Tueurs en smoking

Vous pensez qu’un diplomate est une espèce de mondain en costard qui fréquente les salons et pérore une coupe de champagne à la main ? Vous avez tout faux. Le 27 janvier, Raymond Davis flingue Mohammad Faheem et Faizan Haider dans une rue de Lahore, au Pakistan. Après les avoir achevés de sang-froid, il appelle à la rescousse ses collègues de la CIA, qui déboulent à bord d’un 4x4, renversant et tuant un piéton au passage. Incarcéré le lendemain, Davis, qui risque la peine de mort, est fermement soutenu par les plus hautes autorités américaines qui invoquent la légitime défense. La position est intenable tant les preuves de l’exécution sont accablantes. Qu’importe, Washington sort l’artillerie lourde : Davis est un diplomate qui, à ce titre, bénéficie de l’immunité. Le bobard est même martelé par le canonnier en chef Barack Obama. Les indigènes, ces grands enfants qui maîtrisent mal les finesses de la diplomatie, réclament le scalp du pistolero. La rue pakistanaise est sur le sentier de la guerre, embarrassant le parti au pouvoir. Même les barbouzes de l’Inter-services intelligence (ISI) – services secrets pakistanais –, qui travaillent depuis des décennies avec la CIA, se chopent les boules : à leur insu, un nombre inconnu de « diplomates » américains à la gâchette facile se baladent dans la nature, ce qui ne se fait pas entre amis. L’Oncle Sam se retrouve dans un beau merdier, et plus il gesticule, plus il s’enfonce. La bataille pour libérer Davis est mal barrée… Et si Obama s’obstine, elle pourrait être le Little Big Horn de la guerre au terrorisme.

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