Au sommaire du n°179

En couverture : « Travail que vaille » (illustré par Pirikk).

Quelques articles seront mis en ligne au cours du mois. Les autres seront archivés sur notre site progressivement, après la parution du prochain numéro. Ce qui vous laisse tout le temps d’aller saluer votre kiosquier ou de vous abonner...

Actualités

Rochefort-en-Terre, village solidaire – Libérez Vincenzo ! > Peu avant la tenue du G7 à Biarritz, l’info faisait figure d’avertissement : « Vincenzo Vecchi, condamné pour des faits de “dévastation et pillage” durant le G7 de 2001 à Gênes, et réfugié en France depuis, est menacé d’extradition vers l’Italie. » Mais c’était sans compter sur le soutien d’irréductibles Bretons qui refusent que leur camarade soit livré à une justice transalpine vindicative.

La société civile « Bayonnée » – G7 : un contre-sommet noyé dans le kaki > Depuis l’émergence du mouvement altermondialiste, jamais un contre-sommet du G7 n’avait connu une si faible mobilisation. En cause notamment, la militarisation du maintien de l’ordre, la « neutralisation stratégique » du mouvement social, des arrestations arbitraires et des interdictions administratives de territoire.

Refoulement d’exilés à la frontière franco-italienne – Des identitaires condamnés, et après ? > Seize mois après leur opération anti-migrants dans les Hautes-Alpes, trois activistes de Génération identitaire ont été condamnés à six mois de prison ferme, l’association écopant de 75 000 € d’amende. Pas de quoi rasséréner les militants solidaires des exilés du Briançonnais, auxquels les motivations de la sentence posent question.

Par Damien Roudeau

À Bure & ailleurs – Les antinucléaires irradient encore > Dans tout l’Hexagone, la même question : « La France nucléaire, vous y tenez ? » Et des réponses qui ont redonné le sourire aux militants de l’Atomik Tour. Après des mois de déprime sur le front antinucléaire lorrain, l’énergie est de retour.

Fabrice Boromée : la prison toujours recommencée – Et quatre de plus qui font… 2042 > Entré en taule en 2010 pour une peine de huit ans, Fabrice Boromée en a désormais, au total, plus de trente à tirer. Cet été, quatre nouvelles années lui ont été gentiment distribuées. Des ami.es de Fabrice racontent ici ce dernier procès.

Focus

Sénégal : de Wade à Sall, un même panier de crabes – Y’en a (encore et toujours) marre > Né en 2011, le mouvement Y’en a marre a accompagné les manifestations massives contre le troisième mandat de l’ancien président Abdoulaye Wade. Loin des projecteurs médiatiques occidentaux, il poursuit depuis un lent travail de conscientisation politique populaire. Entretien avec Aliou Sané, l’un de ses fondateurs.

Tarnac-en-Espagne : une construction historique – L’ennemi intérieur ou la fiction de l’anarchiste-terroriste espagnol > En Espagne, le mouvement libertaire a fait l’objet dès 2014 d’une campagne de répression et de criminalisation qui a abouti à l’arrestation d’une quarantaine de militants, pour appartenance à une « organisation terroriste anarchiste ». Cette affaire Tarnac à l’espagnole s’est conclue par la relaxe des inculpés, mais a participé à réactiver dans l’imaginaire collectif l’idée d’une « menace anarchiste ». Pour comprendre la genèse de ce fantasme policier, il faut remonter à l’époque de la transition « démocratique », dans les années 1970, lorsque dans les représentations dominantes, l’image de l’ennemi intérieur communiste cède sa place à celle de l’anarchiste-terroriste.

Dossier « Labeur salé »

Par Jean-Michel Bertoyas

Introduction – Travail que vaille > Il y a ceux qui cherchent du travail, ne trouvent pas, doivent prouver qu’ils ne trouvent pas. Ceux qui ont du travail, qui flippent de le perdre, qui souffrent en silence. Ceux qui n’ont pas de papiers mais des bras pour se faire exploiter. Ceux qui « trouvent du sens » jusqu’à l’autoflagellation. Ceux qui vont bien. Ceux qui vont moins bien. Ceux qui sabotent. Ceux qui luttent : dans les hôpitaux, les McDo ou à vélo. La cour (professionnelle) des miracles sans les miracles...

Réforme de l’assurance-chômage – En finir avec les chômeurs ? > Puisqu’on a tout essayé contre le chômage comme l’avouait benoîtement Mitterrand en 1993, il ne reste plus aux gouvernements de tous bords qu’une option : faire baisser la statistique, notamment en contraignant les récalcitrants à prendre des boulots de merde. Et mieux encore, passer sa réforme pendant la saison estivale ! Bienvenue dans un nouveau monde irrigué d’esprit disruptif… et de vieilles magouilles politicardes.

La classe à Dallas : quand le précaire relève la tête – « Le sabotage est une manière de résister mais aussi d’exister » > « Yeah ! Génial ! Encore un contrat précaire. » Un camion, une demi journée et dix-sept poubelles broyées plus tard : viré. Dans Le Travailleur de l’extrême, publié en 2018 aux éditions CMDE, Äke Anställning raconte ses aventures et déboires d’intérimaire. Des rayons de supermarché (« Il me faut un vin pour accompagner une viande rouge. – Prenez de la bière. ») à l’entretien des routes, de livreur à éboueur, celui qui est aussi musicien dans des groupes de punk retrace avec ironie et dégoût son quotidien dans le monde merveilleux des « boulots de merde » et ses tentatives, constantes et hilarantes, d’y échapper.

Le mythe du travail associatif – « Te plains pas, tu pourrais bosser à l’usine » > Pas de patron, pas d’horaires fixes, un fonctionnement horizontal, une cause qui a du sens : le travail associatif n’est souvent pas considéré comme un travail. Difficile alors de parler de souffrance au travail, d’exploitation, de rapports de domination, de précarité. La suppression massive des CUI/CAE 1 a révélé au grand jour un monde associatif sous perfusion. Deux travailleuses associatives lancent un pavé dans la mare sans cracher dans la soupe avec leur livre Te plains pas, c’est pas l’usine 2 en posant cette question simple : et si le travail associatif était lui aussi un travail ? Entretien avec l’une des auteures.

Par Laura Pandelle

Pas un début d’accord, d’accord – Femmes de chambre en lutte : encore et encore > Le 11 septembre, si rien ne bouge d’ici là, elles entameront leur sixième mois de grève. Les femmes de chambre de l’hôtel de luxe NH à Marseille (2e), employées par le sous-traitant Elior, ont passé un été combatif. Après l’échec des négociations en juillet, elles continuent. Éreintant mais pas déprimant.

Accidents du travail – « Allô Muriel Pénicaud ? » > Chaque semaine, le compte « Accidents du travail : silence, des ouvriers meurent » publie sur les réseaux sociaux une liste de personnes décédées dans le cadre de leur activité professionnelle. À l’heure où le gouvernement prépare une (inquiétante) réforme de la santé au travail, cette triste comptabilité contribue à sortir du silence ces drames trop banalisés. Interview avec un recenseur opiniâtre.

À l’hôpital, des soignants en PLS – Infirmier, un si beau métier > Des services d’urgences en grève 3, des soignants essorés et des infirmiers réquisitionnés par des policiers. Chez les professionnels du soin, le mal-être est palpable. Maëlle, une infirmière en psychiatrie qui a cessé d’exercer il y a un an, raconte son rapport intime à un boulot qui aurait pu la broyer.

Récit graphique – Décoratrice de santons de Provence : exploitation traditionnelle au pays des cigales > L’ami Étienne nous raconte en bande dessinée (et avec la participation du petit Jésus) son taf de « décoratrice de santons ». Attention spoiler : ça a tout l’air d’un super bon plan.

Bouquins

Au-delà des œillets – Les possibles de la Révolution portugaise > Voilà que paraît enfin en français un bon livre sur la révolution au Portugal (1974-1975)...

Archives d’une banlieue – Nanterre en vue(s) > Les photographies de cette double page sont des documents extraits de Nanterre, du bidonville à la cité, ouvrage de l’aminche Victor Collet publié début 2019 aux éditions Agone. Elles illustrent l’évolution d’un territoire qui, des années 1950 à aujourd’hui, a navigué entre relégation sociale, immigration et luttes politiques.

Cap sur l’utopie – La réimagination au pouvoir > Ernest Cœurderoy (1825-1862) est l’un des rares trublions utopistes à avoir réellement préconisé de tout-tout-tout jeter à bas pour tout-tout-tout réinventer au départ des subjectivités débobinées...

Critique des industries culturelles – Des grains de sable dans la méga-machine > En 2010 paraissait Divertir pour dominer, critique cinglante de « la culture de masse contre les peuples ». Cette année, un second opus s’en prend aux nouveaux avatars du capitalisme culturel.

Et encore...

L’édito – Burning Men > Si demain les écocidaires formaient un orchestre, c’est sans doute Bolsonaro qui tiendrait la baguette. Mais Macron aurait de bonnes chances de décrocher le poste de premier violon.

Ça brûle ! – Le grand complot de la grande loge du grand chien rouge reptilien > Le 1er juillet dernier, à 22 h, dans la dernière ligne droite du bouclage de notre dernier numéro, l’ambiance était clairement über-louche dans notre local de la rue Consolat...


La Une du n°179 de CQFD, illustrée par Pirrik

Le numéro 179 de CQFD est en kiosque du 6 septembre au 3 octobre.

La Une du n°179 de CQFD en PDF

1 Lire « Des contrats vraiment pas aidés », CQFD n° 158, octobre 2017.

2 Te plains pas, c’est pas l’usine, de Lily Zalzett et Stella Fihn. À paraître chez les camarades de Niet Éditions fin novembre 2019.

3 217 au 19 août d’après Mediapart.

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