Que docu, que docu !

Tous nos conseillers sont actuellement en lutte

Ils ont gagné, et c’est suffisamment rare pour que l’on en parle. « Ils », ce sont les salariés France Télécom de Morlaix (Finistère) qui, refusant la fermeture de leur agence, ont tenu tête à leur direction… deux années durant ! Un docu raconte l’exploit.

Ce sont des salariés très polyvalents qui, tout au long de leur carrière, ont travaillé sur différents sites et à différents postes avant de se retrouver à l’agence de Morlaix. Jusqu’à ce que leur direction leur dise de dégager : en 2007, France Télécom leur enjoint de quitter leur vie, leur ville et leurs amis pour leur nouveau centre d’appels situé à Brest. C’est soit un déménagement, soit une à trois heures de transport par jour. C’est non, et ce sera la bagarre. Les 28 de Morlaix témoignent, dans ce documentaire, de leur lutte contre le transfert de leur activité.

Pourtant peu syndiqués, et malgré les appels au calme de la CGT, les « vingt-huit » commencent par envahir une réunion du comité d’établissement. « Les structures syndicales ne sont pas toujours à l’écoute ou très au courant du niveau de combativité des gens », raconte Jean-Jacques Jourden, néanmoins syndiqué à la CGT. « Dès le départ, on va résister ! », ajoute-t-il. « On ne prenait pas de pincettes, quand on avait quelque chose pour les attaquer, on le faisait », plaisante Frank Etavard, travailleur handicapé.

Mais quelles sont les raisons de ce transfert de site ? Un intérêt économique ? Des avantages liés à une plus forte concentration de personnel ? France Télécom ne donnera aucune explication convaincante. Si ce n’est cette théorie de l’entreprise selon laquelle on travaille mieux dans des grands centres, dans des grands plateaux, avec des open spaces… « La seule chose que cherche France Télécom, c’est de virer les gens ! », interprète Patrick Le Bras.

Refuser une mutation, ou refuser la nouvelle politique de management, conduit au mieux à la démission, au pire à l’autodestruction. À Rennes, lors d’une occupation, les « vingt-huit » crient et s’indignent contre une nouvelle vague de suicides dans leur boîte. « On inculpe des chefs d’État de crimes de guerre, mais on pourrait vous inculper pour les suicides ! », affirme un manifestant au micro. La direction répond avec dédain qu’il s’agit de dépression pour motifs personnels… Ha bon ? Le 26 avril dernier, un salarié de France Télécom s’est immolé sur le parking de son entreprise, près de Bordeaux. Quelques mois auparavant, dans un courrier adressé à sa direction, il dénonçait sa « mise à la poubelle » et avançait que « le suicide reste comme étant la solution ! » À Morlaix, pour toute réponse, les tauliers assenaient : « Vous avez la garantie de l’emploi. »

Deux ans de bataille acharnée puis, en 2009, les « vingt-huit » l’emportent ! « Ça t’enlève un poids », raconte Serge Le Cam. « Au moment de la victoire, j’apprenais le suicide d’un collègue de Quimper qui s’est jeté d’un pont », tempère Jean-Jacques. Mais « l’entreprise ne pouvait pas gagner », croit-il savoir. En tout cas, ce qui est sûr, c’est que : « Cette victoire, on ne la doit qu’à nous. »

Pour dégoter le DVD Les 28 de Morlaix : www.canaltizef.infini.fr. Ou sur le blog des « vingt-huit » : http://les28demorlaix.skyrock.com.

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1 commentaire
  • 13 juillet 2011, 21:09, par JOURDEN

    Bonsoir, En lisant les commentaires que vous faites sur la lutte, je constate que vous interprétez de façon totalement erronée la réalité : je m’appelle Jean-Jacques Jourden que vous citez dans les commentaires qui déforment la réalité : La CGT est présentée comme un frein à la lutte (la CGT appelle au calme)et minoritaire dans cette lutte (peu de syndiqués). C’est totalement inexact, la CGT (notamment par son délégué du personnel Gilbert et moi même) a été le moteur avec le personnel organisé collectivement pour gagner. La CGT dans cette lutte était présente et moteur mais n’était pas la pour montrer son « étiquette » mais pour gagner. Je ne comprend pas cette façon insidieuse de faire croire que cette lutte à été gagnée en dehors du combat syndical. Bref j’étais abonné à CQFD mais je ne le suis plus en raison effectivement d’attitude de désinformation des faits dans le journal CQFD (Ce Qu’il Faut Désinformer ?). Juste pour votre information : tous les salariés des « 28 de Morlaix » sauf un se sont syndiqués à la CGT et gèrent toujours collectivement leur RESISTANCE. Merci de faire passer ce rectificatif auprès de vos lecteur

    Jean-Jacques Jourden militant CGT

    • 14 juillet 2011, 21:26

      Cher Jean jacques, désolé pour cette méprise mais il me semble bien que la phrase citée est de vous. Pour autant dans le documentaire, il n’est pas dit que la CGT dont vous êtes membre est freiné le mouvement. Nous savons que les syndiqués de la CGT sont souvent moteurs des luttes, mais le docu ne précise pas le nombre de syndiqués dans l’agence France Telecom de Morlaix. Il n’y avait pas volonté d’appuyer sur cette question. Votre lutte est plus qu’exemplaire, comme le fut celle des Monoprix de la Canebière avec l’appui d’une déléguée CGT. Vous n’êtes que deux à être présentés comme syndiqués, n’est ce pas ? L’appel au calme émane bien de la CGT au début du docu avant l’envahissement du comité d’entreprise, si je me rappelle bien. ce qui explique la phrase... Mes excuses. L’intention n’était pas de nuire , ni de démontrer que les syndicats freinent à chaque fois. Seul Bernard Thibault le fait. (Je plaisante) Comme George Seguy avant lui ? L’auteur.

      En tout cas lecteurs, si vous n’achetez pas CQFD, regardez ce DVD.

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