Re-re-re-re rebelote

Oh, on sait bien ce que tu te dis, cher lecteur, chère lectrice : tiens tiens, quelle surprise, revoilà CQFD qui appelle à l’aide (voir la 4^e de couverture), qui aurait pu imaginer ? Alors oui, on est désolé·es d’être aussi prévisibles. Mais il faut dire ce qui est : c’est le prix à payer pour continuer à avoir un mensuel furibard qui se rue à l’assaut des kiosques plutôt que de se replier sur son site internet ou ses zéros sociaux. Parce qu’on continue à croire qu’à notre petite échelle, ne pas baisser les bras, c’est important. Et aussi parce qu’on en est convaincu·es : le Chien rouge vous et nous enterrera tous. Parfois affamé, hirsute, débraillé, le poil mouillé, mais toujours rattrapé par le collier quand il glisse vers la cata.

« Dans un monde idéal, L’Humanité n’existerait pas », proclamait le quotidien coco il y a une dizaine d’années dans une belle campagne de pub pour sauver ses miches. Nous, on pourrait dire : «  Dans un monde idéal, on n’aurait pas besoin de vous solliciter pour survivre, on serait directement financé·es par des caisses autogérées sympathisantes ». Le papier serait moins cher, les kiosques pulluleraient et on y boirait joyeusement le café, les anars dresseraient des barricades festives dans tout Marseille et je serais récompensé de ce « ça brûle » par une bouteille de rhum trente ans d’âge. On n’y est pas encore.

Mais allez zou, on continue à croire qu’on contribue à l’avènement de ce monde plus idéal. Et à tout mettre dans ce fichu canard maigrelet et ses zèles de géant, qui évolue de-ci de-là mais ne perdra jamais sa boussole : mordre là où ça fait mal, tenir dans la tempête, dire merde aux puissants, gambader là où fleurissent les étincelles. Coin coin, wouf wouf, vous savez ce qui vous reste à faire : abonner le monde entier et dévaliser les kiosques. Go go go.