Toulouse : les cognes à la porte

Toulouse, mardi 15 novembre, six heures du matin : les unités d’élite de la gendarmerie défoncent à coups de bélier la porte du squat Le Maquis. « Les pandores nous maîtrisent et nous isolent, raconte Stéphane. Ils ont une liste des personnes qu’ils recherchent. Ils embarquent tout le matos informatique. » Au même moment, quatre appartements et deux autres squats sont perquisitionnés dans la ville rose. Au total, onze personnes sont arrêtées, dont une famille arménienne qui sera relâchée plus tard. Cette descente policière fait suite au méchant chambard qui a eu lieu dans les locaux de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) à Labège (Haute-Garonne) début juillet 2011. Une bande masquée avait fait irruption dans les bureaux des éducateurs, déversé des liquides nauséabonds sur les ordinateurs, taggué des murs et jeté aux quatre vents des tracts dénonçant la politique carcérale réservée aux jeunes, notamment leur enfermement dans les Établissements pour mineurs (EPM) où officie la PJJ.

Après trente-deux heures de garde à vue, quatre personnes ont été mises en examen pour violences commises en réunion et incarcérées à la maison d’arrêt de Seysses. Solidaire avec les inculpés, Mathieu explique : « Le pire, c’est de ne pas savoir où en est l’enquête, le contenu du dossier, la durée de la préventive. Tout ça s’inscrit dans le cadre d’une obsession de la police toulousaine sur la “mouvance anarcho-autonome”, les dégâts commis à la PJJ étant assez mineurs. » Moindres, en tout cas, que le projet du gouvernement d’adapter le Code pénal aux minots de douze ans.

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