Après un contrôle effectué en 2015, celle-ci lui interdit de vendre son cheptel, certaines des bêtes ayant échappé à la traçabilité des services étatiques. Pis, le 6 juin 2016, la DDPP et une armada de gendarmes débarquent par surprise chez Jérôme. Plusieurs vaches, affolées par les forces de l’ordre qui tentent de réunir le troupeau, se jettent alors dans une rivière. Jérôme assiste, impuissant, à la noyade de cinq de ses bêtes et le contrôle, qui vire au cauchemar, est interrompu immédiatement. Mais deux semaines plus tard, les agents de la DDPP reviennent. Quelques syndicalistes de la Confédération paysanne et une des sœurs de Jérôme, prévenus en amont, parviennent cette fois à empêcher les pandores d’intervenir sur la ferme.
Mortelle cavale
Le 11 mai 2017, rebelote. Malgré la violence de ces contrôles agricoles et la détresse de Jérôme, la DDPP déboule à nouveau avec pléthore de gendarmes. L’éleveur, apeuré, prend alors la fuite, après avoir tenté de les effrayer avec son tracteur. Traqué par les forces de l’ordre, le paysan en cavale écrit au Journal de Saône-et-Loire et dénonce « l’hyper administration qui n’apporte rien aux agriculteurs, sinon de l’humiliation et des brimades. Cela ne rapporte qu’aux marchands et aux intermédiaires. Mon cas est anecdotique, mais il illustre l’ultra-réglementation qui conduit à une destruction des paysans » [1]. Le 20 mai, Jérôme est finalement localisé dans un chemin, à quelques kilomètres de sa ferme. Il est assoupi dans sa voiture quand deux gendarmes s’approchent pour l’interpeller. Réveillé, Jérôme tente de leur échapper. Un pandore dégaine et tire six balles. Trois seront fatales au jeune paysan.
Les autorités tentent alors, piteusement, d’arguer de « la légitime défense » des gendarmes. Sauf que l’enquête démontre rapidement que les trois balles ont été tirées dans le dos de l’éleveur... Depuis, le tireur a été mis en examen, et une instruction est en cours. Les proches de Jérôme se battent désormais pour que la justice n’enterre pas l’affaire, qualifiée de « violence avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner » [2]. Le mépris étatique du monde paysan se prolonge décidément jusque dans la mort.
[/Mickaël Correia/]
Pour contacter et aider le Comité de soutien : Association Justice et vérité pour Jérôme Laronze BP 10229 – 71106 Chalon-sur-Saône CEDEX