Édito du 87

Tu parles d’une baraka ! Ils ont tiré le mauvais numéro, les big-boss du monde. Depuis des années, ils nous désignaient l’Islam – après le communisme – comme l’ennemi absolu. Cette effroyable menace nous avait même amenés à être, après le 11-Septembre, « tous Américains » ! Mais voilà que la contagion de subversion dans les pays arabes ne se fait pas au nom du Prophète. Raté ! Ils sont maintenant contraints de convenir, comme Nicolas Sarkozy, que ces grands chamboulements « portent une réelle espérance », même si on leur préférait les régimes autoritaires « vus comme un rempart contre l’islamisme ».

Alors, il ne faut plus avoir peur des rebeus ? Pas si sûr… La « maturité des peuples arabes » célébrée avec condescendance à gauche comme à droite n’aura pas démonté notre bon président, qui lance son « débat sur l’Islam » – hypocritement transformé en « débat sur la laïcité ». Car, bien sûr, tout reste de la faute des basanés qui occupent les rues et déferlent sur les plages. Thierry Mariani, secrétaire d’État aux Transports, déclarait que, si le débat est centré uniquement sur l’Islam, c’est parce que « les autres religions ne posent pas de problèmes » (lepost.fr, 1er mars 2011). Deux jours plus tard, Sa Sublime Talonnette, en pèlerinage au Puy-en-Velay, insistait sur cette « chrétienté [qui] nous a laissé un magnifique héritage de civilisation ». Ils ne peuvent les encadrer, ni ici, ni ailleurs ? Alors, nous sommes tous des Arabes !

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