Brèves

Hors du nid

C’était le 13 février dernier. Une expulsion aux petits oignons. Une trentaine de cars de CRS venus de Marseille, aidés d’une vingtaine de policiers de Pau, ont viré la dizaine d’occupants retranchés dans le Nid béarnais (Voir  !). « On savait qu’ils allaient débarquer. Mais franchement, on ne s’attendait pas à voir autant de flics », a déclaré l’un des squatteurs. De son côté, le directeur régional de la Croix-Rouge, la main sur le cœur (et donc le portefeuille), a juré ses grands dieux que tous les moyens ont été mis en œuvre pour reloger les occupants. En vain. Et pour couper court à toute récidive : le chemin d’accès a été condamné et les serrures des bâtiments changées. Certes, tous ces déplacements de troupes casquées risqueraient de ruiner le trésor public, qui n’en a pas besoin.

Sous les pavés, la banquise ?

« Nous avons laissé les banques faire faillite et nous nous sommes occupés des citoyens, ça a marché », a martelé le président islandais, Ólafur Ragnar Grímsson à Davos. Alors qu’il avait frôlé le dépôt de bilan en 2008, l’autre pays des geysers affiche aujourd’hui une santé plutôt insolente au regard de ses voisins européens. Tous ces fameux indicateurs – PIB, chômage, équilibre budgétaire –, qui sont devenus la fixette paranoïaque de nos gouvernements, sont là-bas en train de virer au vert. Un miracle ? Même pas. Un simple retour à certains fondamentaux : «  Je me suis dit : la partie la plus importante dans nos sociétés […], ce ne sont pas les marchés financiers, poursuit Grímsson, c’est la démocratie, les droits de l’homme, l’État de droit. » Visiblement le froid fouette le sang, ce qui n’est pas sans conséquence sur l’activité cérébrale.

Debout les morts !

« Fora ! Fora ! Fora jà daqui ! A fome, a miseria e o FMI ! » (Dehors ! Dehors ! Dehors et tout de suite ! La faim, la misère et le FMI !) C’était le samedi 2 mars où le pays connaissait un nouveau déferlement historique : un million de pékins, deux fois la population de Lisbonne, réunis par l’inusable « Que se lixe a troïka ! » (Que la troïka aille se faire foutre !). Dans le viseur des manifestants : la schlague austéritaire de l’Europe et de ses gouvernements vassalisés. Et le message est on ne peut plus clair : on n’en peut plus, on n’en veut plus ! C’est toute l’urgence de la survie qui mène à une certaine poésie lucide : « A minha dor é uma arma ! » (Ma douleur est une arme !) ont crié certains. De quoi être rassuré sur le stock inépuisable de munitions.

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