Oups... Depuis ces lignes, patatra ! Voilà que la moitié de la rédaction est allée s’occuper de vachettes à la campagne, pendant que l’autre continue de trimer au local de CQFD, chacun ayant recyclé ses masques et déguisements du carnaval de la Plaine (tristement annulé) pour esquiver les fluides corporels des autres. Mention spéciale à la Wartellita, ceinte d’une bulle de savon géante qui lui donne l’air d’une fière cosmonaute soviétique.
Sûr, on n’est pas les plus à plaindre, et d’ailleurs on ne le fait pas. Paraît même que dans son exil, notre graphiste de choc, accueillie par la plus choupie des tribus aveyronnaises, mate des rediff’ de l’émission Top Chef en buvant des mojitos au vin blanc... Lémi, lui, vit une romance limousine avec un coq matinal qu’il a juré d’étrangler de ses mains. Bref, chacun tente de faire contre mauvaise fortune bon cœur, tout en gardant un œil effaré sur les sites d’actualité.
Ici au local, la vie continue presque comme avant. Mais les gestes de « distanciation sociale » ont mis un sacré coup au partage à tout-va et aux élans communautaires. Notre secrétaire de rédaction ne veut même plus partager ses bouteilles de pif ! Résultat de cette inhabituelle alcoolémie (pour lui), le canard que vous feuilletez d’un doigt savonneux n’est pas garanti sans fautes. À la « guerre » comme à la guerre...
Quoi qu’il en soit, ce numéro a encore été synonyme de taf de maboul, à la sueur de notre front coude, de la part des exilés comme des locaux. C’est un rescapé. Vous l’imaginez bien, on a hésité à le sortir. Était-il raisonnable d’achalander des milliers de kiosques quand tant de lecteurs et lectrices sont confinés chez eux ? Fallait-il vraiment faire bosser des imprimeurs, des livreurs et des postiers à l’heure où certains tentent de faire valoir leur bien légitime droit de retrait ? Épineuses questions.
Puis on a pensé à vous qui nous lisez, et on s’est dit qu’en ce moment particulier, on avait plein de choses à raconter et d’idées à défendre. Et des pronostics à faire. Puisque le coronavirus a définitivement prouvé que notre art divinatoire est infaillible à condition de prendre ses augures en négatif, nous parions donc sur : la réélection de Macron, le patron du Medef au Panthéon, Lyon sacré champion de Ligue 1 à titre posthume, des villes sans carnaval et des lendemains sans espoirs.
Portez-vous bien les choupi.es !
Ce texte a été publié sur papier dans le numéro 186 de CQFD, en kiosque du 3 au 30 avril. Voir le sommaire du journal.
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