CQFD is the new Woodstock
Canard de croulants, CQFD ? Mes fesses, oui ! À l’heure où ces lignes sont écrites, le local est assailli par les grognements telluriques d’un type barbu à tête de tyrannosaure qui hurle à la mort dans son micro, genre Iron Maiden provençal, pendant qu’une bassiste à lunettes de soleil tient la rythmique comme une boss. Yep, alors qu’on boucle ce numéro, un concert de speed-metal se déroule devant nos portes, rapport à un festival organisé rue Consolat, et si c’est pas cool je sais pas ce qui l’est, boudiou ! Après, le cool a ses limites, tant notre logistique est bousculée. Impossible de se parler, à part en agitant les mains (surtout le majeur). Conséquence : Clair, le nouveau co-secrétaire de rédac’, est au bord de la crise de nerfs, bave aux lèvres. Et Gina, correctrice d’élite, oscille entre migraine et désespoir. Nous autres les soutiers lambda, on hoche la tête pour faire semblant d’être dans le coup et tant pis pour la scoliose, 1664 en main, gueule de bois en bandoulière. Bordel über alles, comme disait l’autre.
Enfin bref, ce nouveau numéro est tricoté dans des conditions férocement chaotiques. Toutes les deux minutes, un nouvel accroc à notre routine studieuse. « On peut utiliser vos toilettes ? », brame un costaud chelou de deux mètres de haut, les dreads lovées sur les épaules comme un python domestique, et on opine en tremblotant. « Il y a le meilleur groupe de garage marseillais du monde qui passe dans une heure, radinez-vous », gueule l’amigo Alèssi, tout juste sorti d’un dandinage western-swing, et ‘achement à la bourre pour son intro de dossier. « Tu te souviens ce voyage dans les Pouilles, la Ginamobile, tout ça », clame Iffik, soudain pris de nostalgie, alors que dehors ça repart de plus belle dans les riffs hardcore. Notre graphiste Cécile repousse sans ménagement une horde de Chiliens affamés venus quémander des sandwichs. Et Sam balance des spicy-chips dans tous les sens, parce que ça lui rappelle Londres sous les Clash. L’enfer, quoi. Mais tout ça n’est pas grave : on a beau saigner des oreilles et endurer les pires souffrances, on sait que ce numéro dépote sa maman. Et que les plus rock and roll, c’est nous. D’ailleurs, on a empêché Hervé d’appeler la police pour les déloger, ces « sales punks crasseux », alors hein.
Cet article a été publié dans
CQFD n°169 (octobre 2018)
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Paru dans CQFD n°169 (octobre 2018)
Dans la rubrique Ça brûle !
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Mis en ligne le 26.10.2018
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5 octobre 2018, 11:06, par Philippe (bénévole Phocea Rocks)
Houais, on a bien choisi les groupes les plus bruyants pour vous, on sait que vous les aimez ! Merci pour la dédicace c’est chouette, vive le rock rue Consolat