Ça brûle

Bordel de thunes de merde

Où l’on en revient malheureusement à un vieux refrain : on a besoin de soutien !
Dessin de Rémi

« Faire l’effet d’une douche froide ». Définition de tonton Larousse  : « Surprendre par son caractère inattendu et désagréable, faire cesser l’enthousiasme de quelqu’un ; refroidir. Exemple : Quelle douche froide quand [Manuel Valls] apprit qu’il n’était pas élu ! »

Tu l’auras deviné, lecteur chéri, lectrice adulée, si la définition de « douche froide » est recopiée ci‑dessus, ce n’est pas pour faire plaisir aux vendeurs du rayon salle de bains de ton Leroy-Merlin préféré. Car oui, on a connu ça tout récemment : l’enthousiasme douché, le refroidissement subit, la nécrose du yahou. Et on est encore sous le choc.

Qu’on te raconte : début septembre on était en « plénum », l’équivalent d’une réunion du G20, mais avec la cohorte débraillée de filles et de gars impliqués d’une manière ou d’une autre dans CQFD  ; des cubis de vin, des chips molles ; et des débats à rallonge sur qui on préférerait euthanasier en premier si on avait le choix – Pascal Praud ou Christophe Barbier ? The place to be si tu veux vraiment rater ta vie.

À cette occasion, on a fait un petit « point compta ». Convoqué à la barre, notre Amiral du secteur compta a pris la parole pour nous dire que l’un dans l’autre c’était pas pire, qu’on avait de quoi voir venir niveau trésorerie, et que dis-donc il est pas mal du tout ce petit Chardonnay, c’est quel cépage ? C’est ainsi que nous avons continué à nous goberger joyeusement en évoquant les numéros à venir qui, c’est écrit, allaient ratatiner le capitalisme et même le patriarcat, easy.

Et puis nous voilà il y a trois jours, en pré-apéro de pré-bouclage. Moue penaude, l’Amiral comptable passe une tête dans l’encadrement : « Dites, j’ai refait les calculs et ajouté les derniers résultats et pris en compte quelques menus détails, eh ben, heu, en fait… Bon je vous laisse découvrir la situation dans le mail que je viens de vous envoyer, moi je dois y aller. » Puis il est sorti du local et s’est mis à galoper dans la rue comme un damné. Avant d’ouvrir le mail, flairant l’embrouille, on a fait un sort à la bouteille de tsípouro qui traînait au frigo. Et puis on a plongé dans les informations comptables que contenait le message. Douche froide. Puis glaciale.

En clair : on a beau fonctionner avec trois bouts de ficelles et deux trombones, nos ventes et abonnements ne sont pas suffisants pour envisager une survie économique à court terme. Ça sent le sapin, quoi. Du coup on te l’annonce tout de suite : on va avoir besoin de toi.

Tu peux filer la patte :
– En t’abonnant pour un an (11 numéros), toi, ta grand-mère et tes potes ;
– En vantant nos mérites auprès de ton kiosquier, ta médiathèque, ta librairie fétiche ;
– En achetant nos tee-shirts (et nos bouquins !) plutôt que de scroller sur Vinted ;
– En nous faisant un don quel qu’en soit le montant, parce qu’après tout, pourquoi pas ?

On t’en reparlera bientôt de manière plus détaillée. Mais d’ores et déjà, lectrice, lecteur, te voilà prévenu : la saison des appels à soutien est officiellement lancée ! Car la bonne presse, libre et indépendante, a un prix. GO GO GO !

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Cet article a été publié dans

CQFD n°213 (octobre 2022)

Dans ce numéro, un dossier sur l’inflation : « Les poches vides & la rage au ventre ». Mais aussi un appel à soutien, l’audacieuse tentative de la Quadrature du Net qui cherche à faire interdire la vidéosurveillance partout en France, un reportage dans une bourgade portugaise en lutte pour préserver des terres collectives face à une mine de lithium, une analyse sur l’Italie postfasciste...

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Paru dans CQFD n°213 (octobre 2022)
Dans la rubrique Ça brûle !

Par L’équipe de CQFD
Illustré par Rémi

Mis en ligne le 14.10.2022