Tous les jours en colère

CQFD a son site sur Internet, son Facebook, son Twitter et sa foultitude d’adresses mails. Le maquettiste et le secrétaire de rédaction passent leurs journées accrochés à leurs claviers et ordinateurs. Certains illustrateurs font leurs dessins à l’aide de logiciels plus ou moins performants. Les photographes numérisent et photoshopent. Les journalistes ne se séparent pas de leur portable, font leur recherche sur le Web avant d’aller sur le terrain. La comptabilité et la gestion des abonnements ne peuvent plus se faire sans des outils technologique de pointe (ni sans Vé, qu’il en soit remercié)… Et pourtant ce mois-ci, nous publions un dossier spécial de quatre pages consacré à la technocritique ! « Il faut mettre ses discours et ses actes en adéquation ! », râleront peut-être quelques pisse-froids, rengaine sans cesse rejetée à la figure des technocritiques radicaux si jamais ils usent ne serait-ce que d’une paire de lunettes. Meilleur moyen pour ne pas prendre en compte leurs arguments. Un grossier subterfuge qui donne toujours envie au Chien rouge de montrer les crocs.

Autre raison de montrer les crocs : la morgue avec laquelle les actionnaires de Libération regardent « leur » journal et les journalistes qui vont avec. Non pas que nous soyons particulièrement copain comme cochon avec cette presse mainstream, mais quand même ! Vouloir transformer ce canard en « un réseau social, créateur de contenus, monétisable sur une large palette de supports multimédias (print, vidéo, TV, digital, forums, événement, radio, etc) » et ses locaux en « un espace culturel de conférences comportant un plateau télé, un studio radio, une newsroom digitale, un restaurant, un bar, un incubateur de start-up », ça nous hérisse le poil, sauf peut-être pour le resto et le rade, à condition d’envoyer la note au sieur Rothschild ! Encore une fois, le fond de l’air du temps est au progrès salvateur et consensuel.

Tandis que tout le monde s’accorde à qualifier de « reculade » l’attitude du gouvernement après la Manif pour tous du 2 février – et ce pas longtemps après avoir amorcé son virage social-patronal… pardon, social-démocrate –, on doute fort qu’Ayrault fasse preuve de la même compréhension devant les zadistes qui défileront à Nantes le 22 février pour l’annulation de l’aéroport prévu dans le bocage nantais. Et ça, ça nous fout en rogne ! Raison de plus pour y manifester en nombre.

Par Caroline Suy.

L’équipe du journal

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