ça brûle du n°224
Un (tout petit) peu d’air frais
En ce moment, on t’apprend rien, c’est à Gaza que « ça brûle ». Alors on se sent un peu con·nes avec cet intitulé boute-feu. D’autant qu’en ce moment on ressent parfois besoin de couper avec les flammes, le fracas des bombes sur les réseaux sociaux et la saloperie des discours sur les chaînes d’info. Et Marseille est parfaite pour ça : se donner un (tout petit) peu d’air frais.
Tiens, ce lundi matin de bouclage, les supporters de l’OM font la une, des poètes ayant attaqué à coups de canettes le bus des joueurs de Lyon venus disputer un match au Vélodrome, blessant notamment l’entraîneur adverse. Puissamment débilos, mais de quoi déclencher mille embrouilles anisées dans les troquets et oublier quelques secondes les nuages de la guerre.
Plus concrètement, Mars nous offre quelques respirations bienvenues, à l’image de cette « salle de shoot » que la municipalité prévoit d’installer à deux pas de notre local. Outre que c’est une très bonne initiative, cornaquée par la précieuse asso de réduction des risques Asud, on est assez jouasses de voir les réacs locaux trembler à l’idée d’une apocalypse des toxicos. Et on emmerde gaiement les 3 419 crétin·es toxicophobes, signataires d’une pétition contre la salle – ignorant·es des résultats épatants de ce dispositif partout où il a été mis en place.
Autre front local, une grande manif visant notamment à faire interdire la plateforme Airbnb est organisée le 5 novembre, pour les cinq ans des effondrements de la rue d’Aubagne. Le combat sera rude, déséquilibré, mais une victoire est possible, sait-on jamais. C’est nous David qu’on va buter Goliath, comme en 93 face au grand Milan, à jamais les premier·es, toi-même tu sais.
Mais on sait aussi qu’après s’être bien marré·es à arracher les affiches des droitards et à beugler contre une multinationale, on se retrouvera de nouveau propulsé·es à des milliers de kilomètres de la Canebière, bouche bée devant l’horreur sur les écrans. Et maintenant ? Autant te le dire : on n’a pas la réponse…
Cet article a été publié dans
CQFD n°224 (novembre 2023)
Sidérés. Par les milliers de morts, les bombardements, l’ouragan de haine, de désinformation et d’indignation sélective qui ont accompagné la guerre au Proche-Orient et la guerre entre Israël et les factions palestiniennes. Voilà ou nous en étions, en essayant de concocter ce numéro 224 de CQFD. Alors, comme début d’une réflexion, on a donné la parole au collectif juif décolonial Tsedek ! et on est allés faire un tour dans les manifs pour la Palestine. Dans nos pages, aussi des nouvelles de Marseille, toujours autant vampirisée par la plateforme AirBnb, mais qui s’organise pour lutter contre. On y propose aussi un suivi du procès des « inculpés du 8 décembre » et ses dérives, on y dézingue les « ingénieurs déserteur ». Côté chroniques, #Meshérostoxiques interroge l’idole de jeunesse Sid Vicious, #Dans mon Salon fait un tour au Salon des Véhicules de Loisirs et #Lu Dans nous donne à lire les anarcho-communistes allemands.
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Paru dans CQFD n°224 (novembre 2023)
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Mis en ligne le 03.11.2023
Dans CQFD n°224 (novembre 2023)
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