- Dans la manifestation parisienne du 11 février 2023.
Le pire ? Ils mentent sans vergogne et tout le monde le sait. La comédie des 1 200 euros comme retraite minimum pour tous a ainsi piteusement fait long feu, crash d’anthologie, notamment dézinguée en mondovision par l’économiste Mickaël Zemmour. Compétences maousses en bandoulière, celui-ci a pris le temps de se plonger dans la prose gouvernementale. Ce qu’il en ressort : malgré ce que les perroquets anémiés du gouvernement psalmodiaient depuis des semaines devant des journalistes de la presse mainstream aussi feignasses que les employés aidés de CQFD, « il n’y a jamais eu dans la réforme, dès le début, de projet de retraite minimale à 1 200 euros ». Punto.
De là, on aurait pu imaginer quelques excuses, un peu de gêne, des raclements de gorge. Mais nan, ils ont continué sur le même ton, déconnecté, péremptoire, méprisant. Puisqu’on vous dit que c’est pour votre bien ! Qu’on n’a pas le choix ! Et tant pis si un certain Pierre-Louis Bras, président du Conseil d’orientation des retraites (COR), a déclaré le 19 janvier lors de son audition devant la commission des finances de l’Assemblée nationale que « les dépenses de retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées ». Sauf que le gouvernement n’en a pas plus cure de l’avis du COR que du nôtre. Ce qu’il veut, lui, c’est pousser la populace à aller au chagrin encore et encore, confisquer deux années de vie supplémentaires et ne libérer la plèbe qu’à 64 ans. Capito, les gueux ?
Derrière ce mauvais jeu politicien entêté, c’est à la « France d’en bas », celle qui « se lève tôt », celle que l’on flagorne avec morgue et sans vergogne lorsqu’on a besoin de bulletins dans l’urne, bref, c’est au bon con que l’on demande encore une fois de mouiller le maillot pour mieux l’essorer. Et on n’est clairement pas les seuls à le sentir comme ça. C’est même devenu un lieu commun hors des cercles feutrés de l’Ena ou du Medef. Il suffit de taper la causette avec son voisin de comptoir pour se rendre compte que l’avis est grandement partagé. Et c’est là qu’en un sens, on peut les remercier d’être aussi mauvais. Aussi entêtés. Aussi transparents dans l’enfumage. Parce que ce n’est plus un petit grondement qui vient de la base, c’est tout le volcan qui est sur le point de se mettre à joyeusement craqueler aux entournures. Reste à savoir quel sera l’élément déclencheur, l’étincelle qui fera péter les digues pour qu’une foule immense inonde villes et ronds-points hors des clous syndicaux, faisant déborder colère, envies et projets. Ce sera alors l’occasion de présenter la nôtre, de réforme. Et nul besoin d’avoir fait une école de commerce ou Polytechnique pour la comprendre. C’est pas compliqué : on veut la peau du chagrin. De ce chagrin qui suinte de votre arrogance encravatée. Et ça, on a bien l’intention de le clamer haut et fort dans les jours qui viennent, dans les semaines, mois, années qui suivent.
À mauvais entendeur, salut !