Solidarités socialistes

A peine émergé de son coma prolongé, le PS espérait se refaire une santé électorale sur le dos des grévistes opposés au projet de réforme des retraites. « J’ai envie de dire aux syndicalistes, à ceux qui manifestent : rejoignez le Parti socialiste ! », s’est écriée Ségolène Royal (sur France-Inter le 14 mai), sans préciser qu’ils feraient aussi bien de rejoindre l’UMP. Car les socialistes, quand ils étaient au pouvoir, avaient sur les retraites les mêmes vues charcutières que la droite. Ce qu’il faut, disaient-ils alors, c’est « discuter de l’allongement de la durée de cotisation », « agir sur le montant de la cotisation des salariés » et aussi « lever un certain nombre de contraintes, notamment en matière de charges sociales pour les cadres de haut niveau » (interview de François Hollande, Les Echos, 3 avril 2002, citation aimablement fournie par PLPL). Aujourd’hui, le PS appelle ses élus à venir squatter les queues de manifs, en s’étonnant d’y recevoir des jets de légumes moisis. Mais le naturel a vite repris le dessus. Pour preuve, cette déclaration de Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l’Assemblée nationale : « Dans leur immense majorité, les professeurs n’envisagent pas du tout de faire la grève des examens. Il y a des provocateurs et aussi des gens d’extrême gauche qui disent un peu tout et n’importe quoi. Mais moi, je ne suis pas solidaire de ces gens-là. » (Libé, 29 mai) C’est réciproque.

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