Les brèves du n°129

Espagne  : la loi du bâillon

Il n’y a pas que les espoirs électoraux de Podemos qui font trembler « la caste » en Espagne. Après l’occupation des places publiques de mai 2011, l’encerclement du Parlement du 25 septembre 2012 et la marche pour la dignité du 22 mars 2014, le pouvoir a peur de la rue. La nouvelle « loi de sécurité citoyenne », rebaptisée ley mordaza, est qualifiée de « retour à l’état policier »…

Ce paquet de lois prévoit des amendes allant jusqu’à 600 000 euros pour diffuser des vidéos dénonçant des abus policiers ; participer à une manif non autorisée devant un bâtiment public ; résister à une expulsion locative ; refuser de présenter ses papiers… Il légalise aussi l’expulsion « à chaud » – sans examen de leur situation – des clandestins arrêtés aux frontières. Dans un pays où plus de 500 hommes politiques sont poursuivis pour corruption et où quelque 500 expulsions par jour livrent des ­logements hypothéqués aux banques, ce gouvernement de la droite dure a bien raison de craindre pour son avenir.

Clin d’œil de Tunisie

Par Tawfiq Omrane.

Philosophie de caserne

Aristocratie, démocratie, oligarchie… Toutes ces notions ont été forgées par les Grecs. Quant à la ploutocratie, ce gouvernement des riches au service des riches, c’est à la Commission européenne que nous devons la meilleure traduction. Le président de ladite Commission, Jean-Claude Juncker, grand-duc de l’optimisation fiscale, envoie ses oukazes au nouveau gouvernement grec de Tsipras  : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. » L’heure est à la caporalisation de la société à l’échelle du continent  : avec nous ou contre nous. Des dizaines de milliers de manifestants le 31 janvier dernier en Espagne ont esquissé une réponse, en forme de gifle, à cet ultimatum.

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