les imaginaires du futur (un bouquin paru en 2020 aux éditions ActuSF), l’essayiste frondeur Ariel Kyrou n’y va pas en effet de main morte.

Du côté des bouquins

 À l’école de la différence – Avec son livre L’école aux colonies, Carole Reynaud-Paligot revient sur ce qu’a pu être l’instruction à la sauce coloniale. Basé en partie sur un idéal universaliste douteux, le supposé « processus civilisateur » s’est rapidement et sans surprise résumé à former une main-d’œuvre utile à la puissance coloniale..

Et aussi...

 L’édito : Appel à la sédition : des généreux appellent Macron à ouvrir les yeux / Ça brûle ! : La Chasse au stagiaire. / Les bonnes nouvelles du mois

 Horoscope / Abonnement (par ici)


 Le numéro 198 de CQFD est en kiosque du 7 mai au 4 juin.

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La une du numéro 198 en PDF
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